Ressources minérales | l'Encyclopédie Canadienne

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Ressources minérales

Les minéraux sont des formations géologiques homogènes d’origine naturelle.
Écorce terrestre, éléments de l
L'écorce terrestre se compose en bonne partie de métaux (avec la permission d'Alcan Aluminium Limitée).
Labine, Gilbert
Gilbert Labine en compagnie de Spud Arsenault (à gauche) examinant la pechblende au Grand lac de l'ours, en 1931 (avec la permission de la Provincial Archives of Alberta/66.122/190).
Production minérale, valeur de la
Or, mine d
La mine de Hemlo dans le Nord de l'Ontario (photo de Brian Milne/First Light).
Leduc, découverte de pétrole à
Puits de pétrole no 1 de Leduc, champs de pétrole de Leduc, le jour où le puits a explosé, le 13 février 1947 (avec la permission des Provincial Archives of Alberta).
Pine Point
La mine d'exploitation de plomb et de zinc près de Fort Resolution, dans les Territoires du Nord-Ouest, a finalement été fermée en 1987 (avec la permission du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest).

Les minéraux sont des formations géologiques homogènes d’origine naturelle. À la différence des combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel, les minéraux sont des composés inorganiques, ce qui signifie qu’ils ne se forment pas à partir de matières végétales ou animales. Le Canada regorge de minéraux divers, extraits dans chaque province et territoire. C’est aussi un chef de file mondial dans la production de potasse, d’aluminium, de nickel, de sel, de soufre et d’uranium, entre autres.

Répartition régionale des ressources minérales

Le Canada, dont la superficie est de près de 10 millions de km2, se divise en six grandes régions géologiques ayant chacune ses caractéristiques et ses ressources propres. Cinq de ces régions et leurs minéraux respectifs sont présentés ici. La sixième, le plateau continental canadien, est une source de pétrole et de gaz naturel.

Bouclier canadien

Bouclier canadien, vaste région de roches précambriennes, compose la couche sous-jacente d'environ la moitié de la superficie totale du pays. Cette immense étendue de roches ignées, roches métamorphiques et de roches sédimentairesprécambriennes, de dépôts superficiels glaciaires, de forêts et de muskegs, constitue la principale source de métaux précieux et de métaux communs du Canada, dont il contient de grandes réserves : or, minerai de fer et uranium notamment. Grâce à son immensité et à sa géologie favorable, le Bouclier offre d'énormes possibilités de découvertes de gisements minéraux.

Plate-forme de l'Intérieur

La plate-forme de l'intérieur s'étend du Bouclier canadien à la région montagneuse de la Cordillère de l'ouest du Canada et de la frontière des États-Unis à l'océan Arctique. Elle comprend la plate-forme de l'Arctique, les plaines intérieures, la plate-forme d'Hudson et la plate-forme du Saint-Laurent.

Dans le sous-sol des terres agricoles méridionales des Plaines Intérieures de l'Ouest se trouvent d'abondantes réserves de ressources minérales comme la potasse et le sel, le pétrole, le gaz naturel et le charbon. Elles sont contenues dans d'épaisses séries de roches sédimentaires légèrement inclinées qui forment un prisme dont l'épaisseur va en augmentant vers l'ouest en direction des montagnes Rocheuses. Ces dernières années, l’activité économique dans la plate-forme de l’intérieur a été de plus en plus dominée par l’extraction du bitume des sables bitumineux.

Ontario au nord-est du Manitoba. Au niveau géologique, elle est caractérisée par des roches sédimentaires et volcaniques et contient du cuivre, du zinc, de l’or et du nickel.

La plate-forme du Saint-Laurent est constituée des basses-terres des Grands Lacs au Sud-Ouest et des basses-terres du Saint-Laurent au Nord-Est. Bien que la région soit un gros producteur de sel et de matériaux de construction, il s’est avéré qu’elle contenait quelques ressources de minéraux métallifères.

Cordillère canadienne

À l'ouest des Plaines Intérieures s'étend la Cordillère canadienne, une région montagneuse comprenant aussi des plateaux et des vallées, qui repose sur une base constituée de roches ignées ou sédimentaires variées. Cette région comprend la plus grande partie de la Colombie-Britannique, le Yukon et la partie ouest des Territoires du Nord-Ouest, et contient des ressources minérales variées et importantes. L'ouest et le centre de la cordillère contiennent une grande variété de métaux, notamment l’or, le cuivre, le minerai de fer, l’argent, le plomb et le zinc tandis que la région orientale est surtout reconnue pour ses réserves de combustibles fossiles, dont le charbon, le pétrole et le gaz naturel.

