Orgue - Pratique et enseignement | l'Encyclopédie Canadienne

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Orgue - Pratique et enseignement

Orgue - Pratique et enseignement. La pratique de l'orgue au Canada se rattache à divers styles, qui procèdent des deux formes d'enseignement généralement distinctes ayant eu cours pendant 150 ans.

Orgue - Pratique et enseignement

Orgue - Pratique et enseignement. La pratique de l'orgue au Canada se rattache à divers styles, qui procèdent des deux formes d'enseignement généralement distinctes ayant eu cours pendant 150 ans. Ces écoles peuvent se définir comme étant la préparation de « musiciens de concert professionnels », d'une part, et de « musiciens d'église amateurs », d'autre part. Effectivement, bien que beaucoup d'étudiants se soient proposés de devenir organistes de concert, un plus grand nombre encore ont étudié dans le dessein de devenir organistes et dir. de choeur dans des églises, un emploi généralement à temps partiel. Jusque vers 1970, la majorité des Canadiens avaient l'oreille relativement bien formée à la musique d'orgue, mais la fréquentation des lieux sacrés ayant diminué par la suite, les occasions d'entendre cette musique bien interprétée se sont faites rares. Au Canada, très peu de salles de concert sont équipées d'orgues, et l'assistance aux récitals d'orgue dans les églises est rarement nombreuse. Bien des églises ont maintenant de la difficulté à recruter des musiciens bien qualifiés, sans compter que les deux courants en enseignement deviennent encore plus disparates, les universités et les conservatoires mettant l'accent sur l'exécution et le Collège royal canadien des organistes s'occupant principalement de la formation de musiciens d'église amateurs.

Histoire

La première référence à la pratique de l'orgue au Canada se trouve dans les Relations des Jésuites (vol. XLVI, p. 162) au mois de février 1661 : « L'orgue Ioüa pendant la descente du St. Sacremt. & la benediction... » L'ouvrage mentionne plus loin que Pierre Duquet et Michel Feuillon étaient les musiciens qui contribuaient à la partie musicale des offices à l'église. Le manuscrit que Jean Girard avait apporté au Canada en 1724, redécouvert et baptisé Livre d'orgue de Montréal en 1978, montre l'évidence d'une relation étroite entre la pratique de l'orgue en France au XVIIIe siècle et en Nouvelle-France à ses débuts. Il est connu que Louis Jolliet, l'explorateur du Mississippi né au Canada, toucha l'orgue à Québec et eut quelques élèves. Les noms des premiers organistes de l'église Notre-Dame de Montréal sont cités dans Le Canada musical (1 ;décembre 1880) qui les avait reproduits de l' Annuaire de Ville-Marie. Ovide Lapalice donne encore plus de détails. Les premiers furent Jean-Baptiste Poitiers du Buisson et Charles-François Coron, tous deux au début du XVIIIe siècle, suivis de Girard. À Halifax, le secrétaire provincial de la Nouvelle-Écosse, Richard Bulkeley, occupa la fonction d'organiste à l'église anglicane Saint Paul's tandis que Viere Warner fut un autre titulaire de ce poste au XVIIIe siècle. Au nombre des organistes qui furent à l'emploi d'églises importantes au début du XIXe siècle, mentionnons Guillaume Mechtler, pendant près de 40 ans à l'église Notre-Dame de Montréal, John Bentley, aux cathédrales anglicane et catholique de Québec, Stephen Codman à la cathédrale anglicane Holy Trinity de Québec, F.-H. Glackemeyer et T.F. Molt à la cathédrale catholique de Québec et J.-C. Brauneis II à l'église Notre-Dame de Montréal. Le premier organiste à Toronto fut peut-être W.H. Warren en 1834 à la cathédrale Saint-James'. Pour occuper ce poste, on fit venir d'Angleterre en 1838 un organiste très compétent, Edward Hodges, mais ce dernier trouva les conditions si pénibles qu'il partit pour New York quelques mois plus tard. J.P. Clarke, qui joua à la Christ Church vers 1844-45, fut l'un des premiers organistes de Hamilton et passa ensuite au service de la cathédrale Saint James' à Toronto. Margaret Gilkison, organiste à Saint James' pendant les années 1840, fut l'une des premières organistes de son sexe au Canada avec Esther Fournier (1805-74) de Rigaud, Québec, une tante des frères jumeaux Dumouchel.

