Noms autochtones de lacs et de rivières au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

Liste

Noms autochtones de lacs et de rivières au Canada

Bon nombre de rivières et de lacs au Canada tirent leur nom d’un élément autochtone. Ils sont généralement nommés d’après une personne, un lieu ou une réalité culturelle. Certains d’entre eux portent encore aujourd’hui le nom que leur avaient donné les peuples autochtones. D’autres ont été nommés plus tard, avec un mot autochtone, comme symbole de reconnaissance de l’histoire autochtone et pour faire un pas vers la réconciliation. Cet article, sous forme de liste, présente cinq rivières et cinq lacs canadiens ayant un nom autochtone. (Voir aussi Les plus longs fleuves et rivières au Canada et Les plus grands lacs du Canada.)

Canyon Athabasca

Noms autochtones de rivières au Canada

1. Rivière Athabasca

La rivière Athabasca est la deuxième plus longue rivière d’Alberta et la plus longue sans barrage dans la province. Elle a été désignée comme rivière du patrimoine canadien. La rivière Athabasca coule vers le nord sur une distance de 1 500 km. Elle prend sa source dans le champ de glace Columbia, dans le parc national Jasper, et se jette dans le lac Athabasca. Ses eaux se déversent finalement dans l’océan Arctique. Le bassin versant de la rivière Athabasca, avec ses nombreux affluents, couvre près du quart de la surface de l’Alberta. (Voir aussi Rivière Athabasca – Carte interactive.)

Le mot « Athabasca », qui provient des Cris des bois, signifie « herbe et roseaux qui poussent çà et là ». (Voir aussi Langue crie.) En plus d’être une source d’eau et d’aliments, la rivière Athabasca a permis aux peuples suivants de se déplacer et de faire du commerce : Cris, Tsek’ehne (Sékanis), Ktunaxa (Kootenays), Secwépemc (Shuswaps), Salish et Stoneys. Les trappeurs et les commerçants de la Compagnie de la Baie d’Hudson ont également compté sur la rivière Athabasca pour leur subsistance. Aujourd’hui, la rivière alimente les villes de Jasper, de Hinton, de Whitecourt, d’Athabasca et de Fort McMurray, où elle a d’ailleurs joué un rôle important dans le développement des projets liés aux sables bitumineux.

2. Rivière Nahanni Sud

La rivière Nahanni Sud est l’une des rivières sauvages les plus spectaculaires du continent. Elle prend sa source dans les pics de granit des monts Selwyn, pour ensuite couler le long de la frontière entre le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, traverser les imposants monts Mackenzie et se jeter dans la rivière Liard. Sur son parcours, la rivière Nahanni Sud contourne le rocher Mason puis se précipite, puissante et majestueuse, au bas d’une falaise de 92 mètres, formant ainsi les chutes Virginia, presque deux fois plus hautes que les chutes Niagara.

Dans leurs récits oraux, les Dénés parlent d’un peuple indépendant des montagnes, les Naha. C’est ce peuple, ainsi que la langue athapascane, qui a donné son nom à la rivière, qui signifie « peuple de l’ouest ». La rivière Nahanni Sud s’étire sur environ 320 km et traverse la réserve de parc national Nahanni, d’une superficie de 30 000 km2. En 1978, le parc national Nahanni a été désigné comme un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est aujourd’hui géré par les Premières Nations du Dehcho, qui représentent les Métis, les Dénés et les autres peuples des Premières Nations dont les terres traditionnelles couvrent la rivière et ses environs.

3. Rivière Assiniboine

La rivière Assiniboine est nommée d’après le peuple du même nom. Les terres traditionnelles de ce peuple englobent ce qui est aujourd’hui le sud-ouest du Manitoba, le sud-est de la Saskatchewan et le centre nord du Montana et du Dakota du Nord. Le terme « Assiniboine » signifie « ceux qui cuisinent en mettant des pierres chaudes dans l’eau ».

La rivière Assiniboine, d’une longueur de 1 070 km, sillonne le sud-ouest de la Saskatchewan. Nourrie par les rivières Whitesand et Lilian, elle traverse ensuite la frontière avec le Manitoba pour se jeter dans la rivière Rouge, à Winnipeg. Les grandes plaines fertiles du Manitoba, qui fournissent du blé à des millions de personnes, sont irriguées par la rivière Assiniboine et ses deux affluents principaux, les rivières Qu’Appelle et Souris. Des villes importantes se sont développées sur ses berges et dépendent de son abondance, dont Portage la Prairie, Brandon et Winnipeg.

4. Rivière des Outaouais

La rivière des Outaouais est la huitième plus grande rivière au Canada. Elle a été désignée comme rivière du patrimoine canadien. Parcourant au total 1 271 km, elle prend sa source dans les Laurentides et descend vers l’ouest avant de bifurquer vers le sud-est pour longer la frontière entre le Québec et l’Ontario. Elle devient ensuite le principal affluent du fleuve Saint-Laurent.

Pour les peuples autochtones de la région, la rivière des Outaouais a longtemps joué un rôle important dans le commerce. Son nom est dérivé des Odawas, un peuple qui utilisait la rivière pour le commerce. Des explorateurs français ont aussi navigué sur les eaux de la rivière, formant des alliances commerciales et militaires avec les peuples algonquins.