Orogène appalachien

Dans l'est du Canada, les Appalaches, au sud-est du Bouclier, forment une large bande de montagnes, de collines et de plaines couvrant entièrement le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard ainsi que l'ouest de Terre-Neuve et la partie du Québec située au sud du fleuve Saint-Laurent et à l'est d'une ligne allant du lac Champlain (aux États-Unis) à Québec. Cette région renferme une grande variété de minéraux, surtout de l'amiante, du zinc et du plomb. Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse recèlent des formations de potasse et de gypse, et des réserves de sel se retrouvent un peu partout dans la région.

Orogène innuitien

Cette région s'étend principalement dans l'archipel l'Arctique et repose sur un sous-sol de roches sédimentaires plissées et légèrement inclinées. Le calcaire plus ancien de la zone de Cornwallis contient du zinc et du plomb. Cette zone comprend le riche gisement d'Arvik, dans l'île Little Cornwallis, au Nunavut. D'autres minéraux comme la roche, le sel et le gypse ont été décelés, mais leur exploitation n'est pas rentable pour le moment dans une région aussi éloignée.

Histoire de l'exploitation des ressources minérales

L’exploitation des ressources minérales a joué un rôle clé dans l’histoire du peuplement Canada et le développement de son économie industrielle. Aujourd’hui, le Canada est un chef de file dans la production de potasse et, selon les estimations, se classerait parmi les cinq meilleurs producteurs mondiaux d’aluminium, de diamants, de cobalt, de nickel, de platine, de tungstène, d’uranium et de soufre.

XVIIIe siècle

L'exploitation des carrières et l'exploitation minière comptent parmi les plus anciennes industries du pays. Au Québec, par exemple, on extrait et fond du minerai de fer près de Trois-Rivières à partir de 1737. En 1770, les pères jésuites font des essais d'utilisation du cuivretrouvé à l'état natif à Port Mamainse, sur la côte nord du lac Supérieur. La première exploitation connue de gypse au pays est entreprise en 1779 par des colons de la Nouvelle-Écosse.

XIXe siècle

Au XIXe siècle, le début d’une économie industrielle stimule la demande pour les métaux durables. Alors que les colons migrent vers les régions peu peuplées du Haut-Canada, certains des premiers projets d’extraction se concentrent sur le minerai de fer. Le premier fourneau à fer de l'Ontario est construit à Furnace Falls (comté de Leeds) en 1800. On érige un haut fourneau à fer dans le canton de Marmora, comté de Hastings en 1820, puis un autre à Normandale en 1822. La première exploitation de métal commun du Canada, la mine de cuivre de Bruce Mines dans l'Ouest canadien, sur la rive nord du lac Huron, remonte à 1848.

En plus du minerai de fer, l’or a été tout aussi influent. L’extraction du métal a commencé en 1823 quand des concentrations d’or sont trouvées le long des côtes de la rivière Chaudière, au sud de Québec. Toutefois, cette trouvaille est bien modeste en comparaison avec les découvertes qui seront faites 35 ans plus tard dans la fleuve Fraser en Colombie-Britannique. Celles-ci attirent des milliers de prospecteurs sur la côte ouest canadienne. Les mines du district de Cariboo (Centre de la Colombie-Britannique) produisent au total 110 tonnes d'or. L'entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération en 1871 est en grande partie attribuable à la croissance rapide de la colonie de la côte ouest dans laquelle affluent les mineurs à l’époque.

Entre la Confédération et les années 1890, l'exploration accrue dans le sud de la Colombie-Britannique mène à un nombre considérable de découvertes de gisements d'or, d'argent et de métaux communs, y compris le gisement cupro-aurifère de Rossland (1887) et le gisement plombo-zincifère de Sullivan en 1909. Des ruées vers l’or se produisent simultanément dans l’Est. En Nouvelle-Écosse, l'exploitation aurifère commence vers 1860, et l'exploitation de plusieurs très petits gisements donne, au fil des années, une production totale de quelque 45 tonnes d'or.

Le potentiel des ressources minérales du Canada se précise davantage avec la découverte de gisements d'amiante dans les Cantons de l'Est, au Québec (1877), les premières découvertes de nickel-cuivre à Sudbury (Ontario) au début des années 1880. Pendant les années 1870, le Canada devient un important producteur de phosphate grâce à l'exploitation des gisements d'apatite naturelle, dans l'est de l'Ontario et les collines adjacentes de la Gatineau, au Québec.