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les travaux de plusieurs facteurs d'orgues exceptionnels attestent du nombre grandissant d'instruments réclamés par les églises, les salles de concert et les établissements pédagogiques ainsi que du grand nombre d'organistes requis pour les jouer. Relativement peu de Canadiens furent d'abord et avant tout organistes. Parmi ces derniers, le plus remarquable fut Samuel Prowse Warren, fils du facteur d'orgues Samuel Russell Warren. Cependant, comme plusieurs autres musiciens de talent, il devait passer la plus grande partie de sa vie d'adulte aux É.-U. Dans son ouvrage The History of American Music (New York 1904), L.C. Elson le qualifie de « l'un des plus grands organistes de concert en Amérique du Nord... un homme qui peut se mesurer aux organistes d'église de n'importe quel pays sans être relégué à un niveau inférieur ». Warren donna des centaines de récitals à New York seulement. Des organistes qui firent carrière pendant la deuxième moitié du XIXe siècle (et dans certains cas même après le tournant du siècle), quelques noms se détachent : Charles Hutton à Saint-Jean, T.-N.; les frères Charles H. et Samuel Porter à Halifax; les frères Ernest et Gustave Gagnon, Edward Arthur Bishop, Antoine Dessane et Calixa Lavallée à Québec; Alcibiade Béique, George Carter, Alexis Contant, Charles A.E. Harriss, Percival Illsley, J.-B. Labelle, R.-O. Pelletier et F.H. Torrington à Montréal; Herbert G.R. Fripp et Gustave Smith à Ottawa; John Carter, Edward Fisher, John W.F. Harrison, F.H. Torrington et A.S. Vogt à Toronto; J.E.P. Aldous, R.S. Ambrose, W.E. Fairclough, C.L.M. Harris et D.J. O'Brien à Hamilton; A.S. Sippi et Charles E. Wheeler à London, Ont.; et P.R. MacLagan à Winnipeg. Certains organistes furent actifs dans plusieurs villes, tel William Reed à Sherbrooke, Montréal, Toronto et Québec.

Il ne faut pas oublier qu'à la fin du XIXe siècle l'orgue était considéré avant tout comme un substitut de l'orchestre. De fait, une grande partie du répertoire de récital était composé de transcriptions. Un programme caractéristique fut celui que présenta Torrington le 23 mars 1869 à l'église wesleyenne de Montréal (« Grand concert de musique sacrée »), et qui comportait trois solos pour orgue : la Sonate n 1 pour orgue de Mendelssohn, l'andante du Septuor de Beethoven et l'ouverture Guillaume Tell de Rossini. Il convient cependant de noter que, l'année précédente, Torrington avait exécuté la Fugue dite de « Sainte Anne » de Bach devant un auditoire dont l'enthousiasme étonna au moins un des critiques présents : « Nous fûmes très surpris de voir que les compositions sévères qui figuraient au programme, telles la Sonate pour orgue (n 3 de Mendelssohn) et la Fugue de J.S. Bach, furent applaudies à ce point, si l'on considère qu'il faut être musicien pour comprendre et apprécier véritablement ces oeuvres... Des concerts de ce genre devraient être présentés une ou deux fois par semaine à prix modique, de façon à permettre aux plus démunis d'entendre la meilleure musique... » (The Gazette, Montréal, 16 mai 1868). Le correspondant du Musical Times de Londres fut moins dérouté par ce phénomène : « La Fugue de J.S. Bach suscita un intérêt particulier, ce qui illustre clairement le progrès du goût musical du public montréalais » (1 juillet 1868).

Quoi qu'il en soit, Torrington continua d'accorder à la musique de Bach une place d'honneur dans son répertoire. Au Canada français, quelques prêtres n'appréciaient cependant pas la musique de ce compositeur, ni celle de Mendelssohn, non pour des raisons d'ordre musical mais parce qu'on les considérait comme des « musiciens protestants ». Cette attitude n'empêcha pas R.-O. Pelletier, à l'instar de Torrington, de continuer à donner des récitals comportant des oeuvres de Bach et de Mendelssohn. Pelletier avait été à la fois rassuré dans ses convictions et inspiré par un récital d'Alexandre Guilmant à la cathédrale de Montréal en 1893.

Collège royal canadien des organistes

Pelletier et Torrington furent au nombre des organistes qui travaillèrent à la mise sur pied d'un organisme professionnel visant à réunir les organistes et à rehausser les normes d'exécution. Le modèle en fut le Royal College of Organists fondé en Angleterre en 1864. The Musical Journal (vol. II, 15 février 1888) de Toronto rapporta en termes approbateurs que Torrington et certains de ses collègues tels J.E.P. Aldous, G.H. Fairclough et A.S. Sippi s'apprêtaient à former un Collège des organistes. Présidé par Torrington, cet organisme connut quelques années d'activité, mais son existence fut brève, sans doute à cause de rivalités et de dissensions. Le vide fut ensuite comblé par l'American Guild of Organists (dotée d'une charte en 1896) dont l'en-tête du papier à lettres définissait comme son territoire « les États-Unis et le Canada ». Les organistes canadiens avaient cependant besoin d'un organisme qui leur fût propre, et c'est ainsi que le Collège canadien des organistes (CRCO) vit le jour lors d'une assemblée tenue à Brantford, en Ontario, en 1909. Albert Ham fut le premier prés. de cet organisme, auquel on accola le qualificatif « royal » en 1959.

