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Musique à London

London. Ville de l'Ontario située à mi-chemin entre Toronto et Windsor sur la rivière Tamise et dont l'homonyme est la capitale de l'Angleterre. Elle fut fondée en 1826, constituée comme ville en 1846 (population : 3500 âmes) puis comme cité en 1855.

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London. Ville de l'Ontario située à mi-chemin entre Toronto et Windsor sur la rivière Tamise et dont l'homonyme est la capitale de l'Angleterre. Elle fut fondée en 1826, constituée comme ville en 1846 (population : 3500 âmes) puis comme cité en 1855. En 1990, on estimait la population à 290 000 et London était devenue un centre prospère pour l'assurance, les établissements d'enseignement (Université de Western Ontario, Fanshawe College) et l'industrie agricole.

Le régiment britannique, en garnison à London de 1837 à 1853, joua un rôle important dans la vie sociale. En 1840, le régiment établit le Theatre Royal, la garnison assurant les intermèdes musicaux entre les numéros. Au début des années 1840, le Mechanics' Institute, formé de civils, encouragea aussi la musique; en 1844 un orchestre londonien d'amateurs prit part aux célébrations du troisième anniversaire de l'institut. La Phoenix Fire Co. Band, formée en 1858, était un autre corps de musique de l'époque.

L'église anglicane Old Saint Paul's fut la première église de London à posséder un orgue, fabriqué en 1844 par un ébéniste local. Il fut détruit quand l'église fut la proie des flammes le mercredi des cendres de cette même année. En 1850, un orgue fut installé à l'église wesleyenne méthodiste de l'avenue Queen's. Cette église augmentait sa chorale avec des instruments : « Règlement IX - que la basse de viole, présentement utilisée avec le choeur soit supprimée dès qu'on aura recruté suffisamment de basses pour s'en dispenser, à moins que les fidèles qui s'objectent ne retirent leur opposition... » (procès verbal, janvier 1850).

Avec l'arrivée du chemin de fer au début des années 1850, London fut gratifiée de visites d'artistes en tournée, dont Louis Moreau Gottschalk, (1863, 1864), Carlotta Patti (1863), Henryk Wieniawski (v. 1872 ou 1874), Teresa Carreño (1873) et Emma Albani (1889). Les autres divertissements de passage étaient les spectacles de « minstrels » et de variétés.

Les salles disponibles étaient le Mechanics' Institute (1841), le Bruntom's Varieties (1855) et l'hôtel de ville de 540 places (1855). Le Music Hall (1866), 580 places, fut inauguré par un « Grand Concert of Vocal and Instrumental Music » dirigé par Elizabeth Raymond et Saint John Hyttenrauch; la salle présentait aussi des spectacles de « minstrels » en tournée et des pièces. En 1873, elle fut rénovée et devint la Holman Opera House, propriété de la Holman English Opera Troupe. Victoria Hall, autrefois une église, ouvrit en 1878 et la Grand Opera House, en 1881.

En 1849, au début d'une longue carrière, Elizabeth Raymond (1832-1902) s'annonçait comme professeure de piano et d'accordéon. En 1856, le bottin de la ville mentionnait « W.T. Erith, professeur de musique classique! », Gerolamy's Music & Picture Store (pianos, mélodéons et musique imprimée) et la « London Philharmonic Society [avec] environ 50 membres et des rencontres pour une pratique chorale et instrumentale chaque semaine ». Alors que 5 professeurs de musique sont mentionnés en 1863, pas moins de 76 le sont au tournant du siècle.

Raymond et Hyttenrauch dominèrent la scène musicale durant plusieurs décennies. Raymond fut organiste à l'église méthodiste de l'avenue Queen's à partir de 1853 puis à la cathédrale Saint Paul's à compter de 1863; elle fonda la Saint Paul's Choral Union (devenue la London Philharmonic Society en 1870). En 1867, « Mrs. Raymond's Annual Concert » était déjà une date au calendrier de London : le programme comprenait des solos et duos chantés par des artistes locaux, entrecoupés d'interventions chorales et instrumentales.