En 1896, dans le district du Klondike (qui fera plus tard partie du Yukon), on trouve de l’or et cette découverte déclenche l'une des ruées vers l'or les plus spectaculaires du monde. De 1897 à 1899, près de 29 millions de dollars d’or (chiffres non ajustés) sont récupérés dans la région. Celui-ci est extrait des sables et des graviers des ruisseaux près de Dawson, qui est pendant une courte période la ville la plus peuplée à l'ouest de Winnipeg et au nord de Seattle. La production aurifère du Yukon se poursuit encore de nos jours.

Début du XXe siècle

L’extraction minière s’accélère rapidement au début de XXe siècle, stimulée par la demande grandissante de biens d’équipement et l’achèvement du chemin de fer du Canadien Pacifique en 1885. Durant la Première Guerre mondiale, la capacité industrielle du Canada double presque. Se diversifiant de plus en plus, amenant ainsi la sidérurgie, qui était auparavant une industrie qui se consacrait aux besoins de la construction des chemins de fer, à se transformer en une industrie capable de fournir une large gamme de produits nécessaires à une économie industrielle. Après la guerre, le chemin de fer du Canadien Pacifique et d’autres nouveaux chemins de fer sont essentiel dans l’établissement d’opérations minières à grande échelle dans le Nord et l’Ouest, y compris l’industrie de nickel-cuivre à Sudbury, la mine de cuivre Britannia au nord de Vancouver et la fonderie de plomb-zinc à Trail, dans le sud-est de la Colombie-Britannique.

Les projets aurifères commencent aussi à cette époque dans les Prairies, mais ont pris plus de temps à se développer. La mine Mandy située à la frontière du Manitoba et de la Saskatchewan produit du minerai de cuivre au début de 1916 et dix ans plus tard, la Hudson Bay Mining and Smelting Company établit la ville de Flin Flon sur le site, ce qui sert à financer la construction d’une fonderie et d’un chemin de fer pour desservir la ville.

La découverte d’uranium à cette époque stimule aussi l’exploration des formations géologiques dans les régions septentrionales du Canada. En 1930, au Grand lac de l'Ours (Territoires du Nord-Ouest), Gilbert Labinedécouvre des minerais d'uranium, d'argent et de radium, qu'on exploite au début pour en extraire l'argent et le radium, le sous-produit d'uranium qui ne sert qu'à donner une couleur jaune ou orangée aux vernis pour verre et céramique. Au début des années 1940, avec l'arrivée de l'ère nucléaire, l'uranium s'avère le métal le plus précieux de ces minerais, dont les ressources ont été épuisées en 1960.

Milieu du XXe siècle

Durant la Deuxième Guerre mondiale, le Canada devient un important fournisseur de métaux et d'autres ressources ayant une importance stratégique pour l'effort de guerre des Alliés. La production augmente fortement dans le secteur des aciéries et celui des métaux non ferreux ainsi que dans les industries de fabrication d'appareils électriques, d'outils et de produits chimiques. De 1939 à la période de production maximale de matériel de guerre, la production d'acier double, et l'extraction d'aluminium à partir de la bauxite et de l'alumine importées quintuple. Durant les années de guerre, la production de métaux communs comme le nickel, le cuivre, le plomb et le zinc augmente de 50 % ou plus.

Après 1945, le pays s'adapte rapidement au retour de la paix en manifestant un regain d'intérêt pour le développement de nouvelles ressources minérales, car, durant la guerre, les activités d'exploration étant au ralenti, beaucoup de gisements s'épuisaient sans être remplacés par d'autres. Les nouvelles découvertes de minerai de fer, de potasse, de cuivre, de zinc et d'uranium ouvrent la période de plus forte expansion de l'industrie minière au Canada.

La période d'après-guerre est riche en grandes découvertes de minéraux : gisements de nickel au Manitoba, de zinc et plomb, de cuivre et de molybdène en Colombie-Britannique, et de métaux communs et d'amiante au Québec, en Ontario, au Manitoba, à Terre-Neuve, au Yukon et en Colombie-Britannique. Les réserves d'uranium découvertes en Saskatchewan et en Ontario à la fin des années 1940 et au début des années 1950 sont les plus importantes du monde. En fait, le Canada est le plus grand producteur d'uranium du monde.

