Musique pour orchestre | l'Encyclopédie Canadienne

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Musique pour orchestre

Les orchestres comportent quatre familles d'instruments : les cordes, les bois, les cuivres et les instruments à percussion. Dans la musique pour orchestre, le compositeur écrit les partitions de manière à arranger les diverses parties instrumentales d'une façon particulière.
Ridout, Godfrey
Les compositions de Godfrey Ridout, qui vont de la musique de chambre et des pièces symphoniques aux partitions pour dramatiques radio et pour films, sont mélodieuses et de calibre professionnel (avec la permission du Centre de musique canadienne).
Adaskin, Murray
Les compositions de Murray Adaskin sont empreintes d'un style néoclassique très personnel auquel il intègre fréquemment des éléments du folklore canadien (avec la permission de Nicholas Morant/Centre de musique canadienne).
Freedman, Harry
Freedman est d'abord acclamé par les critiques pour ses superbes arrangements d'orchestre (avec la permission du Centre de musique canadienne).
Somers, Harry
La musique d'Harry Somers est reconnue à l'échelle internationale et jouée dans tout l'Occident (avec la permission de l'Association André Leduc/Centre de musique canadienne).

Musique pour orchestre

  Bien qu'ils utilisent souvent le piano comme point de référence dans le processus de composition, les compositeurs de musique pour orchestre conçoivent leurs oeuvres en fonction de couleurs, de textures et de timbres sonores qui ne peuvent être rendus que par un orchestre, c'est-à-dire par un ensemble de 30 à 100 musiciens et plus.

Familles d'instruments

Les orchestres comportent quatre familles d'instruments : les cordes, les bois, les cuivres et les instruments à percussion. Dans la musique pour orchestre, le compositeur écrit les partitions de manière à arranger les diverses parties instrumentales d'une façon particulière. Sur une partition d'orchestre, chaque barre de mesure comprend autant de portées qu'il y a de parties instrumentales. Une partition complète donne les parties instrumentales dans l'ordre suivant, de haut en bas : piccolos, flûtes, hautbois, cor anglais, clarinettes; clarinette basse, bassons, contrebasson, cors, trompettes, trombones, tuba, timbales (et autres instruments à percussion), harpe (le cas échéant), premiers violons, seconds violons, altos, voix solistes et choeur (le cas échéant), claviers (le cas échéant), violoncelles et contrebasses. Dans les concertos, la partie de l'instrument solo est habituellement placée juste au-dessus de celle des cordes. Les chefs d'orchestre disposent de la partition complète tandis que les musiciens reçoivent leurs parties respectives.

La musique pour orchestre se présente sous différentes formes, dont les plus connues sont la symphonie, le concerto, l'ouverture, la suite et le poème symphonique. Les styles changent à chaque époque et selon chaque compositeur. Cependant, de nombreuses oeuvres pour orchestres, les oeuvres contemporaines en particulier, n'appartiennent à aucun registre précis. Bien que l'histoire de la musique d'inspiration européenne au Canada remonte à l'époque des explorateurs, les oeuvres canadiennes pour orchestre datent surtout du XXe siècle Au XIXe siècle, le compositeur canadien français Calixa LAVALLÉE signe notamment deux suites, dont l'une est jouée à Paris en 1874. Cependant, ces manuscrits, ainsi que ceux d'autres de ses oeuvres, sont perdus, et l'on se souvient surtout de Calixa Lavallée comme de l'auteur de l'hymne national Ô Canada. La seule oeuvre pour orchestre canadienne publiée avant 1900 est Rêverie de Guillaume COUTURE, parue chez Girod peu de temps après sa présentation à Paris en 1875.

Formation des orchestres au Canada

Avant 1900, l'absence d'orchestres au Canada freine l'élan des compositeurs. Peu d'orchestres permanents voient le jour avant le début du XXe siècle. Un orchestre symphonique, mis sur pied à Montréal en 1898, se maintient durant 20 saisons consécutives. À Halifax, un orchestre symphonique formé en 1897 dure plusieurs saisons. Avant la Première Guerre mondiale, Vancouver, Regina, Winnipeg, Edmonton, Saskatoon, Moose Jaw et d'autres villes ont des orchestres amateurs. À Toronto, un orchestre formé en 1906 devient, en 1908, le premier ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE TORONTO, et donne régulièrement des concerts jusqu'en 1918. L'orchestre canadien le plus ancien est la Société symphonique de Québec (1902), rebaptisée en 1942 ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE QUÉBEC.

