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Revenu national

Dans une économie de marché comme celle du Canada, l'évaluation du revenu national comprend, à quelques exceptions près, les seules activités économiques liées à la vente de biens et de services sur les marchés.
Dépenses nationales brutes

Revenu national

Le revenu national est, au sens strict, une évaluation monétaire des revenus reçus ou à recevoir pendant une période donnée par les résidants d'un pays en qualité de propriétaires des facteurs de production. Le revenu national comprend les salaires et les traitements, les loyers, les intérêts et les profits, non seulement sous forme de paiements au comptant, mais aussi comme revenus tirés des cotisations de l'employeur aux caisses de retraite, les revenus des travailleurs indépendants et les bénéfices non répartis des sociétés.

Dans une économie de marché comme celle du Canada, l'évaluation du revenu national comprend, à quelques exceptions près, les seules activités économiques liées à la vente de biens et de services sur les marchés. Les quelques exceptions représentent, sous la forme de valeurs imputées, l'ajout, dans les estimations, du revenu de location des logements occupés par leur propriétaire, et du revenu que les familles d'agriculteurs tirent de la part autoconsommée de la production de leur ferme. En même temps, les évaluations officielles et presque toutes celles qui sont établies par le secteur privé ne comptabilisent pas la valeur de tous les services rendus à la maison par la personne au foyer non rémunérée (voir TRAVAIL DOMESTIQUE). Cette omission importante est grave si l'on se sert du revenu national pour mesurer le bien-être de la population d'un pays.

Telle quelle, l'évaluation du revenu national équivaut exactement à ce que la production nette de biens et de services rapporterait sur le marché si on n'ajoutait rien d'autre aux prix des biens et des services. Il s'agit donc d'une mesure de la valeur nette des produits évalués au coût des facteurs (de production). Toutefois, les prix auxquels les biens sont échangés sur les marchés incluent les taxes indirectes, telles que les taxes de vente et les droits de douane. Dans le système de comptabilité nationale, ces taxes et les provisions pour dépréciation et désuétude s'ajoutent au revenu national net au coût des facteurs pour obtenir l'évaluation du « produit national brut au prix du marché ».

Au Canada, l'estimation officielle du revenu national est faite par Statistique Canada. En recueillant un large éventail de données économiques et d'autres statistiques, Statistique Canada obtient incidemment des renseignements utiles pour l'évaluation du revenu national et d'autres données connexes propres à la comptabilité nationale. Au besoin, l'organisme effectue des études dans le but précis de recueillir des données pour l'estimation du revenu national. De plus, il peut obtenir de l'information qui a été fournie à d'autres organismes publics, par exemple des tableaux préparés à partir des déclarations de revenu des sociétés et des particuliers.

Les composantes du revenu national présentées dans les comptes officiels dépendent en partie des données disponibles. La rémunération des travailleurs salariés, composante la plus importante, en fait partie, car cette donnée peut être obtenue à partir de sources telles que le recensement des entreprises manufacturières, les rapports remplis par les établissements financiers et les déclarations de revenus. De la même façon, on obtient, à partir des mêmes sources, les estimations suivantes : revenus de la propriété, amortissement ou valeur locative des équipements engagés dans la production, ressources naturelles et entrepreneuriat, qui sont présentées sous forme d'intérêts, de revenus de location et de bénéfices de sociétés. L'intérêt net et les dividendes payés aux résidants étrangers ne sont pas inclus. Les revenus des travailleurs indépendants non constitués en société doivent être évalués d'une autre manière. Les revenus des agriculteurs sont évalués en soustrayant les dépenses de production des recettes tirées de la vente des produits de la ferme. Le revenu agricole qui en résulte est une combinaison d'un revenu du travail, celui de l'agriculteur et de sa famille non rémunérée, et d'un revenu de propriété. Les revenus des autres entreprises non constituées en société, par exemple celles qui ont des activités professionnelles ou qui appartiennent au secteur des services ou du commerce, sont calculés de la même façon ou encore, dans certains cas, à partir des compilations d'impôts sur le revenu.

Les taxes indirectes et les déductions pour amortissement (dépréciation) ajoutées au revenu national afin d'établir le PIB proviennent respectivement des dossiers du gouvernement et de dossiers d'entreprises et autres. Une certaine imputation de dépréciation est nécessaire dans certains cas, tels ceux qui impliquent des bâtiments, propriétés du gouvernement, et des maisons habitées par leurs propriétaires.

La comptabilité nationale comprend quatre grandes catégories de dépenses : achats de consommation; achats de nouveaux biens d'équipement par les entreprises, les gouvernements et les particuliers; achats du gouvernement; et exportations nettes de biens et de services. L'estimation de ces dépenses reflète les prix réellement payés pour les biens et les services. Les dépenses en biens d'équipement comprennent à la fois les dépenses en capital qui correspondent à l'amortissement du capital de production préexistant, et celles qui couvrent l'augmentation nette du capital propre. La somme de ces dépenses donne la dépense nationale brute (DNB).

Le produit intérieur brut (en opposition au PNB) est la mesure monétaire de la valeur de tous les biens et services produits au Canada, sans égard au fait qu'une partie du revenu ainsi généré peut revenir à des résidants d'autres pays. Le produit national brut (PNB) mesure les biens et les services dont disposent les résidants du Canada. Le PIB surpasse le PNB dans la mesure où les intérêts et les dividendes payés à l'étranger sont supérieurs à ceux reçus de l'étranger.

L'ONU encourage ses membres à uniformiser leurs modes de calcul du revenu national, mais il faut interpréter avec soin les comparaisons faites entre les divers revenus nationaux par habitant, et ce, pour trois raisons. D'abord, le taux de change utilisé pour convertir de telles estimations en une monnaie commune, afin qu'on puisse établir des comparaisons, ne traduit les prix comparatifs en chacune des monnaies que pour les biens échangés à l'échelle internationale (les prix comparatifs des biens qui échappent au commerce international peuvent ne pas être reflétés du tout dans les taux de change). Ensuite, l'ampleur de la production non commerciale et, par conséquent, la part de production que ne prennent pas en compte les estimations du revenu national varient beaucoup selon les pays (les pays en voie de développement ont d'habitude des secteurs de production hors marché relativement importants). Enfin, les habitudes de consommation sont très différentes d'un pays à l'autre et les comparaisons de revenu monétaire peuvent ne pas refléter l'effet de ces variations sur le bien-être d'une population.

Les comparaisons sont aussi faites en fonction d'une échelle de temps dans un seul pays. Le revenu national et les estimations afférentes sont habituellement calculés d'abord dans les prix de la période de référence (le plus souvent un an). Dans les comparaisons d'une année à l'autre, les agrégats, habituellement les estimations de dépenses nationales, sont diminués des indices de prix pour annuler les effets des variations des prix sur les changements de la production globale. On dit alors qu'on les mesure en prix constants, c.-à-d. les prix d'une année en particulier.

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