William James « Bill » Ryckman (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

William James « Bill » Ryckman (source primaire)

« On nous avait dit que si jamais on se faisait descendre, il fallait quitter au plus vite l’endroit où se trouvait notre parachute. »

Pour le témoignage complet de M. Ryckman, veuillez consulter en bas.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Quelques pages du journal de Bill Ryckman, qu'il a gardé pendant la guerre.
Quelques pages du journal de Bill Ryckman, qu'il a gardé pendant la guerre.
Avec la permission de William Ryckman
Lettre adressée au Sergent William Ryckman lui annonçant qu'on lui a attribué l'insigne The Pathfinder Force, le 18 février 1945.
Lettre adressée au Sergent William Ryckman lui annonçant qu'on lui a attribué l'insigne The Pathfinder Force, le 18 février 1945.
Avec la permission de William Ryckman
Journal de bord de l'officier pilote William Ryckman, janvier 1944.
Journal de bord de l'officier pilote William Ryckman, janvier 1944.
Avec la permission de William Ryckman
Bill et Betty Ryckman le jour de leur mariage en Angleterre, le 24 avril 1945.
Bill et Betty Ryckman le jour de leur mariage en Angleterre, le 24 avril 1945.
Avec la permission de William Ryckman
Lettre du député Duncan Ross (Middlesex Est) adressée au père de Bill Rykman en mars 1942 après qu'il ait pris connaissance de la participation de Bill dans l'attaque des navires allemands Scharnhorst et Gneisenau.
Lettre du député Duncan Ross (Middlesex Est) adressée au père de Bill Rykman en mars 1942 après qu'il ait pris connaissance de la participation de Bill dans l'attaque des navires allemands Scharnhorst et Gneisenau.
Avec la permission de William Ryckman

Transcription

Mon pilote (dans le Groupe n°8, de la Pathfinder Force, RAF) était un rhodésien du sud (aujourd’hui le Zimbabwe) et il n’avait que 30 ans et il avait l’air d’un gamin. Et c’était lui le patron dans l’avion et presque tous les autres membres de l’équipage étaient anglais et ils étaient mariés et des trucs comme ça. Et c’était assez inhabituel d’avoir un jeunot piloter un avion et faire attention et être à la tête de huit autres personnes qui sont plus âgées que lui. Mais il était exceptionnellement bien entrainé et ils ne choisissaient que les meilleurs qu’ils pouvaient trouver pour faire ce qu’ils faisaient dans la Pathfinder. C’était un sacré privilège. J’avais le choix entre voler à haute altitude et m’éloigner des tirs d’artillerie ou voler à basse altitude et m’écarter des Spitfires. Alors on a choisi de voler à basse altitude et alors qu’on était à basse altitude (au début de l’année 1945), lors d’un retour en Angleterre, après avoir correctement marqué la zone cible, on a survolé une rivière qui était sous le contrôle des soldats américains. Et on leur avait fait savoir que les allemands allaient sauter en parachute et détruire le pont sur la rivière pour les soldats américains qui faisaient une percée en avant jusqu’en Allemagne. On volait à basse altitude et on a été touchés par des tirs aériens provenant du sol dans la soute à bombes et on n’avait pas décharger nos fusées éclairantes quand la zone cible avait fini d’être marquée et qu’on nous avait dit de rentrer chez nous avec leurs fusées éclairantes. On a été touchés par des tirs antiaériens dans la soute à bombes et l’avion a pris feu immédiatement. On était toujours en vol et les flammes descendaient, retour sur la tourelle et je me faisais brûler. Alors j’ai dit à mon pilote que j’allais sauter, même si j’étais à basse altitude. Alors j’ai sauté et le pilote a largué les fusées éclairantes qui se trouvaient dans l’appareil et elles ont éclairé le sol et j’ai pu voir une petite clairière. Ça se passe dans la forêt dense en Allemagne (sans doute la forêt de Reichwald). Et si je me laissais prendre par la cime des arbres avec mon parachute, je risquais d’être là pour un moment, alors j’ai essayé de manœuvrer mon parachute pour qu’il arrive au dessus de la clairière. Et j’ai atterri dans un petit pommier et je suis arrivé sans encombres sur le sol. On nous avait dit que si jamais on se faisait descendre, il fallait quitter au plus vite l’endroit où se trouvait notre parachute. Alors j’ai commencé à courir dans n’importe quelle direction et le sol était tellement sombre et dangereux, j’ai pensé que je risquais de me blesser, alors j’ai trouvé un trou dans le sol, et je me suis plongé dedans et suis resté là et, par dessus le bruit de ma respiration, j’arrivais à entendre un convoi au loin. Et je ne savais pas si c’était des américains qui avançaient ou des allemands qui battaient en retraite. Alors je ne voulais pas me précipiter là-bas et me faire prendre parce que les allemands ne faisaient pas de prisonniers, ils nous descendaient tout simplement. Alors j’ai attendu jusqu’à ce qu’il y ait un peu de jour et je me suis frayé un chemin jusqu’au convoi et c’était des soldats américains qui avançaient, alors je me suis approché du convoi et ils ont dit qu’ils allaient me ramener au village derrière eux où le reste de l’équipage devait se trouver. Ils m’ont ramené là-bas et tout mon équipage était là à l’exception d’un navigateur. Et on ne l’a pas retrouvé, on ne savait pas comment il était sorti ni ce qu’il était advenu de lui mais il ne s’est pas montré et il n’est pas rentré en Allemagne avec nous. Alors il a dû être tué. Je devais me marier avec mon épouse actuelle sept jours après que je me sois fait descendre. Après être rentré dans mon escadron, on m’a donné sept jours de congé et on s’est mariés et on a passé notre lune de miel dans le motel privé de Lord Nuffield dans le sud de l’Angleterre. Et on a passé une semaine là-bas et ensuite je suis retourné dans mon escadron et j’ai continué les vols sur l’Allemagne pour aller chercher les prisonniers de guerre et les faire monter dans notre avion pour les ramener en Angleterre.

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