Ottawa (image-satellite)

5. Rivière Cowichan

La rivière Cowichan commence son parcours de 47 km au lac Cowichan et coule à travers le sud-ouest de la pittoresque île de Vancouver avant de se jeter dans l’océan Pacifique. Sur la partie la plus élevée de son bassin versant se trouve une forêt pluviale luxuriante. La rivière se dirige principalement vers le sud-est. Sur son parcours, elle se précipite dans les chutes Skutz, forme des rapides et traverse les parois rocheuses du canyon Marie. La rivière serpente d’abord dans les plaines, à l’ombre des pruches. En s’approchant de l’océan, elle est davantage longée d’imposants douglas taxifoliés. Elle a été désignée comme rivière du patrimoine canadien.

Le nom de la rivière provient d’un mot hul’q’umi’num, Quw’utsun, qui signifie « se réchauffer le dos ». (Voir aussi Salish de la côte.) Pendant des millénaires, les Cowichans ont profité de l’abondance de la rivière du même nom et de sa vallée. Bien plus tard, la rivière a aussi permis aux Européens d’exploiter le potentiel économique des forêts environnantes, notamment grâce au transport de bois sur ses eaux pour le vendre partout dans le monde.

Noms autochtones de lacs au Canada

1. Lac Winnipeg

À 54 km au nord de la ville de Winnipeg se trouve un lac qui porte le même nom. Alimenté par les rivières Saskatchewan, Rouge, Dauphin et Winnipeg, le lac se déverse vers le nord, dans le fleuve Nelson puis dans la baie d’Hudson. Quoique peu profond, le lac Winnipeg est le sixième plus grand lac d’eau douce au Canada. Long de 425 km et large de 100 km à certains endroits, il couvre une superficie de 24 387 km2.

L’imposant bassin versant du lac couvre partiellement le territoire traditionnel de plus de 100 nations autochtones. Le mot « Winnipeg » vient d’une expression crie, win nipee, qui signifie « eau boueuse ». Deux sections de la rive est du lac Winnipeg font partie d’un site du patrimoine mondial de l’UNESCO, Pimachiowin Aki. Le nom du site, en anishinaabemowin, signifie « la terre qui donne la vie ».

2. Lac Ontario

Le mot « Ontario » dérive du mot haudenosaunee kanadario, qui signifie « eau scintillante ». Bien avant que les Européens ne l’aient découvert, le lac avait une grande importance pour les nations autochtones sylvicoles qui naviguaient sur ses eaux. (Voir aussi Peuples autochtones des forêts de l’Est au Canada.)

En plus d’être l’un des Grands Lacs, le lac Ontario est également le 7e plus gros lac au Canada, et le 13e au monde. Sa rive s’étire sur 1 146 km. Le lac Ontario est principalement nourri par la rivière Niagara, à l’est, mais accueille aussi les eaux de plusieurs rivières du sud avant de se déverser dans le fleuve Saint-Laurent.

3. Lac Mistassini

Le lac Mistassini, avec sa superficie de 2 335 km2, est le plus grand lac au Québec. Long de 160 km et large de 19 km, il se trouve dans le centre ouest de la région du Nord-du-Québec, à l’est de la baie James.

Le lac Mistassini tire son nom de la grosse roche glaciaire de 3 mètres située à l’endroit où le lac se déverse dans la rivière Rupert : mista assini, en cri, signifie « grande pierre » ou « grande roche ». En 1948, des recherches archéologiques ont mené à la découverte de 121 sites autrefois utilisés par les peuples autochtones, ce qui a permis de confirmer les histoires orales cries à propos des nations qui ont occupé les terres et profité de la richesse du lac pendant des millénaires.

4. Lac Nettilling

Le lac Nettilling est le plus grand lac au Nunavut et le plus grand lac au monde sur une île. Situé à l’extrémité sud de l’île de Baffin, ce lac à l’eau scintillante couvre 5 542 km2. Il est alimenté au sud par la rivière Amadjuak et au nord par les eaux vaseuses de la calotte glaciaire Penny. Les eaux du lac Nettilling se déversent dans la rivière Koukdjuak pour ensuite cheminer vers la toundra de l’immense bassin Foxe. Le lac est emprisonné dans la glace pendant la majeure partie de l’année.

L’origine du nom du lac n’est pas certaine. Alors que certains avancent qu’il provient du mot inuktitut netsilak, qui signifie « phoque annelé adulte », d’autres affirment que le mot nettilling signifie « endroit où abonde le poisson ». Quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que le lac a eu une grande importance pour les Inuits, qui s’en servaient comme source d’eau et de poisson. Cependant, en raison d’une pêcherie commerciale s’étant installée sur le lac et ayant organisé des voyages touristiques de pêche à l’omble chevalier, la quantité de poisson s’est presque épuisée dans les années 1960. Malgré de nombreuses initiatives, le lac n’est toujours pas revenu à sa pleine capacité.

5. Lac Beothuk

Le lac Beothuk se trouve au centre de Terre-Neuve. Ses eaux se déversent au nord-est dans la rivière des Exploits avant de parvenir à l’océan Atlantique. Long de plus de 64 km et large de près de 6 km à un endroit, il regorge d’omble chevalier, de truite mouchetée et de ouananiche.

Dans la langue des Beothuks, le mot beothuk signifie « le peuple » ou « le vrai peuple ». Les Beothuks ont vécu sur les terres actuelles de Terre-Neuve avant l’arrivée des Européens au début des années 1500. En s’établissant de manière permanente dans les années 1700, les Français et les Anglais ont repoussé les Beothuks, qui ont été forcés de quitter leurs terres côtières traditionnelles. Leur population s’en est alors vue considérablement réduite.

Pendant plusieurs décennies, le lac Beothuk a porté le nom de Red Indian (indien rouge). En octobre 2021, après avoir consulté des leaders autochtones dans un effort de réconciliation, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé le changement du nom du lac.

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