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Opéra du Québec

Opéra du Québec. Compagnie vouée à la production d'oeuvres lyriques, principalement à Montréal et à Québec, créée par le MACQ et qui fut régulièrement active durant quatre saisons (1971-75).

Opéra du Québec

Opéra du Québec. Compagnie vouée à la production d'oeuvres lyriques, principalement à Montréal et à Québec, créée par le MACQ et qui fut régulièrement active durant quatre saisons (1971-75).

1. Historique

2. Répertoire

3. Artistes

1. Historique. Maintes fois exprimée depuis le début du siècle, l'idée d'un opéra d'État au Québec avait été précisée pendant l'été 1967 par Jean-Noël Tremblay, alors titulaire du MACQ, qui annonçait la formation « d'un comité présidé par Léopold Simoneau, chargé de présenter un programme d'organisation et de mise en marche d'un théâtre d'État voué en tout ou en partie au théâtre lyrique ». Remis à la fin de 1967, le rapport de ce comité ne fut jamais rendu public. Ce n'est qu'en février 1971 qu'un nouveau titulaire du MACQ, François Cloutier, annonçait que « pour répondre au goût très vif des Québécois pour l'art lyrique, le ministre avait envisagé plusieurs solutions, dont celle d'une compagnie d'État ». Il annonçait qu'il avait opté pour une compagnie « de structure souple » et « utilisant les services administratifs des institutions déjà en place : la PDA et le Grand Théâtre de Québec ». Constitué en société à but non lucratif, l'Opéra du Québec fut incorporé selon la Loi des compagnies avec un conseil d'administration de sept membres, comprenant d'office les présidents directeurs de la PDA et du Grand Théâtre. Les présidents ont été H. Marcel Caron (1971-73) et Jacques Vadeboncoeur (1973-76). Léopold Simoneau fut nommé dir. artistique en 1971 mais à la fin de cette même année, il présenta sa démission à la suite d'un conflit sur l'engagement d'un chef invité que la direction voulait imposer. Il fut remplacé par un comité de trois conseillers artistiques, formé de Pierre Boutet, Edgar Fruitier et John Newmark. Le responsable de l'administration, Émilien Morissette, fut par la suite remplacé par Gérard Lamarche.

L'Opéra du Québec, par la qualité musicale et visuelle de ses productions, connut la faveur du public dès ses débuts. Soutenu par une subvention initiale de 200 000 $ du MACQ à laquelle s'ajoutait une subvention du CAC et quelques dons de corporations comme Seagram et le Conseil du Maurier des arts d'interprétation (Les Arts du Maurier Ltée), l'Opéra du Québec, nonobstant la volonté de permanence exprimée à ses débuts, dut très tôt faire face à un déficit d'opérations considérable, en dépit de l'appui massif du public. À partir de 1973, trois productions furent présentées au lieu de quatre. Le déficit approchant 1 000 000 $ dans les premiers mois de 1975, un nouveau ministre, Denis Hardy, annonça la suspension de l'activité de la Compagnie, du moins pour un temps. Cette annonce, qui coïncida avec les mémorables représentations de Tristan und Isolde, suscita un vif remous dans le public et des échanges de propos acrimonieux entre le ministre en poste et la direction de l'Opéra. Inactif depuis, l'Opéra du Québec a cependant monté en juillet 1976 Le Barbier de Séville pour trois représentations à la PDA, grâce à une subvention spéciale de 200 000 $. La production s'inscrivait dans le programme Arts et Culture des Jeux de la XXIe Olympiade. Pour succéder à l'Opéra du Québec, le MACQ annonçait au début de 1980 la formation de deux compagnies, l'Opéra de chambre du Québec, dont l'activité se limita à quelques saisons, et l'Opéra de Montréal.

2. Répertoire. En 4 saisons, l'Opéra du Québec a présenté à la PDA 13 productions, dont 10 furent également présentées au Grand Théâtre de Québec et une au CNA, pour un total de 114 représentations, dont 82 à Montréal, 30 à Québec et 2 à Ottawa, outre les 3 représentations de 1976. Les oeuvres montées furent : Samson et Dalila, Il Trittico, La Fille du régiment, La Traviata (1971-72); Rigoletto, Salomé, Cavalleria Rusticana, I Pagliacci, Manon (1972-73); Otello, Don Giovanni, Madama Butterfly (1973-74); Falstaff, La Bohème, Tristan und Isolde (1974-75).

3. Artistes. Dès sa première saison, la troupe s'enorgueillit d'annoncer que sur un total de 49 rôles, 41 avaient été confiés à des chanteurs canadiens. Par la suite, certaines productions furent entièrement canadiennes comme Il Trittico. Au nombre des chanteurs, mentionnons les sopranos Colette Boky, Clarice Carson, Anna Chornodolska, Claire Gagnier, Louise Lebrun, Marie Pellegrini et Heather Thomson; les contraltos Fernande Chiocchio et Maureen Forrester; les ténors Jean Bonhomme, Pierre Duval et Jon Vickers; les barytons Bruno Laplante, Louis Quilico, Robert Savoie, Bernard Turgeon; les basses Claude Corbeil, Yoland Guérard et Joseph Rouleau. Parmi les chanteurs invités, citons les sopranos Roberta Knie, Ursula Schroder et Tatiana Troyanos; les contraltos Mignon Dunn et Regina Sarfaty; les ténors John Alexander, Pier-Miranda Ferraro et Robert Nagy; les barytons Peter Glossop et Sigmund Nimsgern; les basses Giovanni Foiani et Peter Meven. Les chefs d'orchestre furent Jean Deslauriers qui occupa le poste permanent de chef adj. à compter de 1972, Jacques Beaudry, Alfredo Bonavera, Franz-Paul Decker, Pierre Hétu, Zubin Mehta et Nicholas Rescigno. Ont été responsables de la mise en scène Jan Doat, Carlo Maestrini, Nathaniel Merrill, Albert Millaire, Ernst Poettgen, Peter Potter et Peter Symcox. L'Opéra du Québec a fait appel aux décorateurs Robert Darling, Rudolf Heinrich, Roberto Oswald, Robert Prévost, Jean-Claude Rinfret, Mark Negin et Hugo Wuetrich.

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