La musique instrumentale fut particulièrement favorisée par le pianiste, clarinettiste et chef de musique originaire du Danemark Saint John Hyttenrauch (1833-1924). En 1859, un an après son arrivée, il fonda la musique de l'Artillerie, premier corps de musique local de la milice depuis le départ de la garnison britannique en 1853; cette musique fut en devoir lors du premier raid des Féniens. Vers 1866, Hyttenrauch commença à diriger la Seventh Battalion Band. Lors d'une visite à London, le duc de Connaught l'aurait appelé « le meilleur corps de musique de la milice que j'ai entendu au Canada et même en Grande-Bretagne ». La musique donna aussi durant l'été des concerts promenade sur le champ des manoeuvres, le Military Square (auj. Victoria Park). À compter de 1866, Hyttenrauch fut aussi associé aux écoles publiques (éventuellement comme superviseur de la musique) et, plus tard, avec le Hellmuth Boys' College et (à partir de 1881) l'Alma College de Saint Thomas, Ont. En 1875, Hyttenrauch dirigea 175 participants dans la première exécution locale de la première partie de Messiah. À la suite de ce succès, il fonda en septembre 1875 la London Musical Union avec un orchestre de 22 membres et 88 choristes. L'union ne dura que trois ans. Hyttenrauch fut prés. de la Canadian Society of Musicians en 1887-88.

Trois autres pionniers, les frères Sippi, Charles A. et George B., ainsi que leur père Charles Sippi (décédé en 1877), des immigrants irlandais d'origine italienne, participèrent régulièrement aux concerts et contribuèrent au progrès de la musique comme professeurs, o. m. c. dans les premières années du XXe siècle. William Saunders (1836-1914), le célèbre agriculteur, et sa famille furent actifs dans la vie musicale des années 1880; son fils Henry (1864-1951) fut plus tard violoncelle dans le TSO et un autre fils plus jeune, sir Charles (1867-1937), découvreur du blé Marquis, enseigna la musique dans les écoles (1894-1903). La plupart des enfants Saunders étudièrent le violon avec Roselle Pococke (1857-1925), le premier enseignant professionnel de « formation locale ». Pococke avait étudié le violon avec Hyttenrauch et dirigea plus tard des musiques régimentaires, organisa des présentations d'amateurs et fut o. m. c. Sa fille, Merlyn Pococke, fit carrière comme chanteuse et professeure. Les Cortese furent une autre famille musicale importante. Anthony Cortese, un musicien de formation professionnelle, vint à London en 1878. Ses trois fils, Angelo, Jack et Joseph furent associés à la famille Briglia pour organiser les London Harpers (harpes, 2 violons, flûte) qui firent des tournées dans l'ouest de l'Ontario. W. James Birks fit avancer le chant choral comme dir. de musique à l'église et fondateur (1885) du London Arion Club constitué de voix d'hommes.

Vers la fin du XIXe siècle, les formations instrumentales étaient souvent éphémères alors que les groupes vocaux et le chant choral à l'église fleurissaient. Un estimé prudent dénombre plus de 2000 Londoniens chantant régulièrement dans des choeurs d'église alors que la population de la ville était inférieure à 40 000 habitants. Plusieurs choeurs d'églises présentaient des oratorios de répertoire et des grandes oeuvres chorales sacrées à la fin du XIXe et au début du XXe siècles, offrant même à l'occasion une oeuvre composée par l'organiste.

Les églises de la ville et leurs organistes demeurèrent influents entre les deux guerres mondiales. Le London Echo du 22 mars 1934 publia des biographies et des photos de T.C. Chattoe (église unie Metropolitan), Frederic T. Egener (église Cronyn Memorial) et Charles E. Wheeler (église presbytérienne Saint Andrew's), qui, comme Egener, avait joué fréquemment en direct à la radio. Un autre organiste éminent de London fut Ernest White, qui revint de New York dans sa ville natale pour une courte période (1948-51) comme dir. du Teachers' College et pour superviser l'installation d'un orgue baroque à l'Aeolian Hall.

Des troupes d'opéras itinérantes visitaient la Grand Opera House régulièrement à compter de la fin du XIXe siècle : en 1889, la Stetson Opera Company de Boston présenta The Yeomen of the Guard et la New American Opera Company offrit Maritana de Wallace; l'année suivante, la Comic Opera Company de Conried mit à l'affiche The Gypsy Baron, l'Emma Juch Grand English Opera Company, Lohengrin (avec piano), et la William J. Gilmore Comic Opera Company, The Sea King de Richard Stahl. Plus tard, des opéras de répertoire, souvent en versions concert, prirent l'affiche avec une certaine fréquence : la San Carlo Opera Company, la Columbia Opera Company, le Rosselino Opera Group et le Royal Cons. Opera (University of Toronto Opera Division) vinrent dans les années 1940. En 1953, l'Arena fut le site d'une production de Samson et Dalila avec Jon Vickers.

