Boyd Neel | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Boyd Neel

Louis Boyd Neel, O.C., CBE, chef d’orchestre, administrateur, conférencier, écrivain, chirurgien (né le 19 juillet 1905 à Blackheath, un quartier de Londres en Angleterre; décédé le 30 septembre 1981 à Toronto, en Ontario).

Louis Boyd Neel, O.C., CBE, chef d’orchestre, administrateur, conférencier, écrivain, chirurgien (né le 19 juillet 1905 à Blackheath, un quartier de Londres en Angleterre; décédé le 30 septembre 1981 à Toronto, en Ontario). On a porté au crédit de Boyd Neel la revitalisation du genre de la musique de chambre au Royaume-Uni durant les années 1930. Chirurgien de formation, un métier qu’il a pratiqué à Londres, c’est dans cette ville qu’il a créé le Boyd Neel Orchestra, un orchestre qui allait exercer une grande influence. Il a été chef invité auprès de plusieurs orchestres symphoniques et sociétés d’opéra avant de partir pour Toronto afin d’y occuper les fonctions de doyen du Conservatoire royal de musique, une fonction qu’il a conservée de 1953 à 1971. Il a également dirigé, de 1953 à 1964, l’Orchestre symphonique de la SRC. En 1954, il a créé l’Orchestre Hart House qu’il a dirigé jusqu’en 1971. Enfin, de 1971 à 1978, il a été chef de l’Orchestre symphonique de Mississauga. Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique et officier de l’Ordre du Canada, il a été naturalisé canadien en 1961.

Carrière médicale

Se destinant à l’origine à une carrière dans la marine britannique, Boyd Neel se tourne ultérieurement vers la médecine et fait ses études au Caius College à Cambridge où il se spécialise en chirurgie. Alors qu’il est à cette époque pianiste et chef d’orchestre amateur, il décide, en 1931, d’étudier la théorie musicale et l’orchestration à la Guildhall School of Music, tout en continuant à considérer la musique comme un passe-temps.

Boyd Neel Orchestra

En 1932, tout en continuant à pratiquer activement la chirurgie à Londres, il crée le Boyd Neel Orchestra, un ensemble de chambre à cordes de 17 musiciens comprenant plusieurs Canadiens vivant à Londres. Frederick Grinke, également Canadien, devient premier violon de l’ensemble en 1937. Après des débuts réussis le 22 juin 1933 à l’Aeolian Hall, l’orchestre effectue plusieurs tournées internationales et exécute en première, à l’occasion du Festival de Salzburg de 1937, les Variations on a Theme of Frank Bridge, une œuvre composée par Benjamin Britten à la demande de Boyd Neel. L’ensemble propose fréquemment, lors de ses concerts, des œuvres écrites par des compositeurs britanniques contemporains et donne notamment en première des pièces d’Arnold Bax et de Gordon Jacob.

Le Boyd Neel Orchestra est à l’avant-garde du renouveau de la musique baroque. Entre 1934 et 1954, il enregistre pour Decca une grande partie du répertoire de la musique de chambre orchestrale, notamment, entre 1936 et 1938, le premier enregistrement intégral jamais réalisé des Concerti grossi opus 6 de Georg Friedrich Haendel. Boyd Neel a l’honneur d’être invité à diriger lors du premier Festival de Glyndebourne en 1934. De 1945 à 1947, il exerce comme chef au Sadler’s Wells Opera au sein duquel il dirige ensuite la saison 1948-1949 de la D’Oyly Carte Opera Company.

Durant la Deuxième Guerre mondiale

Avant et après la Deuxième Guerre mondiale, Boyd Neel est chef invité de nombreux orchestres anglais, notamment le Royal Philharmonic, le London Philharmonic, le London Symphony Orchestra et le BBC Symphony Orchestra. Il sert pendant la guerre comme médecin militaire. Durant la même période, il effectue une tournée de conférences en Méditerranée pour l’amirauté et offre aux troupes en Angleterre plusieurs centaines de concerts avec le Sadler’s Wells orchestra. Avec son orchestre, il se rend au Canada à l’automne 1952, effectuant une tournée au Québec, en Ontario et dans les Maritimes.

Carrière au Canada

En 1953, Boyd Neel est nommé doyen du Conservatoire royal de musique qui comprend à l’époque la faculté de musique de l’Université de Toronto, un poste qu’il occupe jusqu’en 1971. Il prend la tête d’une campagne en vue de construire un nouveau bâtiment pour accueillir la faculté. Cette démarche est couronnée de succès puisqu’elle aboutit à la construction de l’édifice Edward Johnson (voir Edward Johnson).

