Musée canadien des civilisations/Canadian Museum of Civilization | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Musée canadien des civilisations/Canadian Museum of Civilization

Musée canadien des civilisations/Canadian Museum of Civilization.

Musée canadien des civilisations/Canadian Museum of Civilization

Musée canadien des civilisations/Canadian Museum of Civilization. De tous les musées du Canada, seul le Musée canadien des civilisations offre un intérêt particulier au plan musical, bien que la Galerie nationale possède des tableaux relatifs à la musique dont quelques-uns sont reproduits dans l' EMC (voir aussi Arts visuels) et que le Musée national des sciences et de la technologie conserve pour sa part des appareils de reproduction sonore d'importance historique.

Établi en 1842, le Musée de la Commission géologique du Canada / Museum Branch of the Geological Survey of Canada fut transporté à l'édifice du Musée commémoratif Victoria, à l'angle des rues Metcalfe et McLeod à Ottawa, en 1911. Le nom de Musée national du Canada fut adopté en 1927; une division à l'intérieur des musées d'histoire humaine et d'histoire naturelle s'effectua en 1957. En 1987, il fut rebaptisé Musée canadien des civilisations. Trois divisions du musée ont contribué à la conservation du patrimoine musical.

En 1991, la Division de l'histoire possédait quelque 175 instruments de type européen ou exotique, dont quelques-uns fabriqués au Canada. Les instruments furent acquis de façon occasionnelle plutôt que systématique.

Le Service canadien d'ethnologie / Canadian Ethnology Service et le Centre canadien d'études sur la culture traditionnelle / Canadian Centre for Folk Culture Studies, dirigés en 1991 respectivement par A. Laforêt et S. Inglis, trouvent tous deux leur origine dans la Division d'anthropologie, créée en 1910 avec la nomination d'Edward Sapir (1884-1939), anthropologue social et linguiste né en Allemagne et formé aux États-Unis. Le premier travail d'intérêt musical effectué pour la nouvelle division fut sans doute la transcription que fit W.H. Mechling de chants malécites et micmacs au Nouveau-Brunswick en 1911. Cette même année vit la nomination de Marius Barbeau à titre d'ethnologue et d'anthropologue, et sa collaboration fructueuse se poursuivit longtemps après sa retraite officielle en 1948 et contribua grandement à accroître la réputation du musée. En 1926, Sapir fut remplacé comme chef de division par Diamond Jenness (Wellington, Nouvelle-Zélande, 1886 - près Ottawa, 1969). Anthropologue formé à Oxford, comme l'avait été Barbeau, Jenness demeura en fonction jusqu'en 1948.

En 1957, lorsqu'une section de folklore fut créée au sein de la division, Carmen Roy (Bonaventure, Québec, 1919) en devint la dir. Spécialiste du folklore canadien-français, Roy oeuvrait à titre de conseillère du musée depuis 1948. Lorsqu'en 1966 la Division d'anthropologie fut scindée en Division d'ethnologie (rebaptisée Service d'ethnologie en 1974) et Division du folklore (rebaptisée Centre canadien d'études sur la culture traditionnelle en 1970), Roy prit la tête de cette dernière, accédant au poste de déléguée scientifique (culture traditionnelle) en 1977.

Les responsabilités du Service d'ethnologie concernent notamment la collecte, l'analyse, la conservation et la dissémination des musiques indigène et métisse et l'entreposage d'une vaste collection d'environ 1350 instruments de musique ou instruments produisant des sons (voir Collections d'instruments). En 1990, ses enregistrements et transcriptions représentaient plus de 80 ans de collecte. Même si le contenu des quelque 7000 bandes magnétiques et cylindres de cire n'est pas exclusivement musical, de nombreuses chansons traditionnelles et nouvelles et environ 2000 pièces de musique de danse (instrumentale) s'y trouvent inscrites. Les collecteurs ont été, entre autres, Asen Balikci, Marius Barbeau, Beverley Diamond, A.T. Cringan, Diamond Jenness, Christian Leden, Maija Lutz, William Mechling et Edward Sapir. Ouvertes aux chercheurs, les collections ont rendu possible l'étude de l'identité ethnique, de styles musicaux, d'instruments et d'influences réciproques chez les peuples indigènes du Canada. En 1990, les ressources manuscrites incluaient des transcriptions de chants dans quelque 50 langues indigènes de 11 familles linguistiques. Quelques-uns de ces chants ont été traduits.

Jusqu'au début des années 1960, les dépôts de la Division du folklore furent presque exclusivement ceux des traditions française et anglosaxonne. En 1962, cependant, le musée décida d'étendre son programme de recherche de façon à inclure également la musique folklorique canadienne d'autres origines ethniques. Les impressions rapportées dans A Survey of Ethnic Folkmusic Across Western Canada de Kenneth Peacock en 1963 furent positives et, en 1966, la première collecte dans ce secteur culturel fut entreprise. La politique multiculturelle du gouvernement fédéral, annoncée en 1971, encouragea encore davantage de telles investigations. Un aperçu des quelque 5000 spécimens de musique des minorités ethniques collectés sous les auspices du musée avant 1975 paraît dans le no 10 des Cahiers canadiens de musique (1975). À la fin des années 1970, le matériel en langues française et anglaise continuait de former la majeure partie des avoirs. En 1991, on pouvait compter quelque 250 collections de chansons de folklore et de musique instrumentale sur plus de 3000 cylindres de cire et plus de 10 000 enregistrements sur bande, dont la majorité était transcrite en notation. La collection d'instruments de musique d'environ 650 articles comprend des instruments de divers groupes ethno-culturels ainsi que des instruments réalisés par des fabriquants canadiens contemporains. Parmi les collecteurs, spécialistes et administrateurs, employés réguliers ou à contrat, ont figuré Marius Barbeau, Carmelle Bégin, Laura Boulton, Emilia Comisel, Helen Creighton, Pierre Crépeau, Annemarie Gallaugher, Roy W. Gibbons, John Glofcheskie, Pauline Haslebacher, Richard Johnston, Robert B. Klymasz, Anne Lederman, É.-Z. Massicotte, Lucien Ouellet, Paul McIntyre, Kenneth Peacock, George Proctor, Carmen Roy, Ruth Rubin, Koozma J. Tarasoff et plusieurs autres. Nommée en 1975 comme chercheuse au Centre canadien d'études sur la culture traditionnelle, Carmelle Bégin était en 1991 conservateure du programme d'ethnomusicologie, et Lucien Ouellet était assistant en recherche. Bégin a été conservateure de « Voulez-vous danser? », une exposition sur les traditions de la danse tenue en 1989; en 1991, elle préparait une grande exposition sur les instruments de musique canadiens, prévue pour 1992.

Voir aussi Ethnomusicologie, Musique folklorique.

Lecture supplémentaire