Joyce Paynter Andrews (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Joyce Paynter Andrews (source primaire)

« Tous ces soldats canadiens étaient stationnés dans ma ville natale de Sutton et je ne voulais rien avoir affaire avec eux, car ils se comportaient en voyous. »

Pour le témoignage complet de Mme Paynter, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Portrait pris le 21 décembre 1943. Arthur, le mari de Joyce Paynter, un soldat canadien, avec cette photo avec lui pendant plus de deux ans pendant lesquels ils étaient séparés.
Portrait pris le 21 décembre 1943. Arthur, le mari de Joyce Paynter, un soldat canadien, avec cette photo avec lui pendant plus de deux ans pendant lesquels ils étaient séparés.
Avec la permission de Joyce Paynter
Ce portrait a été pris juste après que Joyce Paynter se soit enrôler dans le corps des femmes de l'armée canadienne, à Londres, Angleterre, 1944.
Ce portrait a été pris juste après que Joyce Paynter se soit enrôler dans le corps des femmes de l'armée canadienne, à Londres, Angleterre, 1944.
Avec la permission de Joyce Paynter
Photo de mariage de Joyce et Arthur Paynter, le 31 juillet 1943, à Sutton, Surrey.
Photo de mariage de Joyce et Arthur Paynter, le 31 juillet 1943, à Sutton, Surrey.
Avec la permission de Joyce Paynter
Photo de Joyce Paynter, sergent Huntley (à droite) et Margaret Ewings (à gauche) à Londres, Angleterre, pendant un cours de bombes.
Photo de Joyce Paynter, sergent Huntley (à droite) et Margaret Ewings (à gauche) à Londres, Angleterre, pendant un cours de bombes.
Avec la permission de Joyce Paynter
L'Isle de France, le navire qui a ramené Joyce Paynter à Halifax, Nouvelle Écosse, le 13 juillet 1945. Il y avait 9 000 personnes à bord de ce navire.
L'Isle de France, le navire qui a ramené Joyce Paynter à Halifax, Nouvelle Écosse, le 13 juillet 1945. Il y avait 9 000 personnes à bord de ce navire.
Avec la permission de Joyce Paynter

Transcription

Je pense que la bataille d’Angleterre a été la pire; c’était en 1940, quand Hitler pensait qu’il allait conquérir l’Angleterre. On a été bombardé toutes les nuits, toutes les nuits, toutes les nuits, nuit après nuit et je pense qu’on a dû passer presque chaque nuit dans des abris anti-aériens pendant presque six mois. Oui, il n’y avait jamais de répit.

Un docteur et sa femme m’ont offert comme travail de prendre soin de leurs enfants. Ils avaient une petite fille de deux ans et il y en avait un autre en route, donc je suis allée travailler pour eux. Je prenais le bus ou ma bicyclette parce que ce n’était pas très loin de chez moi. C’était dans un autre quartier. Un soir, je rentrais chez moi de mon travail et j’étais dans le bus et il y avait tous ces soldats canadiens qui étaient en garnison dans ma ville natale à Sutton et je ne voulais rien avoir à faire avec eux. [Rires] C’était une bande de chahuteurs. [Rires]

En tout cas, dans le bus, il y avait deux ou trois de ces soldats et il y a eu un raid aérien intense. On nous a dit de descendre du bus et d’aller dans un abri anti-aérien. Et, bien sûr, toutes les lumières devaient être éteintes, donc je ne pouvais pas vraiment voir qui était cet homme et donc on est allés dans un l’abri. Quand le signal de fin d’alerte a sonné, il m’a demandé s’il pouvait m’accompagner chez moi. Donc il m’a accompagné et c’était à peu près tout. Ensuite, j’ai vu ce gars plusieurs fois en ville et il me saluait. Mon frère était dans l’Armée britannique et il ramenait tout le temps des Canadiens à la maison pour manger ou autre chose, donc j’ai pensé que c’était probablement quelqu’un que mon frère connaissait ou quelque chose de ce genre.

