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Lynda Lemay

Lynda Lemay, auteure-compositeure-interprète (née le 25 juillet 1966 à Portneuf-Station, au Québec). Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, récipiendaire de nombreux prix Félix et d’un prix Victoires de la musique, cette artiste québécoise fait rayonner la chanson en français à l’échelle de la francophonie.
Lynda Lemay
Concert de Lynda Lemay, Festival de la cité, Carcassonne, Aude, France, juillet 2007


Formation et début de carrière

Lynda Lemay a commencé à se consacrer sérieusement à la chanson après ses études en lettres au Cégep de ​Sainte-Foy. En 1988, elle remporte le premier prix du concours Québec en chanson organisé par la station de radio CHOI-FM à Québec. L’année suivante, à 22 ans, elle décroche le premier prix du Festival international de la chanson de Granby, devant Nelson Minville, dans la catégorie Auteur-compositeur-interprète.

Quelques mois plus tard, alors qu’elle évolue surtout dans la région de Québec, elle rencontre des responsables des Productions Lied et signe un contrat avec la firme internationale Warner Music Group. En octobre 1990, elle lance son premier album, Nos rêves, qui comprend notamment « L’abri » et « La veilleuse », deux pièces qui lui ont permis de gagner le concours de la chanson de Granby.

D’Y à Lynda Lemay Live

La chanteuse fait sa marque dans le paysage musical québécois avec son deuxième album, intitulé Y (1994), qui s’écoule à plus de 200 000 exemplaires et obtient une certification double platine en mars 1998. Les titres « Jamais fidèle », « Drôle de mine », « L’œil magique » et « Le plus fort, c’est mon père » remportent un vif succès auprès du public.

En 1996, Lynda Lemay participe au Tremplin de la chanson des Hauts-de-Seine, en France, où elle décroche le Prix spécial du Conseil général et le Prix du public. En juillet de la même année, alors qu’elle prend part à un hommage à Charles Trenet au Festival de jazz de Montreux, Charles Aznavour la remarque et décide de la prendre sous son aile aux Éditions Raoul Breton, témoignant ainsi d’une reconnaissance de la qualité de sa chanson à texte. Le troisième album de la chanteuse, simplement intitulé Lynda Lemay (1998), est donc enregistré en France. Après quelques semaines seulement, il s’est vendu à plus de 50 000 exemplaires et il est certifié or au Canada. Lemay répète l’exploit l’année suivante avec Lynda Lemay Live, qui récolte une certification platine en France après avoir été numéro un au palmarès des ventes. Cet album marque également pour elle le début d’une fructueuse carrière dans les pays de l’Europe francophone.

Entre Du coq à l’âme et Feutres et pastels

En 2000, elle présente l’album Du coq à l’âme réalisé par le claviériste Claude Lemay avec la collaboration d’Alain Caron, bassiste et ancien membre du groupe de jazz fusion UZEB. Elle entame par la suite une tournée d’un an qui la mène en France, en Belgique et en Suisse, dont six soirs à guichets fermés à l’Olympia de Paris.

La chanteuse propose ensuite un autre album enregistré devant public, Les lettres rouges (2002). Quelques semaines seulement après sa sortie au Québec et en France, celui-ci est certifié or au Canada et platine en France (300 000 exemplaires vendus), en plus de faire bonne figure en Suisse. D’ailleurs, Lynda Lemay remporte à Paris en 2003 un prix Victoires de la musique à titre d’interprète féminine de l’année. Au Canada, elle est mise en candidature à plusieurs reprises au Gala des prix Juno (1999, 2000, 2001 et 2002), dans différentes catégories allant de l’Album francophone de l’année au Meilleur vendeur et à l’Interprète féminine de l’année.

En novembre 2003, on la retrouve avec Les secrets des oiseaux (certifié platine en France), suivi de près par l’album Un paradis quelque part en février 2005. Entre-temps, elle présente sur scène Un éternel hiver, un opéra folk qu’elle a écrit et qu’elle interprète en compagnie de Fabiola Toupin, Manon Brunet, Daniel Jean et Yvan Pedneault. En 2006, elle revient avec son 10e album, Ma signature (certifié platine en France), réalisé par l’Américain Michael Weisinger, qui est aussi son époux. En avril 2007, son 40e passage à l’Olympia de Paris, qui marque également ses 40 ans, est enregistré puis présenté au public sous forme de DVD intitulé Lynda Lemay 40/40.

De 2008 à 2013, l’artiste fait paraître trois albums (Allô, c’est moi, Blessée et Feutres et pastels) en plus d’une compilation Best of comprenant quelques titres inédits. Elle collabore également au premier album et au premier succès du Québécois Maxime Landry en lui offrant la chanson « Cache-cache ». Celle-ci connaît un véritable succès, devenant la chanson francophone la plus jouée à la radio au Canada. Lynda Lemay en est récompensée par le prix Félix de la chanson de l’année en 2010 et un prix SOCAN en 2011. À partir de l’automne 2015, elle présente au Québec et en Europe un tout nouveau spectacle, « Décibels et des silences ».

Succès à l’échelle de la francophonie

Au fil des ans, l’auteure-compositeure-interprète d’origine québécoise a su se tailler une place solide sur la scène musicale du Québec et des pays francophones d’Europe. En Suisse, elle est aussi devenue une habituée du Festival Pully Lavaux à l’heure du Québec, auquel participe également Mario Brassard, l’auteur-compositeur-interprète dont le parcours a marqué les débuts de Lemay à Québec.

Ayant vendu plus de quatre millions d’albums en carrière, la Portneuvoise mêle les effets « a capella » à la rythmique à deux temps des ballades populaires et à des harmonies quelque peu savantes aux claviers et au saxophone. Elle présente dans une langue un brin châtiée une parodie de la vie conjugale et du travail ménager, réactualisant le discours de la femme à la lumière des nouvelles réalités et des problèmes qui surgissent dans la vie d’une femme libérée. Avec une lucidité étonnante, elle parle tout aussi bien du ronflement du mari, d’une crise de jalousie ou d’une infidélité (racontée de manière désopilante dans « Les souliers verts ») que de l’euthanasie, de la solitude (« Les filles seules ») ou encore des relations entre les Québécois et les Français (« Les maudits Français »).

Prix et distinctions

Auteur-compositeur-interprète, Festival international de la chanson de Granby (1989)

Prix spécial du Conseil général et Prix du public, Tremplin de la chanson des Hauts-de-Seine (1996)

Prix Félix Interprète féminine de l’année (choix du public), ADISQ (1998)

Prix Félix Artiste québécois s’étant le plus illustré hors Québec, ADISQ (2000)

Victoire de l’artiste interprète féminine de l’année, Victoires de la musique (2003)

Prix Montfort Rayonnement de la francophonie sur la scène internationale, gouvernement du Canada (2004)

Chevalier de l’Ordre de la Pléiade, Assemblée parlementaire de la Francophonie (2010)

Prix Robert-Charlebois, Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec (SPACQ) (2010)

Prix Félix Chanson de l’année (Cache-cache, interprétée par Maxime Landry), ADISQ (2010)

Prix de la chanson francophone la plus jouée à la radio canadienne (Cache-cache,interprétée par Maxime Landry), SOCAN (2011)

Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, gouvernement de la France (2012)

Voir aussi La chanson au Québec.

Lecture supplémentaire

Liens externes