L'Ontarien Clarence Lucas, l'un des compositeurs canadiens de musique pour orchestre les plus prolifiques de cette époque, est l'auteur de symphonies, de poèmes symphoniques, d'ouvertures, de cantates et de plusieurs opéras. Parmi ses collègues du début du XXe siècle figurent Alexis CONTANT, C.A.E. HARRISS, Donald Heins et Rodolphe MATHIEU.

Les compositeurs

Pendant l'entre-deux-guerres, le nombre d'oeuvres pour orchestre augmente, mais il s'agit habituellement de courtes pièces, car les rares orchestres qui acceptent d'exécuter des oeuvres canadiennes les placent en début de programme, comme pièces de « mise en train ». Mentionnons Hercule et Omphale (1918) de Claude CHAMPAGNE, Concert Overture (1924) d'Ernest MACMILLAN, Symphony No 1 in D Minor (1936) de Healey WILLAN et des oeuvres de Colin McPhee et de Percival PRICE. Quelques oeuvres plus substantielles sont souvent des thèses de doctorat.

La création de la SOCIÉTÉ RADIO-CANADA en l936 et celle de l'OFFICE NATIONAL DU FILM en 1939 donnent aux compositeurs l'occasion d'explorer de nouvelles avenues. Ces deux organismes tiennent à utiliser de la musique canadienne originale et commencent à commander à des compositeurs de la musique pour la radio et les films. John WEINZWEIG, Louis APPLEBAUM et Eldon Rathburn sont parmi les premiers à recevoir de telles commandes. De même, des compagnies de danse sont fondées au cours des années 1940 et, elles aussi, commencent à commander des oeuvres de compositeurs canadiens. C'est ainsi que sont créés Visages de Walter Kauffman et Chapter l3 de Robert FLEMING pour le Winnipeg Ballet (1947) et, en 1949, Papotages de Jean PAPINEAU-COUTURE pour les Ballets Ruth Sorel de Montréal et Red Ear of Corn de Weinzweig pour le ballet Boris Volkoff.

La LIGUE CANADIENNE DE COMPOSITEURS, fondée en 1951 pour promouvoir la musique et défendre les intérêts des compositeurs canadiens, publie en 1957 un catalogue de musique pour orchestre comprenant 233 oeuvres canadiennes écrites de 1918 à 1957.

La ligue joue un rôle de premier plan dans la fondation du CENTRE DE MUSIQUE CANADIENNE (CMC) en 1959. Organisme sans but lucratif voué à la diffusion et à la promotion de la musique canadienne au pays et à l'étranger, le CMC offre, entre autres services, une bibliothèque de musique canadienne. Bien que la plupart des oeuvres canadiennes ne soient pas publiées, on peut s'en procurer des copies au CMC.

Les commandes d'oeuvres canadiennes prennent leur véritable envol en 1957 avec la création du CONSEIL DES ARTS DU CANADA, organisme qui assume les frais de composition et de copie des oeuvres commandées. Parmi les 90 oeuvres pour orchestre répertoriées de 1968 à 1978, les deux tiers ont été commandées, la plupart grâce à des subventions du Conseil des Arts du Canada. Tous n'ont pas droit à des subventions. En 1999, on accordait une subvention pour des commandes de compositions canadiennes pour chaque 4,5 applications. En outre, tous les orchestres qui reçoivent des subventions de fonctionnement du Conseil doivent consacrer une partie de leur programmation à la musique canadienne. Les conseils des arts provinciaux libèrent aussi des fonds pour des commandes de compositions canadiennes.

Composition dans la période d'après-guerre

   Après la guerre, la composition au Canada peut être qualifiée d'éclectique. L'un des compositeurs les plus influents est John Weinzweig. Born in Toronto in 1913, Weinzweig. Né à Toronto en 1913, il est considéré comme l'importateur de la musique dodécaphonique au Canada. Parmi ses étudiants à l'U. de Toronto qui sont devenus des compositeurs respectés, mentionnons Harry SOMERS, John BECKWITH, Samuel Dolin, Murray ADASKIN, Norma BEECROFT, Harry FREEDMAN Marjan Mozetich et John Fodi, qui tous deviennent des compositeurs réputés. Les compositeurs de la « génération » suivante comprennent, notamment : Barbara PENTLAND, Istvan ANHALT, Otto JOACHIM et un étudiant de Weinzweig, R. Murray SCHAFER. Alexander BROTT se distingue en 1985 comme compositeur canadien des oeuvres pour orchestre les plus jouées. Les oeuvres de Roger MATTON, de Clermont PÉPIN et d'André PRÉVOST sont aussi d'importantes contributions au répertoire pour orchestre canadien.

