Critique musicale | l'Encyclopédie Canadienne

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Critique musicale

Une critique musicale sérieuse n'existe au Canada que depuis la fin du XIXe siècle. Elle consiste surtout en critiques de concerts et de disques publiées dans les journaux et, parfois, en de plus longs articles publiés dans des livres. Avant 1867, rares sont les commentaires qui portent un jugement.
John Beckwith
Beckwith est un important créateur de musique qui tirait son inspiration de ses connaissances de l'environnement canadien (photo de Walter Curtin/avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada).

Critique musicale

Une critique musicale sérieuse n'existe au Canada que depuis la fin du XIXe siècle. Elle consiste surtout en critiques de concerts et de disques publiées dans les journaux et, parfois, en de plus longs articles publiés dans des livres. Avant 1867, rares sont les commentaires qui portent un jugement. Les articles se limitent à relater un événement et à donner un bref commentaire sur les exécutants, la mise en scène et l'auditoire. À cette époque, les concerts sont si rares que chaque représentation est accueillie avec enthousiasme. Un certain esprit critique apparaît vers 1870 quand des ensembles itinérants commencent à faire de plus en plus de tournées au Canada. Le public peut alors comparer les musiciens locaux aux musiciens de passage.

Avec l'apparition des chorales et des orchestres symphoniques dans les grandes villes, les saisons régulières de concert ouvrent la voie à la critique. Malheureusement, la plupart du temps la critique est confiée à un professeur de musique ou à un musicien amateur de l'endroit qui évite d'écrire le moindre jugement sur les concerts présentés par les groupes locaux. Les journalistes affectés à la critique ont souvent peu de culture musicale.

Au Québec, cependant, les critiques Guillaume COUTURE (La Minerve, Revue de Montréal, La Patrie, Montréal Star) et, au début du XXe siècle, Léo-Pol MORIN (La Patrie, La Presse, Le Canada) font exception à la règle en réclamant des normes d'exécution plus élevées et des répertoires plus variés.

Au Canada anglais, leurs collègues Hector CHARLESWORTH (Saturday Night) et Augustus Bridle (Toronto Daily Star) sont les premiers à évaluer les compositeurs canadiens. En 1917, J.D. LOGAN est le premier canadien à examiner les fondements de la critique dans son essai sur les objectifs, les méthodes et le statut de la critique esthétique. De telles considérations philosophiques sur la critique musicale sont rares et, plus récemment, sont devenues l'apanage des conférences annuelles et des colloques.

Aujourd'hui, dans la plupart des grandes villes, les journaux et certaines revues publient régulièrement des critiques musicales. Devant l'intérêt grandissant pour la MUSIQUE POPULAIRE et le JAZZ, les médias ont créé des cahiers des spectacles dans lesquels paraissent des critiques et des articles de fond sur le monde musical et l'industrie du disque. Toutefois, les débats portant sur les nouvelles compositions et sur les partitions publiées récemment sont rares.

 Au XXe siècle, les critiques les plus connus au Canada sont, entre autres : Thomas Archer, Claude Gingras, Eric McLean et Gilles Potvin à Montréal; Léo Roy, à Québec; Jacob Siskind, à Montréal et à Ottawa; Augustus Bridle, Hector Charlesworth, John BECKWITH, William Littler, John Kraglund et Kenneth Winters, à Toronto; Lorne Betts, à Hamilton; Loretta Thistle, à Ottawa; A.A. Alldrick et S.R. Maley, à Winnipeg; Stanley Bligh, Max Wyman et Ida Halpern, à Vancouver. Parmi les critiques de jazz et de musique populaire figurent Ritchie York, Bob Smith, Peter Goddard, Mark Miller, John Norris et Gilles Archambault.