Musée et galeries d'art | l'Encyclopédie Canadienne

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Musée et galeries d'art

 Les musées et les galeries d'art sont des établissements qui rassemblent, conservent, étudient et présentent au public des collections permanentes d'objets du patrimoine. D'après l'Association des musées Canadiens, le Canada compte actuellement plus de 2300 musées et institutions analogues.
Commerce de la fourrure (exposition)
Canot et approvisionnement (avec la permission du Musée canadien des civilisations).
Musée canadien des civilisations
(avec la permission du Musée canadien des civilisations)
(photo de Mike Dobel/Masterfile).
Salon d
Intérieur d'une maison de commerçant du milieu du XIXe siècle, au Canada; oeuvre exposée au Musée canadien des civilisations (avec la permission du Musée canadien des civilisations).
Winnipeg Art Gallery
La Winnipeg Art Gallery (1971) est la réalisation la plus importante de l'architecte Gustavo da Roza (photo de Henry Kalen).
Grande Galerie du Musée canadien des civilisations
La Grande Galerie du Musée canadien des civilisations est consacrée aux cultures autochtones (avec la permission du Musée canadien des civilisations).
Musée royal de l
(avec la permission du Musée royal de l'Ontario)
Musée des beaux-arts, vue intérieure du
Après avoir passé plus d'un siècle dans un lieu d'emprunt, le Musée des beaux-arts s'installe dans son propre édifice en 1988 (Corel Professional Photos).
Musée d
(avec la permission du Musée d'anthropologie)

Musée et galeries d'art

Les musées et les galeries d'art sont des établissements qui rassemblent, conservent, étudient et présentent au public des collections permanentes d'objets du patrimoine. D'après l'ASSOCIATION DES MUSÉES CANADIENS, le Canada compte actuellement plus de 2300 musées et institutions analogues. Bien que la documentation authentique sur les débuts de la muséographie au Canada soit peu abondante, on sait que les institutions religieuses du XVIIIe siècle, au Québec et dans les Maritimes, possèdent des collections sur les sciences naturelles qu'emploient les prêtres-enseignants. Ces écoles confessionnelles amassent reliques, curiosités et PEINTURES VOTIVES qui constituent les débuts de l'art non autochtone au Canada. Par ailleurs, dès les années 1790, l'institution qui deviendra l'U. Laval acquiert des collections de minéraux, et rapidement d'autres universités suivent cet exemple. Cependant, aucun musée n'est reconnu en tant qu'institution structurée.

Les premiers musées

Au début du XIXe siècle, les INSTITUTS DES ARTISANS des Maritimes rassemblent quelques collections à des fins d'enseignement. On fabrique des modèles illustrant certains phénomènes physiques et les mécanismes de machines. À la même époque, on rassemble, dans les BIBLIOTHÈQUES et dans les immeubles gouvernementaux, diverses collections en vue d'expositions temporaires ou d'événements spéciaux. Elles sont composées d'objets provenant d'expositions, de « cabinets de curiosités » privés ou de collections pédagogiques.

Il semble que le premier musée du Canada ait été fondé en 1831 à NIAGARA FALLS. C'est par la publicité que Thomas Barnett fait connaître ce musée de spécimens locaux et étrangers, dont il est fondateur et propriétaire. Peu après, un établissement moins commercial voit le jour à Niagara-on-the-Lake. En 1842, le Dr Abraham GESNER possède le sien à Saint John (N.-B.). D'autres sont officiellement ouverts à l'U. Laval et à l'Institut canadien de Toronto (1852) et à l'U. McGill (1856). En 1868, la Nouvelle-Écosse ouvre à Halifax le premier musée provincial, constitué de collections historiques qui proviennent d'un institut technique de la région. La Colombie-Britannique, en 1886, et l'Ontario, en 1887, subventionnent des établissements reconnus.

Le XIXe siècle, l'ère des musées

Ce n'est qu'après la Confédération, en 1867, qu'on fonde des musées partout au Canada, marquant la fin du XIXe siècle. L'histoire du Musée national du Canada illustre bien l'ensemble des éléments qui sont à l'origine de ces établissements : les initiatives privées, l'aide gouvernementale et les circonstances particulières. En 1842, William LOGAN devient géologue de la province de Québec. Dès 1845, il a amassé et catalogué une importante collection comparative de spécimens. Après l'exposition de cette collection à Londres en 1851, on encourage Logan et le gouvernement à établir un musée géologique permanent.

Vers le milieu du XIXe siècle, promoteurs et gouvernement reconnaissent la valeur des collections nationales et favorisent l'exploration et l'exploitation des ressources. En 1853, Logan présente au Parlement un rapport qui lui vaut finalement une subvention de 28 000 $ pour les publications et l'entretien de la collection. En 1881, l'établissement déménage à Ottawa et fait partie de la collection de recherche et du musée de la COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.

Une croissance modeste

Suit une longue période caractérisée par le manque d'organisation et de subventions, bien que, en 1911, le musée soit transporté à l'intérieur du nouvel édifice commémoratif Victoria. En 1927, il est officiellement reconnu comme le Musée national du Canada et devient plus tard le MUSÉE CANADIEN DE LA NATURE. La Galerie nationale du Canada, qui deviendra le MUSÉE DES BEAUX-ARTS DU CANADA en 1984, est fondée en 1880 (voir MUSÉES NATIONAUX DU CANADA).

C'est au cours de la première moitié du XXe siècle que des petits musées locaux et les autres d'envergure provinciales voient le jour (voir MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE L'ONTARIO, GLENBOW MUSEUM et MUSÉE ROYAL DE L'ONTARIO). Les premiers établissements du genre sont situés dans l'est du Canada mais, au fur et à mesure que les colons se dirigent vers l'Ouest, la fierté des divers groupes ethniques s'exprime dans de nombreuses collections qui, à la longue, sont converties en musées régionaux ou communautaires. La création des musées se fait lentement. Les deux principaux rapports en ce domaine, Miers et Markham en 1932 et Massey en 1951, révèlent qu'ils sont peu nombreux à avoir été fondés en 20 ans.