 Grâce aux orchestres bien établis partout au Canada et à l'aide apportée par divers organismes, le nombre de compositions pour orchestre s'accroît sensiblement. Le Catalogue de musique canadienne pour orchestre publié par le CMC en 1976, avec son supplément de 1979, répertorie plus de l000 oeuvres écrites par 145 compositeurs. À la fin de 1999, le CMC répertorie 509 compositeurs adjoints. À ce moment, les oeuvres répertoriées comprennent 950 titres pour orchestre, 329 pour orchestre de chambre, 498 pour orchestre et soliste(s) et 221 pour orchestre à cordes et soliste(s), pour un total d'environ 2000. En 1999, 234 compositeurs canadiens sont membres de la Ligue des compositeurs canadiens.

Compositeurs attitrés

 L'essor de la musique pour orchestre canadienne est dû en partie au fait que plusieurs orchestres canadiens ont commencé à employer des « compositeurs attitrés ». Harry Freedman devient, en 1940, le premier compositeur attitré de l'Orchestre symphonique de Toronto (OST). Durant les années 80 et 90, de nombreux autres orchestres canadiens s'engagent aussi à promouvoir la nouvelle musique de leurs compositeurs canadiens. L'ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE WINNIPEG nomme Glenn BUHR premier compositeur attitré de l'orchestre en 1991. Avec le directeur musical Bramwell Tovey, il collabore à la création du Festival de musique nouvelle du Maurier, un festival annuel de musique contemporaine lancé en 1992. En 1996, Buhr occupe le nouveau poste d'artiste lauréat et le compositeur de Winnipeg Randolph Peters lui succède comme compositeur attitré.

Au cours des années 1980 et 1990, plusieurs autres orchestres canadiens s'engagent ainsi à promouvoir les nouvelles oeuvres de compositeurs canadiens. En 1992, l'ORCHESTRE SYMPHONIQUE D'EDMONTON (OSE) accueille son premier compositeur attitré en la personne de John Esacio. Il a la responsabilité, entre autres, d'organiser le Festival « Made in Canada » de l'orchestre, de composer des oeuvres spécialement commandées par l'OSE et de faire partie du comité de la programmation afin de voir à ce que le répertoire des concerts éducatifs de l'orchestre contienne plus de musique canadienne.

En 1995, l'ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE TORONTO nomme Gary KULESHA compositeur conseiller de l'orchestre pour travailler, en compagnie du directeur musical Jukka-Pekka Saraste, à la création d'un plan de développement de la musique canadienne jusqu'à l'an 2000. Aujourd'hui, les programmes pour compositeurs attitrés prennent de l'essor dans de nombreux orchestres canadiens, en raison principalement de l'appui du Conseil des arts du Canada. Les organismes qui ont engagé au moins un compositeur attitré financé par le Conseil des arts du Canada, de 1997 à 2000, comprennent La Compagnie d'opéra canadienne, la Edmonton Symphony/Pro Coro Canada, Symphony Nova Scotia, l'orchestre symphonique de Vancouver, l'orchestre symphonique de Toronto, le Kitchener-Waterloo Symphony Orchestra, le Saskatoon Symphony Orchestra, le Vancouver Chinese Music Ensemble et l'orchestre symphonique de Winnipeg.

Contrairement à leurs aînés, les jeunes compositeurs de musique pour orchestre ont tendance, ces dernières années, à gagner leur vie dans les arts de la scène et autres domaines connexes plutôt que comme employés d'universités. Divers concours existent pour encourager directement et indirectement les compositeurs déjà établis et les nouveaux, notamment le Concours national pour jeunes compositeurs de la SRC, le Concours des jeunes compositeurs de la SOCAN, le Concours des compositeurs canadiens du Maurier, le Concours Eckhardt-Grammatté, les prix Juno et plusieurs autres. La Ligue canadienne des compositeurs alloue annuellement un prix de 1000 $ pour le soutien à la musique canadienne. La ligue collabore étroitement avec le Centre de musique canadien pour choisir le récipiendaire du prix qui a été renommé en 1999 le « Prix Amis de la musique canadienne » .

Tout compte fait, le Canada foisonne de compositeurs talentueux qui créent des oeuvres pour orchestre, notamment un nombre grandissant de compositrices comme Alexina LOUIE, Heather-Anne Schmidt et Linda C.Smith. Bon nombre d'entre elles sont connues à l'échelle internationale.

Lecture supplémentaire

Liens externes