Des églises locales présentèrent aussi des opéras : l'église Saint Andrew's produisit H.M.S. Pinafore en 1932, et, 30 ans plus tard, sous le vocable de First Saint Andrew's, The Happy Prince de Malcolm Williamson (1971) et The Selfish Giant de Barrie Cabena (1974), alors organiste de l'église. D'autres initiatives locales furent des productions de l'atelier d'opéra de l'Université de Western Ontario et des représentations à l'Aeolian Hall sous la direction de Gordon Jeffery (Così fan tutte, 1965; The Marriage of Figaro, 1967). En 1955, Jeffery commanda à Godfrey Ridout l'opéra The Saint, sur un sujet local; son librettiste était un historien résident, Orlo Miller.

London commença à accueillir des orchestres en tournée durant la première décennie du XXe siècle. En 1904, l'Orchestre de Pittsburgh, dirigé par Victor Herbert, se produisit avec un important choeur local. L'orchestre de Theodore Thomas, l'OS de Chicago, l'OS de New York, l'Orchestre philharmonique de New York et l'Orchestre de Cleveland visitèrent tous London entre 1905 et 1933.

La London Musical Protective Assn fut fondée le 1er février 1902. Un an plus tard, l'union s'affilia avec l'AF of M comme local 279. Hyttenrauch fut son premier prés. En 1940, plus de 1100 membres s'étaient joints; les adhérents en 1991 étaient d'environ 600.

La musique était un sujet d'importance primordiale au Hellmuth Ladies' College qui fut actif de 1869 à 1899. Parmi les enseignants au collège à un moment ou un autre furent les Sippi et William Caven Barron (1864-1936). Lucy Clinton, une élève de Clara Schumann et « détentrice de certificats de sir Sterndale Bennett et Cipriani Potter, etc. » fut « principale et dir. mus. » en 1881. Plus tard les directeurs furent Waugh Lauder et Thomas W. Martin (1861-1943). En 1892, Barron devint dir. du London Cons. of Music and School of Elocution, qui opéra sous ce nom jusqu'en 1939. F. Linforth Willgoose remplaça Barron comme dir. en 1910. Une affiliation à l'Université de Western Ontario fut entérinée en 1910 par Willgoose et le principal du Brantford Cons., mais en 1915 le London Cons. se retira de l'entente. Une autre école, active de 1902 à 1911, fut le Harding Hall College and Central Cons. Il offrait l'enseignement du chant, des matières théoriques, du piano, du violon et de la guitare ainsi que de l'élocution, en plus de la « morale et la science mentale », la peinture à l'huile, l'aquarelle et la peinture sur la porcelaine. Un imposant corps professoral incluait E.W. Goethe Quantz (1876-1942), A.D. Jordan, Pococke, Wheeler, Hyttenrauch et Martin.

Jordan, figure dominante après le tournant du siècle, assuma la direction de la London Oratorio Society vers 1905. En 1916, il fonda la Musical Art Society qui parraina des concerts par des artistes invités. Un choeur de 400 voix et un orchestre d'étudiants et d'amateurs était associé à l'entreprise. En 1919, Jordan organisa l'Institute of Musical Arts et engagea d'éminents professeurs du TCM (RCMT) pour des visites hebdomadaires ainsi que les meilleurs professeurs de London, ce qui résulta en une inscription de 960 personnes. En 1922, les rivaux qu'étaient l'Institute et le London Cons. s'étaient fusionnés et, à son tour, l'Institute fut absorbé en 1934 par le WOCM nouvellement formé. Jordan aida aussi à l'organisation (1930) du London Orpheus Choir (voix mixtes). Mme Jordan continua l'oeuvre de son mari : en 1933, elle dirigeait l'A.D. Jordan Memorial Choir and Little Symphony. En 1938, le Memorial Choir fut réorganisé et devint le London Philharmonic Choir dirigé par Harvey Robb.