Le minerai de fer prend aussi de l'importance avec l’extraction d'immenses gisements au Québec et au Labrador. Dans la région de Bathurst (Nouveau-Brunswick), on ouvre d'importantes mines de métaux communs, et l'industrie de la fonte se développe. En Saskatchewan, on découvre d’importants gisements de potasse, tandis que la première mine de tantale de l'Amérique du Nord entre en exploitation au Manitoba. À la fin de l'année 1963, on découvre le gîte de Kidd Creek, l'un des plus importants gisements de zinc-cuivre-argent du monde, près de Timmins (Ontario).

Fin du XXe siècle

La flambée du prix de l'or à la fin des années 1970, entraîne une augmentation de l'exploration et de la production de l'or au Canada.

Les prix beaucoup plus élevés depuis la fin des années 70 font quadrupler les réserves aurifères des mines canadiennes, et la production d'or atteint des sommets sans précédent. On découvre de nouveaux corps minéralisés et on ouvre de nouvelles mines d'or. En Ontario, trois mines sont exploitées dans un important gisement découvert à Hemlo en 1981. La production tirée de cette découverte, l'une des plus importantes jamais faites au Canada, est dépassée seulement par celle du gisement d'or de l'ensemble Hollinger-McIntyre (2 000 tonnes d'or) dans la région aurifère de Porcupine, près de Timmins (Ontario).

D'autres mines d'or importantes entrent en exploitation du début des années 80 jusqu'en 1996 à Terre-Neuve, dans le nord-ouest du Québec, dans le nord-est de l'Ontario, dans le nord de la Saskatchewan et en Colombie-Britannique (y compris la mine Eskay Creek, extrêmement riche en or et en argent). Parmi les autres mines remises en exploitation, on compte la mine Paymaster de Timmins (Ontario), les mines Britannia et San Antonio, au Manitoba, et la mine de Nickel Plate, en Colombie-Britannique, qui étaient toutes fermées parce qu'elles avaient cessé d'être rentables à cause de la fixation des prix de l'or et de l'augmentation des coûts de production en raison de l'inflation. Néanmoins, de 1858 à 1997, la production cumulative d'or au Canada atteint 8 675 tonnes, soit environ 7 % de tout l'or produit dans le monde à travers l'histoire.

Au cours des années 1980, en Saskatchewan, on découvre quelques-uns des plus riches gisements d'uranium du monde, plus particulièrement à McClean Lake, McArthur River et à Cigar Lake, gisements découverts dans les années 1980. La Saskatchewan est une des plus importantes régions de production d'uranium du monde puisqu'en 2012, elle générait 22 % de la production canadienne d'uranium.

Le gisement de nickel-cuivre-cobalt de la baie Voisey, découvert au Labrador en 1993, est l'un des plus riches en nickel du pays. Il est situé à l'est de l'extrémité nord du Labrador, en pleine nature sauvage, à 350 km de Happy Valley-Goose Bay. En 1996, Vale Inco Ltd. achète les droits d'exploitation de la baie de Voisey. Elle entreprend le traitement du minerai pour la première fois en août 2005.

Plusieurs minerais diamantifères intéressants sont découverts à partir de 1992 dans les Territoires du Nord-Ouest. Des gisements de diamants présentant une telle importance économique n'avaient jamais été découverts auparavant au Canada. La première mine d'extraction de diamants du Canada - la mine Ekati au lac de Gras (Territoires du Nord-Ouest) entreprend sa production en octobre 1998. La min Diavik lui emboîte le pas en 2003. Selon Statistique Canada, ces deux mines ont produit 13,8 millions de carats, soit 2,8 milliards de dollars, entre 1998 et 2002. La troisième mine de diamants du Canada et la première située au Nunavut est la mine Jericho, située à 400 km au nord-est de Yellowknife et propriété de Tahera Diamond Corporation. Son exploitation a officiellement commencé en août 2006. En 2008, l'entreprise De Beers commence à exploiter deux mines au Canada. La première, la mine Snap Lake, est située à 220 km au nord-est de Yellowknife. C'est la première mine de l'entreprise à ne pas être en Afrique du Sud et c'est la première mine de diamants canadienne à être entièrement souterraine. La deuxième, la mine Victor, est située dans les basses plaines de la baie James, dans le nord de l'Ontario, à environ 90 km à l'ouest de la réserve de la Première Nation Attawapiskat. C'est une mine à ciel ouvert et c'est la première mine de diamants de l'Ontario.

