Ma Vie en cinémascope | l'Encyclopédie Canadienne

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Ma Vie en cinémascope

Ma Vie en cinémascope (2004). Durant les années 1930 et 1940, le Québec adulait Alys Robi (de son vrai nom Alice Robitaille ) qui faisait carrière à la radio et au cabaret.

Ma Vie en cinémascope

Ma Vie en cinémascope (2004). Durant les années 1930 et 1940, le Québec adulait Alys Robi (de son vrai nom Alice Robitaille ) qui faisait carrière à la radio et au cabaret. En voie de devenir une star hollywoodienne avec ses numéros de danse et de chansons latines, elle fut malheureusement victime d'un tragique accident de voiture. Souffrant d'une profonde dépression et d'une dépendance aux médicaments elle dut subir, contre son gré, une lobotomie et fut internée dans un asile de Québec pendant longtemps. En 1952, relâchée de l'hôpital mais encore fragile, elle entreprit de reprendre sa carrière, mais sans succès.

Afin de nous montrer la descente de Alys Robi, Denise FILLIATRAUT, la réalisatrice de Ma vie en cinémascope nous fait vivre, pendant de longs moments du film, l'enfer des institutions psychiatriques de ce temps et du sort réservé à la pauvre chanteuse, laissant peu de place à la chanteuse elle-même. Il aurait été plus apprécié de voir le chemin emprunté d'une jeune fille toute simple de Québec , qui se retrouve toujours au bon endroit et au bon moment et dont le talent et le charisme la propulse dans la célébrité autant au Québec, qu'à travers le Canada et même en Europe.

Dans un jumelage parfait, Pascale BUISSIÈRE réussit avec magnitude à rendre la joie de vivre de Robi, son acharnement, son charme sensuel. Lorsqu'elle chante, ses bras tracent d'élégantes arabesques, son corps souple se déhanche aux sons latinos et ses lèvres sourient d'une coquetterie attirante. Elle est tout simplement merveilleuse. Pascale Buissières chante toutes les chansons elle-même, danse d'une manière très convaincante et descend, dans un flamboyant cabaret, le tapis rouge d'un long escalier dans une scène aussi réussie que dans les meilleurs films musicaux des années 1950.

Malheureusement, le spectateur en redemande encore de ces numéros de cabaret. Même si le budget alloué ne permet pas les grandeurs hollywoodiennes de Casino ou de New York, New York, les scènes décrivant les boîtes de nuit, les studios d'enregistrement de la radio et les hôtels d'époque sont merveilleusement rendues. Cependant, le rythme très rapide du film nous présente des vignettes plutôt qu'un fil continu qui soutiendrait l'intrigue, nous faisant plutôt penser à une présentation vidéo de la vie d'Alys Robi. Pour sa performance dans Ma vie en cinémascope, Pascale Buissières s'est vu attribué un PRIX GÉNIE et un PRIX JUTRA pour la meilleure actrice. Le film a remporté de plus les prix Jutra pour la meilleure bande sonore, meilleure direction artistique, meilleurs costumes et maquillage.