Ligue nationale d'improvisation | l'Encyclopédie Canadienne

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Ligue nationale d'improvisation

Ligue nationale d'improvisation (LNI) Jeu théâtral d'improvisation inventé à Montréal dans les années 70 dont les règles pastichent celles du hockey. Les "matchs" sont disputés sur une patinoire. Deux équipes, regroupant des comédiens-improvisateurs, s'affrontent pendant trois périodes.

Ligue nationale d'improvisation

Ligue nationale d'improvisation (LNI) Jeu théâtral d'improvisation inventé à Montréal dans les années 70 dont les règles pastichent celles du hockey. Les "matchs" sont disputés sur une patinoire. Deux équipes, regroupant des comédiens-improvisateurs, s'affrontent pendant trois périodes. Un arbitre veille au respect des règlements et distribue des punitions. Le sujet, le style, le nombre de joueurs et la durée de chacune des improvisations sont sélectionnés au hasard. Le public désigne par un vote à main levée le gagnant de chacun des affrontements et l'équipe accumulant le plus de points remporte le match. Comme la Ligue nationale de hockey, la LNI propose une saison régulière et des éliminatoires.

L'idée simple et pourtant magique germe dans la foulée d'exercices d'improvisation organisés au Théâtre expérimental. Son créateur, Robert GRAVEL, veut tout à la fois déborder des cadres habituels de la représentation, rendre en quelque sorte incontrôlable le spectacle, permettre aux comédiens de considérer leur art comme un jeu amusant et donner la chance aux spectateurs de participer activement aux représentations. Le premier match officiel est disputé le 21 octobre 1977. Le succès est quasi immédiat. Avec la pièce de théâtre Broue, la LNI - détachée du Nouveau théâtre expérimental après ses trois premières années d'activités - sera le phénomène théâtral le plus populaire des années 80. Les meilleures années, la ligue compte cinq équipes disputant une vingtaine de matchs. Plusieurs centaines de comédiens professionnels sont passés par la LNI.

Les soirées d'improvisations sont télédiffusées pendant quelques saisons au Québec. Le modèle lui-même est copié voyant des ligues d'improvisation qui apparaissent dans les écoles secondaires, les cégeps, les universités, dans les entreprises, les bars, les colonies de vacances. Le succès dépasse les frontières. Des ligues apparaissent en Europe, dans les Antilles, en Afrique francophone. Un mondial de l'impro réunit des équipes nationales. Le phénomène commence à s'essouffler à la fin des années 80. Paradoxalement, un certain conformisme de l'improvisation semble avoir touché la troupe expérimentale alors que Télé-Québec cesse la diffusion des matchs en 1988. Cependant, après quelques années d'essoufflement, le phénomène connaît un certain regain. Des formes dérivées apparaissent. La LIM, la Ligue d'improvisation montréalaise, fondée en 1991, élimine l'arbitre, introduit la musique et des types d'improvisation inusités dans le jeu. En 1995, la Fédération québécoise d'improvisation est formée pour tenter de réglementer le secteur. Deux ans plus tard, l'improvisation retrouve sa place au petit écran (à Télé-Québec) et le festival Juste pour rire prend sous son aile l'organisation du Mondial de l'impro. En octobre 2007, le Théâtre de la Ligue nationale de l'impro souligna son 30e anniversaire en présentant un Tournoi des étoiles. Patrick L'Écuyer, Raymond Legault, les Bâtisseurs et Hélène Mercier, figures de proue depuis trente ans, y ont été intronisés.