Le Belge César Borré (1880-1950) combla le vide après la mort de Jordan. Organiste à la cathédrale Saint Peter's, il forma en 1930 la Ladies' Choral Society et le London Philharmonic Orchestra, précurseur immédiat du London Civic Symphony Orchestra (Orchestra London Canada). En 1931, le choeur et l'orchestre présentèrent un extrait de son opéra L'Amour d'Apache. Il retourna quelque temps en Belgique en 1935 pour diriger à l'Exposition universelle puis se fixa à Toronto en 1937. Après le départ de Borré, le Ladies' Choir fut dirigé par George Lethbridge, ensuite par Robb puis par Earle Terry à partir de 1949.

À la fin de la Première Guerre mondiale, la musique était devenue un élément important de l'éducation publique. E.W. Goethe Quantz, dir. de la musique dans les écoles à partir de 1906, organisa les Public School Festival Choirs (650 voix) et développa des orchestres à l'élémentaire et au secondaire. Durant sa carrière, il occupa des postes dans des sociétés de musique et d'éducation musicale au Canada et aux États-Unis. Don Wright fut dir. de la musique pour le conseil scolaire de London de 1940 à 1946. En 1947, il fonda un choeur de 14 voix, le Don Wright Chorus (originairement le CFPL Chorus), actif jusqu'en 1956 et très connu par ses nombreuses émissions radiophoniques locales et aux réseaux. Earle Terry, successeur de Wright comme dir. de la musique à l'école (1947-77), dirigea un autre choeur réputé à la grandeur du pays, composé de voix de femmes, les Earle Terry Singers (1948-63). Un autre éminent dir. mus. de la période d'après guerre fut Martin Boundy, chef de l'OS de London (1949-69). Éducateur à la commission des écoles publiques et plus tard dir. de la musique instrumentale pour la commission des écoles séparées (catholiques romaines), Boundy devint en 1969 dir. mus. au Fanshawe College, collège communautaire récemment fondé. En 1934, le WOCM fut fondé et Frederick L. Newnham en fut nommé dir. En 1935, Newnham se vit confier en plus la direction musicale de l'Université de Western Ontario. Le conservatoire s'affilia à l'université en 1939 et fut réorganisé sous la direction de Harvey Robb. En 1945, Bruce Sharp, violoniste et ex-chef du London Civic Symphony Orchestra, fonda un orchestre de l'université-conservatoire pour cordes, avec, à l'occasion des bois et cuivres. La même année, Max Pirani, dir. des classes de piano au conservatoire, fut nommé premier dir. du Music Teachers' College. En 1946, Alfred Rosé dirigea le premier atelier d'opéra à l'université.

Outre les églises et les maisons d'enseignement, d'autres organisations ont encouragé la musique. Le Women's Morning Music Club, l'une des sociétés culturelles les plus tenaces, fut fondée en 1894 par Louisa Carling. En 1909-10, le club comptait 144 membres; on y présentait 12 récitals d'après-midi, deux soirées sociales et deux concerts d'artistes. En 1922-23, le club changea d'orientation et seulement des concerts d'artistes et d'étudiantes prirent place - ce qui amena deux fois plus de membres. Au nombre des invités figurèrent, cette année-là, Flora Goulden, Helen Pengelly, Paul de Marky et Harry Adaskin. Subséquemment, le club accueillit notamment Claude Biggs, Sophie Braslau, le Quatuor à cordes Hart House et le TSO. En 1945, le club comptait 1500 membres.

Comme impresarios, les frères Cortese firent venir Amelita Galli-Curci à la Grand Opera House en 1921, et, plus tard, Frieda Hempel, Mischa Elman et d'autres artistes réputés. La Community Concert Assn fut fondée à London en 1931 pour aider le Women's Music Club à inviter des artistes étrangers. Elle comptait 1400 adhérents en 1935. Les invités étaient des artistes renommés de l'époque, mais peu de Canadiens. L'association cessa ses activités en 1970. La London Chamber Music Society, formée en 1939 avec des musiciens professionnel et semi-professionnels, présenta des concerts mensuels. Elle invita à l'occasion des artistes canadiens, tels Harry Adaskin (1943), le Quatuor à cordes Parlow (1944, 1945, 1947) et Greta Kraus (1948). Plus de 140 concerts furent à l'affiche de 1942 à 1966.