En tout cas, une fois il m’a demandé si je voulais aller au cinéma avec lui. Je n’avais que 16 ans à l’époque. On a commencé à sortir ensemble et ensuite on s’est fiancés; et ensuite il a voulu qu’on se marie, parce qu’il savait qu’il y avait une possibilité qu’il aille en Italie. Ma mère ne voulait pas que je me marie parce que je n’avais que 17 ans. En fait, 17 ans et demi quand je me suis mariée.

Je pense que la raison, c’est peut-être parce qu’elle s’était mariée avec un Canadien pendant la Première Guerre mondiale. Il était allé combattre en France, puis il est revenu de France et ils se sont mariés. Il est ensuite retourné en France et il a été tué. Elle n’en a jamais beaucoup parlé, mais peut-être que c’était la raison. Oui.

On s’est mariés le 31 juillet 1943 et je pense que c’était probablement à la fin du mois d’août ou en septembre qu’ils sont partis pour l’Italie, oui, pour faire la campagne d’Italie. Ensuite en octobre, quand j’avais 18 ans, en 1943, il y a eu la conscription en Angleterre, vous savez, quand ils pouvaient appeler les jeunes de 18 ans. Donc, mon frère s’est enrôlé à 18 ans, il s’est enrôlé dans l’Armée britannique, alors je me suis dit que j’allais aussi me porter volontaire. C’est ce que j’ai fait. Mais alors dans l’Armée britannique ils m’ont dit que j’étais Canadienne maintenant et que je devais m’enrôler dans l’Armée canadienne et donc je leur ai demandé comment faire. Alors ils m’ont donné les informations, j’ai fait ma demande et j’ai été acceptée. Oui.

C’était vraiment bien, même qu’on était encore en guerre, vous savez, et il y avait beaucoup de bombardements, en particulier à Londres parce qu’on était postés pas très loin de Buckingham Palace. Mais j’étais avec le quartier général militaire canadien, en service à Londres, après avoir fait, je pense que c’était six semaines, six ou huit semaines de formation de base. Comme je le disais, j’ai été entraînée pour les combats. J’ai tout appris sur les bombes et les pièges et bien sûr, on avait tous des masques à gaz et on devait aller dans une chambre à gaz et retirer le masque à gaz pendant tant et tant de secondes. Je pense qu’ils avaient probablement peur qu’ils utilisent des gaz dans la Deuxième Guerre [mondiale], comme ils l’avaient fait pendant la Première Guerre mondiale vous voyez, donc on était formés pour tout ça.

Et puis je me souviens qu’ils avaient un vieux bâtiment et ils l’ont complètement enfumé et on devait ramper là-dedans et porter quelqu’un pour le sortir de là. Oui, on nous entraînait comme les hommes. Je pense que je me souviens surtout d’un sergent-major anglais. Il était très strict et vous savez j’ai même appris à conduire un char. Oui, vous savez, on m’a montré, au cas où on aurait été, parce qu’à cette époque, comme je le disais, ils pensaient qu’Hitler allait envahir l’Angleterre. C’était en 1944, début 1944.

À la fin de la guerre, en 1945, le Jour de la Victoire [en Europe], mon mari, il était sur le chemin pour rentrer pour ce qui était une permission parce qu’il avait été outre-mer depuis 1940, il avait été en Angleterre et je pense qu’il y avait un système de points si vous étiez mariés, vous voyez. Et donc, il était en route. Je pense qu’il traversait la Manche le Jour de la Victoire. J’ai pu le voir pendant deux ou trois jours et ensuite il est parti pour le Canada; il est parti en juin. L’officier m’a dit qu’ils allaient faire tout ce qu’ils pouvaient pour que je puisse le rejoindre le plus vite possible. Mais bien sûr, on m’a envoyé au camp Aldershot, ils essayaient de les faire rentrer chez eux, je pense et il est donc arrivé chez lui en juin et je suis allée dans ce qu’ils appelaient un camp de rétention (holding camp) à Aldershot en Angleterre et j’ai attendu là-bas.

Un dimanche soir [sic], on est entrés dans le port d’Halifax le vendredi 13 juillet. Tout ce qu’on voyait c’était toutes ces lumières et ça c’est une chose qui m’a vraiment étonnée, vous savez, toutes ces lumières après presque six ans deblackout. C’est ce qui m’a surpris le plus.

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