Des initiatives postcentenaires

Dans les années 1960, la célébration de plusieurs anniversaires de provinces et de métropoles, ainsi que celle du CENTENAIRE de la Confédération canadienne en 1967, donne un nouvel essor à la création de musées. Les provinces, tout comme les petites localités, décident de commémorer leur héritage culturel en en créant de nouveaux ou en modernisant les anciens. Le moment décisif survient toutefois en 1972, avec l'annonce par le secrétaire d'État, Gérard Pelletier, de la Politique nationale des musées, qui visait « la démocratisation et la décentralisation ». De cette politique découlent des programmes clés, notamment le Programme d'aide aux musées, le Répertoire national (maintenant le Réseau canadien d'information sur le patrimoine) et l'Institut canadien de conservation. La Loi sur l'importation et l'exportation de biens culturels, qui contribue à assurer que le patrimoine canadien reste au pays, est promulguée peu de temps après. Ces initiatives aident ces établissements à devenir plus professionnels, à agrandir leurs collections et leurs expositions, et à attirer de nouveaux publics à l'aide de nouveaux programmes. Au cours de la décennie suivante, presque toutes les provinces réagissent en lançant leur propre programme. En 1990, le gouvernement fédéral renouvelle son engagement à l'égard de la politique des musées.

Le financement et le fonctionnement

En 1997-1998, seulement 60 p. cent du budget des musées provenaient de sources gouvernementales. L'aide gouvernementale n'évolue pas au même rythme que les dépenses de fonctionnement. La communauté des musées est particulièrement critique envers le programme fédéral d'aide, qui est lancé au début des années 1970 avec un budget de 8 millions de dollars et qui, presque 30 ans plus tard (en 2000-2001) ne dispose que de 9,4 millions pour soutenir plus de 200 musées dispersés dans le pays. Aujourd'hui, le PAM (programme d'aide aux musées) a pour objectif de soutenir les expositions itinérantes destinées à approfondir la compréhension des Canadiens de l'expérience canadienne, en aidant les petits et moyens établissements à assumer les coûts associés à l'accueil d'expositions d'autres régions et en appuyant le développement organisationnel des musées autochtones.

Certains musées sont la propriété d'un gouvernement - fédéral, provincial, territorial ou municipal - qui en assure la gestion, mais la plupart appartiennent à des sociétés privées à but non lucratif. Quoi qu'il en soit, tous dépendent du financement accordé par les trois ordres de gouvernement et par le secteur privé. Ils doivent par ailleurs se financer à même les frais d'entrée, les boutiques de cadeaux et autres ventes et services.

Les tendances actuelles

Trois tendances influencent les musées et les galeries d'art à la fin du XXe siècle. Tout d'abord, ils tentent activement de diversifier leurs sources de revenu et d'élargir leur public. Depuis le milieu des années 1990, alors que le financement du secteur public ne couvre plus les dépenses, les musées tentent de mieux répondre aux attentes de leurs visiteurs, d'attirer plus d'entreprises commanditaires ou donatrices, de diversifier la base de leurs revenus et de développer des activités commerciales telles que les boutiques de cadeaux. Les efforts de vulgarisation et d'éducation prennent une nouvelle importance, et l'accent est mis sur les expositions guidées et sur la création d'expériences attrayantes pour les visiteurs à travers des activités interactives et multimédia. La collaboration avec les autorités touristiques locales et les destinations touristiques comme les centres de congrès, les hôtels et les restaurants devient plus fréquente. Dans les grands établissements, les expositions d'envergure sont très courues. Bien que ces tendances soulèvent le problème de ce qu'on appelle la « disneyfication » des musées, compte tenu de la compétition féroce pour le public et les ressources, ce processus semble irréversible.

La deuxième tendance réside dans la reconnaissance croissante par les musées canadiens de la valeur et de la portée de l'art autochtone et des artefacts et de leur responsabilité en tant que gardiens et dépositaires de l'héritage matériel du Canada, dont une partie appartient aux peuples autochtones. En 1991, un important groupe de travail sur la muséographie et les Premières Nations, soutenu conjointement par l'Association des musées canadiens et l'ASSEMBLÉE DES PREMIÈRES NATIONS, stimule fortement la collaboration entre les communautés autochtones et les établissements patrimoniaux. Le groupe de travail élabore un schéma d'éthique et des stratégies pour l'utilisation des objets autochtones et la représentation de la culture autochtone, dont l'influence a été majeure au Canada et même au-delà.

Dans le même ordre d'idées, ces établissements muséologiques commencent à reconnaître la diversité culturelle croissante de la population canadienne et à s'y adapter. En 1994, l'Association des musées canadiens tient un symposium sur le sujet. De plus en plus, les musées invitent les communautés culturelles et le voisinage à participer à l'organisation des expositions dès la première étape de la planification, formant des comités consultatifs de citoyens qui représentent les groupes pertinents.

Enfin, les musées explorent les possibilités de la technologie numérique, à la fois dans leurs opérations, notamment le contexte des expositions, et comme moyen de partager les ressources inestimables de leurs collections. Ils sont nombreux à numériser les pièces de leurs collections, et le Réseau canadien d'information sur le patrimoine crée un « musée virtuel » dans Internet pour aider les musées à développer des présentations multimédias sur le thème de leurs collections et expositions.

Voir INDUSTRIES CULTURELLES, FINANCEMENT DES MUSÉES, POLITIQUES SUR LES MUSÉES

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