Avant le tournant du XXe siècle, la production des compositeurs de London consistait surtout en chansons populaires, pièces de piano et oeuvres religieuses. Charles F. Colwell (1846-1924), marchand de musique et de pianos, publia des chansons de musiciens locaux à la fin des années 1870 et 1880. En 1894, Ethel Clive Holmes publia Armorel Polka, sous le pseudonyme « Ethelbert Clive ». La London Soap Co. publia quelques pièces à la fin des années 1890 et au début des années 1900, gravées sur place par l'Ontario Litho Co. et Knowles & Co., incluant la célèbre « Sweet Marie » (paroles de Cy Warman, musique de Raymon [sic] Moore). Deux auteurs-compositeurs associés à London connurent un certain succès aux É.-U. - Alfred Bryan (1871-1958) avec « I Didn't Raise My Boy to be a Soldier », et James O'Dea (1871-1914) avec « The Sweetest Girl in Dixie ».

Les « chansons réclames » étaient un genre à la mode entre 1900 et la Première Guerre mondiale, cultivé par plusieurs compositeurs locaux tels que C.L. Graves, Wilfred Charles Traher, Melville Platt et Charles Wheeler. La Première Guerre mondiale inspira des chants patriotiques comme « Canadian Forever » de G.B. Sippi (1915), « Men Wanted » de Sarah Lawrence (1917), « Our Liberty Bell » et « Our Yankee Lads » d'Olive M. Skelton (tous deux 1918). Wheeler publia entre 30 et 40 oeuvres pour choeur en plus de 10 chansons et 2 cantates; ses manuscrits se trouvent dans la salle London de la bibliothèque publique de London.

Les oeuvres pour la scène de compositeurs de London incluent l'opéra Bells of Britanny de Frank Aldridge (1929) et l'opérette Suzanne d'Eric Arthur Minnitt, créée en 1933 et reprise en 1935. Raymond Pannell, compositeur né à London, a été particulièrement prolifique comme auteur d'oeuvres de théâtre musical. Merwin Lewis a écrit Masquerade of Dreams pour l'atelier lyrique de l'Université de Western Ontario en 1978. Au nombre des compositeurs associés à l'Université de Western Ontario figurent Kristi Allik, Jack Behrens, Peter Clements, Arsenio Girón, Alan Heard, Peter Paul Koprowski et Gerhard Wuensch. D'autres compositeurs sont Gerald Bales, Barrie Cabena et Merwin Lewis.

Le premier festival-concours de musique fut établi à London en 1922. Le festival de musique Kiwanis, créé en 1961, était toujours en 1991 la principale manifestation annuelle pour les jeunes interprètes et leurs professeurs. Dans les années qui ont suivi, les Concours de musique du Canada se sont développés côte à côte avec les festivals Kiwanis.

London a aussi été l'hôte de plusieurs festivals non compétitifs. En 1942, une « guerre des corps de musique » au profit des musiciens participant à l'effort de guerre attira 1500 personnes. Gordon Jeffery organisa un festival Bach annuel (1949-54). Le Home County Folk Festival se poursuit depuis 1974. Il fut d'abord un lieu pour la musique et les arts folkloriques, et en 1991, il se consacrait surtout aux musiques des groupes ethniques. Des musiciens locaux comme les Dixie Flyers (formés en 1974) ont joué aux côtés de musiciens de toute l'Amérique du Nord et, plus récemment, de l'Afrique. Les lieux d'accueil pour la musique folklorique incluaient le York Hotel, foyer de la Nihilist Spasm Band (formée au milieu des années 1960 et toujours active au début des années 1990), le Cuckoo's Nest (établi v. 1971), et Smales [sic] Pace. Un événement nouveau est le Royal Canadian Big Band Festival qui a lieu durant l'été.

Parmi les harmonies de l'après-guerre, il faut citer la Moose Boys' Band (1937-46), la Police Boys' Band (1943-60, un « réservoir » pour le London Civic Symphony Orchestra), la London Tech Concert Band (1947-56) et la Royal Canadian Regiment Band (1947-70). Les chorales étaient toujours actives mais moins nombreuses en nombre qu'au temps des générations précédentes. Le London Pro Musica, fondé en 1970, est un choeur de chambre dont les chefs ont été John Barron, Deral Johnson, Howard Dyck, Brian Jackson et, à partir de 1988, Ken Fleet. Pour son 10e anniversaire, le choeur a commandé à Merwin Lewis une Ode et il a créé en 1981 Hodie de Gordon Atkinson. D'autres choeurs actifs sont le Fanshawe Chorus dirigé par Gerald Fagan, les Gerald Fagan Singers, l'Amabile Youth Choir (un choeur de jeunes lauréates de concours internationaux) et l'Amabile Boys' Choir.

