Romuald Querry (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Romuald Querry (source primaire)

« Les enfants n’avaient pas eu de chocolat pendant le temps de la guerre. Beaucoup de jeunes enfants qui n’en avaient jamais vu. Pendant la guerre il y a eu beaucoup de misère. »

Pour le témoignage complet de M. Querry, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

M. Querry en 1946.
M. Querry en 1946.
Avec la permission de Romuald Querry
M. Querry en 1946.

Transcription

Je suis né sur une petite ferme. J’étais le plus vieux de la famille, on était neuf. Je n’ai pas eu une grosse scolarité. J’ai arrêté mes études pour aider mes parents. Il n’y avait pas de travail à proximité et je voyais mes amis qui étaient partis dans l’armée. On a décidé mes cousins et moi de rentrer dans l’armée pour faire partie de la patrie. On est parti pour Rimouski. On s’est engagé. On a monté à Québec et on a eu un petit entraînement.

Il y avait un nommé Willy Hunt de Gaspé qui était avec nous autres, on était dix-sept qui avaient pris le costume la même journée. C’est lui qui nous avait conseillé d’aller dans le Forestry Corps [Corps forestier canadien]. Étant un vétéran de 1914-1918, il avait entendu parler de ce régiment qui allait de l’autre bord, mais qui n’irait pas au front. On est tous rentré dans ce régiment. On coupait du bois et on le transportait à bord des chars et ils transportaient ça dans les villes où ils en avaient besoin. D’autres places c’était du bois de mine pour des mines.

Pendant ce temps, il y avait beaucoup de bombardement partout en Angleterre. Ça brisait tout. Forestry Corps c’était ça leur principal ouvrage. On avait des moulins à scie. On était 200 hommes par compagnie. Dans le Forestry Corps je n’avais pas un mot à dire. On était bien. On avait des meilleures rations que les compagnies qui étaient sur la ligne de feu. On avait des vacances à tous les trois mois. On était en France et en Belgique. Au mois de mars 1945, on a été transféré dans la Black Forest [la Forêt-Noire] en Allemagne.

La guerre a fini au mois de mai [1945]. En Allemagne on n’avait pas le droit de fraterniser avec les Allemands avant juillet 1945. On ne pouvait pas leur parler et eux non plus. Ça arrivait des fois qu’on sortait. Il ne fallait pas sortir seul. On sortait toujours trois ou quatre ensemble, on devait avoir nos armes avec nous autres. Au mois de juillet, ils sont arrivés avec la fraternisation. De temps en temps on sortait dehors, des groupes. Il y avait des salles de danse. On allait danser en groupe. Les Allemands étaient très contents de nous voir, à part desSS [la Schutzstaffel, une des principales organisations du régime nazi]. Les SS étaient dangereux. Les civils étaient contents, la guerre était finie. Ils en avaient arraché vers la fin de la guerre.

On pouvait vendre n’importe quoi, des cigarettes, du savon et des chocolats. J’ai été à Paris. Je suis arrivé avec un kitbag [sac de soldat] avec des cigarettes. Je ne fumais pas dans ce temps là. On avait des cigarettes canadiennes. Ils voulaient tous fumer les cigarettes canadiennes! Les enfants n’avaient pas eu de chocolat pendant le temps de la guerre. Beaucoup de jeunes enfants qui n’en avaient jamais vu. Pendant la guerre il y a eu beaucoup de misère.

Liens externes