Le Canada fait partie des cinq plus grands producteurs de diamants du monde. Mais fait encore plus important, les diamants canadiens sont réputés dans le monde entier pour leur qualité supérieure et pour être « propres », ils ne constituent pas une monnaie d'échange servant à financer des activités terroristes, la guerre ou à acheter des armes.

Minéraux et développement économique

Les minéraux jouent un rôle important dans le développement social et économique du Canada, surtout par rapport avec ce que leur exportation rapporte à l'économie canadienne. En 2013, par exemple, l’exportation de minerais représente près de 20 % de la valeur totale des exportations canadiennes. Depuis l'extraction minière jusqu'à la mise en marché, l'industrie minérale soutient une large gamme d'industries manufacturières et de services.

Controverses

L’extraction minière a été la source de plusieurs conflits politiques dans les domaines des relations de travail, des dommages environnementaux et de la souveraineté autochtone au Canada. Les critiques de l’industrie ont souvent déploré que quoique les compagnies minières soient souvent à blâmer pour les problèmes de sécurité au travail insuffisante, de pollution, de destruction écologique et de violations des revendications territoriales des Autochtones, une législation réglementaire et une application inadéquates sont souvent aussi problématiques.

Historiquement, les conflits de travail sont les premiers grands conflits liés à l’extraction minière à attirer l’attention des Canadiens. Ils commencent en particulier en 1919 lorsque les mineurs font la grève à Cobalt et Kirkland Lake avec des milliers d’autres travailleurs dans tout le pays. (Voir aussi Grève générale de Winnipeg.) À ce jour, des indemnités, des avantages et surtout la sécurité d’emploi se retrouvent au cœur des conflits de travail, l’industrie ayant diminué sa dépendance envers sa main-d’œuvre avec l’augmentation de la mécanisation. À Sudbury en 2009, par exemple, la section locale 6500 du Syndicat des métallurgistes unis déclenche une grève. Les revendications des travailleurs vont à l’encontre des plans de l’employeur de restructurer les accords d’intéressement et les ententes de retraite. Durant les quatre décennies qui ont précédé la grève, la main-d’œuvre est passée de 17 000 employés à 3 000, et ce, même lorsque la production de nickel est demeurée stable.

Depuis les années 1970, une attention croissante a été portée aux dommages environnementaux causés par l’extraction minière et le traitement des minerais. La fonderie de Flin Flon, par exemple, est devenue une des installations canadiennes les plus polluantes à la fin du XXe siècle. Elle émet des quantités massives de plomb, de mercure et d’arsenic qui sont tous des agents cancérigènes se retrouvant dans des concentrations anormalement élevées chez les résidents locaux. Quoique les opérations minières se poursuivent dans la région, la fonderie ferme en 2010, mettant à pied plus de 200 employés.

La plupart des dommages environnementaux de l’industrie à long terme sont causés par les sous-produits chimiques du processus d’extraction qui sont souvent concentrés dans des bassins à résidus. Ces résidus, qui contiennent en général des matières dangereuses comme l’arsenic et le mercure, sont connus pour, à l’occasion, s’infiltrer dans les eaux souterraines et, dans certains cas, se renverser en masse dans les bassins hydrographiques avoisinants. Un tel événement s’est produit à la mine d’or et de cuivre Mount Polley de l’Imperial Metals’, en Colombie-Britannique en août 2014. Environ 10 milliards de litres d’eau et 4,5 millions de m3 de déchets solides se renversent dans un lac voisin. La mine de Mount Polley et un autre projet proposé par Imperial Metals à Ruddock Creek se trouvent tous deux sur un territoire secwepemc non cédé. Après la catastrophe, la bande Neskonlith émet un avis d’expulsion à la compagnie lui demandant de cesser immédiatement les opérations à Ruddock Creek.

Plusieurs autres communautés autochtones au Canada ont contesté les opérations minières pour des raisons qui relèvent souvent des revendications territoriales et de préoccupations environnementales. Les critiques ont longtemps suggéré d’abandon le droit d’entrée (aussi appelé l’entrée libre) de la loi minière qui permet la prospection et le jalonnement sur la plupart des terres autochtones et de la Couronne. Certaines modifications à ces lois, qui existent autant au niveau provincial que territorial, ont été apportées, mais aucune décision ou législation ne les a contestées au niveau fédéral.

En savoir plus // Les ruées vers l'or

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