En 1954, Boyd Neel crée l’Orchestre Hart House qu’il dirige jusqu’en 1971 et avec lequel il effectue de nombreuses tournées et réalise plusieurs enregistrements. Entre 1953 et 1964, il dirige l’Orchestre symphonique de la SRC lors de quelque 27 concerts. De 1954 à 1955, il dirige plusieurs retransmissions d’opéra télévisé pour l’émission L’heure du concert, notamment Il Tabarro avec Louis Quilico. Il est à la tête de l’Orchestre symphonique de Toronto pour la première fois le 15 février 1955, une prestation à l’issue de laquelle John Kraglund écrit dans le Globe and Mail : « La direction de Boyd Neel est classique et exempte de toute grandiloquence. Elle fait effectivement montre de la retenue qui convient à l’intimité d’un concert de musique de chambre. » À l’été 1955, Boyd Neel dirige l’Orchestre Hart House à l’occasion de huit concerts donnés dans le cadre du Festival de Stratford. Glenn Gould, Lois Marshall et Elisabeth Schwarzkopf font partie des solistes qui se produisent avec l’orchestre lors de cette série de concerts.

Après avoir obtenu la nationalité canadienne en 1961, Boyd Neel anime régulièrement le Student Conductors’ Workshop organisé par le Conseil des Arts de l’Ontario et par l’Université de Toronto, et ce, de sa création en 1969 jusqu’à la fin des années 1970. En 1972, il devient le premier chef de l’Orchestre symphonique de Mississauga, un ensemble dont il est ensuite nommé chef émérite en 1978. En 1977, il dirige un ensemble spécialement créé pour l’occasion, l’Orchestre de chambre de Toronto, en vue d’enregistrer directement un disque Mozart, sorti sous référence Umbrella UM DD-6, comprenant la Petite musique de nuit et le Divertimento no 11 et un disque Bach, sorti sous référence Umbrella UM DD-9, incluant le Concerto pour violon en mi majeur, avec en soliste Steven Staryk, ainsi que d’autres œuvres. Il enregistre ensuite deux autres CD avec ce même ensemble, le premier, en 1979, sous référence Ultrafi ULDD-10, comprenant la Simple Symphony de Benjamin Britten, Serenade d’Edward Elgar et Air and Gigue de Thomas Arne, le deuxième, intitulé Pachelbel’s Canon and Other Baroque Favourites, en 1981, sous référence Moss D-MMG-112. Dans ses mémoires, intitulés My Orchestras and Other Adventures, Boyd Neel présente une discographie couvrant la période de 1934 à 1979.

Écrivain et commentateur à la radio

Présentateur et commentateur doté d’une grande maîtrise et de beaucoup de sérénité, Boyd Neel se produit sur les ondes nationales de CBC dans des programmes tels que Sunday Concert, Tuesday Night et Concerts from Two Worlds ainsi qu’en 1954 dans sa propre émission Opera with Boyd Neel. En 1961, il anime une émission de radio scolaire sur CBC avec la diffusion de Let’s Make an Opera, de Benjamin Britten et en 1972, il commente un documentaire à propos de Vaughan Williams. En 1959, il participe en outre à la rédaction d’une série d’articles intitulés « This Week’s Music » pour le CBC Times. Opera Canada, le Journal of Music Education et le bulletin de l’Université de Toronto publient aussi ses écrits. CBC‑FM diffuse, en 1979, une série à son sujet avec pour titre The Boyd Neel Memoirs. En 1985, Boyd Neel publie ses mémoires sous le titre My Orchestras and Other Adventures: The Memoirs of Boyd Neel.

Honneurs

Membre honoraire, Royal Academy of Music (1965)

Docteur honoraire en musique, Université de Toronto (1979)

Commandeur, Ordre de l’Empire britannique (1953)

Officier, Ordre du Canada (1972)

Ouvrages écrits

The Story of an Orchestra (Londres, 1950)

« Small Orchestras: Musical Need », Saturday Night Magazine (19 février 1955)

« Music in Canada », Tempo vol. 38 (hiver 1955-1956)

« Opera », The Arts in Canada, éd. Murray Ross (Toronto, 1958)

« Laughter and Boos at Bayreuth », Fugue vol. 1 (mai 1977)

« Muzak, Ha! », Fugue vol. 2 (avril 1978)

My Orchestras and Other Adventures: The Memoirs of Boyd Neel, éd. J. David Finch (Toronto, 1985)

En ce Mardi je donne, faites un don à L’Encyclopédie canadienne!

Un don fait aujourd’hui à L’Encyclopédie canadienne aura un impact encore plus important grâce à l’offre faite par un généreux donateur anonyme de verser en cadeau une somme égale à tous les dons reçus. Du 3 décembre au 10 décembre 2024, les dons seront ainsi égalés jusqu’à concurrence de 10 000$! Tous les dons de plus de 3$ recevront un reçu pour fin d’impôt. Merci de soutenir L’Encyclopédie canadienne, un projet de Historica Canada.

Faites un don