Reflétant un intérêt grandissant pour les instruments d'époque, l'Harmonie universelle ancienne, fondée en 1987 par Henry Meredith, est un collectif réunissant plusieurs groupes qui interprètent le répertoire ancien, souvent en costumes d'époque. Les ensembles de chambre professionnels incluaient à la fin des années 1980 le groupe Brassworks de 12 membres, fondé en 1988 par James White, et Trio London, fondé en 1989 par la pianiste Jane Hayes, la flûtiste Fiona Wilkinson et le bassoniste James McKay.

Durant les années 1950, le jazz fleurit dans certains lieux comme le Brass Rail, l'Iroquois Hotel et la Campbell's Tavern. Plus tard, d'autres lieux furent le York Hotel, la Victoria Tavern, les Wonderland Gardens, le Marienbad, la Forest City Gallery et l'Embassy Cultural House. Eric Stach, instrumentiste à anche unique, a été actif à London depuis le début des années 1970 avec des groupes comme le London Experimental Jazz Quartet, la Big Band et l'Eric Stach Free Music Unit. L'Oliver Whitehead Quintet, formé en 1982, s'est produit au FIJM (1983, 1988). La Forest City Jazz Band, active à partir de 1983, joue du dixieland. Les principaux survivants de la scène locale de jazz incluent la série de concerts de jazz de la Central Library (à partir de 1972) et les réunions mensuelles de la London Jazz Society.

Un lieu important pour les concerts et la musique de chambre est l'Aeolian Town Hall ouvert en 1969 (voir Gordon Jeffery) Il possède un orgue signé Gabriel Kney spécialement construit pour ce lieu et inauguré en décembre 1971. Après la mort de Jeffery en 1986, un New Aeolian Chamber Orchestra subventionné par le Gordon Jeffery Trust Fund fut constitué en 1988. L'Alumni Hall de l'Université de Western Ontario (1967) a été le lieu de diverses présentations, dont la COC en tournée, du ballet, de la musique de chambre et des orchestres venant de partout au monde (ainsi que l'OS de l'Université de Western Ontario), de même que des musiciens traditionnels, du jazz et des groupes rock. Le J.W. Little Stadium (1929), à l'origine destiné aux activités sportives de l'université, a aussi présenté des concerts rock en plein air. Deux salles plus intimes sont gérées par la faculté de musique, le Talbot Theatre (1966) et le Clifford von Kuster Recital Hall qui présentent des récitals, de la musique de chambre et des oeuvres chorales. Le Centennial Hall (1967) est le foyer d'Orchestra London Canada et d'autres présentations. La London Regional Art Gallery offre des récitals et de la musique de chambre ainsi que Trillium, une série de musique nouvelle.

Vers la fin du XIXe siècle, London possédait plusieurs modestes facteurs de pianos et d'orgues. Andrus Bros. (plus tard Andrews Bros., v. 1859-74) fabriquait des harmoniums et des mélodéons. En 1871, Charles H. et Dempsey Benson étaient inscrits comme facteurs de mélodéons et, en 1872, comme facteurs de pianos. L'usine de pianos de John Nitschke (1869-84) annonçait un piano carré. Evans Bros. fabriqua des pianos à London à partir de 1871 ou 1872, se fixant ensuite à Ingersoll, Ont., en 1887. La fabrication de pianos reprit en 1910 quand la Sherlock-Manning Organ Co. commença à fabriquer des orgues en plus de pianos; en 1930, cette firme déménagea à Clinton, Ont. Une importante entreprise de facture d'orgues du XXe siècle est Gabriel Kney & Co., inaugurée en 1951, et qui a fabriqué l'orgue de Roy Thomson Hall de Toronto. D'autres entreprises musicales de London au XXe siècle incluent GRT of Canada, Sparton Records, Starr Records et l'éditeur Jaymar Music Ltd.

London et ses environs ont vu naître Reginald Bedford, Suzanne Bingaman, Victor Braun, George MacKenzie Brewer, Garnet Brooks, Gustav Ciamaga, William Douglas, Garth Hudson de The Band, Tommy Hunter, Joanne Ivey Mazzoleni, Gordon Jeffery, la famille Lombardo, Rob McConnell, Kevin McMillan, les frères Niosi, Rowland Pack, Raymond Pannell, Harry Puddicombe, George Smale, Frank A. Veitch (éditeur du Musical Red Book of Montreal et gérant des OSM de Couture et de Goulet) et Ernest White.

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