Martel, Oscar | l'Encyclopédie Canadienne

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Martel, Oscar

Oscar Martel. Violoniste, professeur (L'Assomption, près Montréal, février 1848 - Chicago, 1924). Premiers prix violon, quatuor (Cons. royal de Liège) 1870. Dès l'âge de cinq ans, il commença l'étude du violon avec son grand-père, Pierre Martel, prof.

Martel, Oscar

Oscar Martel. Violoniste, professeur (L'Assomption, près Montréal, février 1848 - Chicago, 1924). Premiers prix violon, quatuor (Cons. royal de Liège) 1870. Dès l'âge de cinq ans, il commença l'étude du violon avec son grand-père, Pierre Martel, prof. de violon au collège de L'Assomption (1837-42) et luthier (voir DBC XII). Oscar reçut ses premières leçons de solfège de Lumsden, musicien itinérant. Il quitta le collège (1865) pour continuer ses études de violon à Montréal avec Jules Hone. Il enseigna en même temps le violon au collège de Montréal (1865-69) et amorça parallèlement une carrière de concertiste. Alfred De Sève fut parmi ses élèves à cette époque. En 1869, il se présenta au Cons. royal de Liège où il étudia pendant plusieurs mois avec Désiré Heynberg, premier maître d'Ysaÿe, ainsi qu'avec Ovide Musin et César Thomson, tout en jouant chaque soir avec l'orchestre du Théâtre royal. Il revint au Canada (1870), donna de nombreux récitals et reprit son poste au collège de Montréal. Il enseigna aussi au collège Sainte-Marie et au Mont-Saint-Louis. En 1875, Martel repartit pour Paris et Bruxelles où il prit des leçons d'Alard, Vieuxtemps et Léonard. De retour au Canada en 1876, il épousa Hortense Leduc-Fortin, prof. de chant au couvent Villa-Maria à Montréal. Il passa trois ans à Montréal pour ensuite retourner à Paris (1878) comme premier violon au Théâtre-Lyrique. Il se fit aussi entendre à la salle Érard et à l'église de l'Immaculée-Conception. Après 18 mois d'études, il revint au Canada (1879) pour donner de nombreux concerts, la critique le comparant aux plus grands violonistes de l'époque : Wilhelmj, Urso, Kaiser, etc. Déclinant des offres comme professeur aux conservatoires de Liège et de Paris, il entreprit plutôt une étude sur l'art musical publiée sous forme d'articles dans Le Courrier de Montréal (juin 1879-mai 1880) et fit une tournée au Canada et en Nouvelle-Angleterre. En 1896, Edmond Hardy organisa le Cons. de la Société artistique canadienne et Martel devint titulaire de la classe de violon; parmi ses élèves se trouvaient Henri Arnoldi et Chambord Giguère. Gustave Comte écrivait dans Le Passe-Temps du 19 décembre 1896 que Martel excellait surtout « dans les mouvements large ou [sic] la passion, la grande tristesse ou l'enthousiasme illimité peuvent se traduire plus facilement », et il poursuivait en ces termes : « La musique moderne qui a su pénétrer jusqu'aux plus intimes sentiments du coeur humain, lui donne l'occasion de faire chanter ou pleurer son violon éperdument. »

Martel fut ensuite professeur à un conservatoire de Chicago où il s'installa en 1905. Il y obtint le poste convoité de dir. de l'enseignement du violon. Il passa ses dernières années dans cette ville où il mourut d'une façon tragique, asphyxié par une fuite de gaz dans son appartement. Toutefois, selon un témoignage de Georges Dorval de Chambly, Québec, paru dans Le Passe-Temps d'avril 1947, Martel « était le fils d'Amédée Martel et frère du notaire Zébédé Martel que j'ai connu. Son père était peintre et luthier; il avait fabriqué un petit orgue pour le collège de l'endroit. Il faisait de bons violons, que son fils Oscar vendait à Montréal à bons prix. Oscar Martel naquit en 1847; il fréquenta le collège pendant trois ans. Après ses études en Belgique, il devint professeur de violon au New England Conservatory de Boston où l'on peut voir son portrait à l'huile. »

Martel a laissé plusieurs compositions pour violon (inédites), dont une Fantaisie de concert, des Variations sur « Vive la Canadienne », un Concerto en la, une Berceuse et une Mazurka à la mémoire de Wieniawski, des Improvisations sur « Old Folks at Home » et une Fantaisie sur des airs écossais, ainsi que plusieurs mélodies. Aucune de ces oeuvres n'avait été retrouvée en 1990 mais la BN du Q possède un exemplaire de ses Airs canadiens variés, op. 2 (Gevaert et fils, Liège, s.d.), pour violon et piano.

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