Martin Drainville | l'Encyclopédie Canadienne

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Martin Drainville

Martin Drainville, comédien (né le 21 août 1964 à Repentigny, au Québec). Dès sa sortie de l'Option-théâtre du cégep Lionel-Groulx en 1987, Martin Drainville décroche le première rôle dans le Journal d'Adrien Môle, 13 ans... ¾ de Sue Townsend, mis en scène par Rémy Girard au Théâtre Denise-Pelletier.

Martin Drainville, comédien (né le 21 août 1964 à Repentigny, au Québec). Dès sa sortie de l'Option-théâtre du cégep Lionel-Groulx en 1987, Martin Drainville décroche le première rôle dans le Journal d'Adrien Môle, 13 ans... ¾ de Sue Townsend, mis en scène par Rémy Girard au Théâtre Denise-Pelletier. En 1988, le public le découvre sur les planches du Théâtre de Quat'Sous puis du Théâtre du Nouveau Monde, mesurant d'abord son talent dans le registre dramatique avec Fragments d'une lettre d'adieu lus par des géologues de Normand Chaurette, et dans le registre comique avec Le Malade imaginaire de Molière. Dans ce classique monté par André Montmorency, il livre une interprétation peu banale de Thomas Diafoirus, formant avec Jean-Louis Roux en Diafoirus père, un grotesque personnage à deux têtes.

Doté d'un physique juvénile et d'un visage candide, Martin Drainville composera de mémorables figures d'enfants ou d'adolescents. Après l'adolescent du Journal d'Adrien..., il campe coup sur coup deux personnages d'enfants imaginés par la romancière hongroise Agota Kristof, dont Odette Guimond et Jacques Rossi adaptent Le Grand Cahier et La Preuve (Théâtre de la Nouvelle Lune, 1989-1990). En 1991, Lorraine Pintal lui confie le rôle d'Inat dans Ines Pérée et Inat Tendu de Réjean Ducharme (TNM) - un inoubliable tandem avec Pascale Montpetit - et le rôle du jeune Billy, le garçon fragile de Vol au-dessus d'un nid de coucou (Compagnie Jean-Duceppe). Le comédien plongera à nouveau dans l'univers de la maladie mentale avec Les Gars d'à côté de Tom Griffin, mis en scène par Jean-Denis Leduc (Théâtre de la Manufacture, 1993), qui connaîtra une tournée québécoise.

Après Lolita (Théâtre Il va sans dire,1995), Martin Drainville est à nouveau dirigé par Dominic Champagne dans Circus minimus de Christian Bégin, en duo avec celui-ci (Théâtre d'Aujourd'hui, 2004); pour son émouvant personnage d'homme-canon, c'est la mélancolie qui guide son interprétation. Il a moins l'occasion d'explorer des registres plus graves car il est davantage sollicité pour des rôles comiques. Chez Jean-Duceppe, on le voit dans Les Voisins (2001) et Appelez-moi Stéphane (2005) de Claude Meunier et Louis Saïa, et dans Les Noces de tôle de Meunier (2003), spectacles signés Denis Bouchard qui connaissent un franc succès et des reprises. Depuis 1990, Martin Drainville est par ailleurs un habitué du Théâtre des Grands Chênes, où il joue entre autres Zaza d'abord (1996) et Le Génie amoureux de Sophie Clément et Marcel Lebœuf (1997, Masque du public en 1998). Brillant athlète du verbe au sein de la Ligue Nationale d'Improvisation, il s'y illustre comme joueur étoile et remporte plusieurs prix (1989-1992).

Au cinéma, les réalisateurs exploitent son naturel comique: c'est le cas de Michel Poulette, qui lui confie le rôle-titre de la naïve vedette de téléréalité dans Louis 19, le roi des ondes (1994), et de Denise Filiatrault , avec qui il tourne C't'à ton tour, Laura Cadieux (1998) et L'Odyssée d'Alice Tremblay (2002). Bien aimé du grand public, on le voit souvent à la télévision, entre autres dans l'émission humoristique Samedi PM (1989-1992), dans les séries Scoop (1991-1994) - où son rôle de jeune journaliste surnommé Tintin lui vaut un prix Gémeaux- et Le Petit Monde de Laura Cadieux (2003-2007), inspirée de l'univers de Michel Tremblay, comme le film qui l'a précédée.