Le CRCO a oeuvré dans le domaine de la pratique et de l'enseignement de l'orgue aussi bien de niveau professionnel qu'amateur. À titre d'organisme responsable des examens nationaux, il a offert des diplômes professionnels et aidé les professeurs à former leurs étudiants, afin qu'ils soient en mesure d'obtenir ces diplômes pouvant les mener à des carrières de musiciens professionnels. En même temps, sur le plan local, il a poursuivi des programmes éducatifs à l'intention des musiciens d'église amateurs qui constituent la grande majorité des organistes au Canada. Sur le plan professionnel, il parraine un concours national semestriel pour jeunes organistes adultes aspirant à une carrière de concertistes, assorti de prix allant jusqu'à 5000 $. Il décerne en outre des bourses de toutes sortes. Au début des années 1980, le CRCO s'inquiétait depuis un certain temps déjà qu'il y eut aussi peu d'organistes qualifiés pour occuper les postes dans les églises canadiennes, cet état de fait ayant à voir notamment avec la tendance générale à délaisser la pratique religieuse, le mauvais vouloir ou l'incapacité des curés de payer des cachets suffisants et la frustration liée aux fréquents changements liturgiques. Étant donné que peu de jeunes musiciens optaient pour des études dans ce domaine, le CRCO concentra ses efforts et ses ressources sur le développement des musiciens d'église amateurs en les aidant à améliorer leur formation et leur technique. À partir de 1985, son Comité national sur l'éducation travailla, de concert avec les services d'éducation permanente des universités canadiennes, à mettre sur pied des cours du soir pour aider les musiciens d'église amateurs (beaucoup n'ayant aucune formation reconnue en orgue) à accroître leurs connaissances techniques. Ces cours, donnés par les universités mais enseignés par des professionniels du CRCO, portent sur les habiletés pratiques telles que l'interprétation des hymnes, la lecture à vue, la transposition, l'improvisation, l'accompagnement choral, la direction chorale. En 1991, des cours annuels d'une durée de six semaines avaient été établis à Ottawa (Université Carleton), Toronto (RCMT), Kingston (Université Queen's), Windsor (Université de Windsor), Kitchener-Waterloo (Université de Waterloo) et Edmonton (Université de l'Alberta). Durant la même période, le CRCO entreprit d'affecter les ressources de son College Development Fund à l'octroi de bourses aux adolescents étudiant le piano (pour 12 leçons d'orgue), dans l'espoir qu'au moins quelques-uns continueraient leurs études en orgue par la suite. Ce programme a connu un certain succès, et le bureau national de l'Église anglicane du Canada a procuré au CRCO des fonds devant servir à des fins analogues.

Enseignement universitaire

Bien que l'enseignement de l'orgue au Canada, à la fois aux niveaux professionnel et amateur, soit très souvent donné par des professeurs privés à même les instruments de leurs églises, la plupart des universités et conservatoires d'importance ont créé des programmes d'orgue conduisant aux grades de B.Mus. et M.Mus. La plupart des universités cherchent généralement à tenir leurs étudiants au courant des normes d'enseignement internationales en invitant des organistes de renom, en particulier d'Europe et des États-Unis, à donner des classes de maître ainsi qu'à diriger des ateliers et des récitals. Les départements ou facultés de musique encouragent aussi la participation des étudiants canadiens aux concours internationaux. L'Université McGill, l'Université de Winsor, l'Université Wilfrid Laurier et quelques autres ont établi des programmes diplômés d'études en musique sacrée. L'enseignement de l'orgue à l'université et au conservatoire a été fortement influencé par le mouvement mondial de réforme de l'orgue dans la seconde moitié du XXe ;siècle. Alors que bien des professeurs privés enseignent encore à l'aide des instruments électropneumatiques de leurs églises, les universités utilisent généralement des orgues à traction mécanique pour leurs cours, et cela, à double fin : d'une part, rechercher la meilleure interaction possible entre l'interprète et l'instrument; d'autre part, aborder la musique de diverses époques du passé de la manière la plus conforme possible. Par contraste, les musiciens amateurs d'église qui accompagnent les offices religieux risquent fort de ne disposer que d'instruments électroniques au moyen desquels il est très difficile de produire une sonorité authentique. Un bon nombre d'universités et de conservatoires ont fait l'acquisition d'instruments de toutes sortes à des fins d'enseignement, allant de l'ancien orgue électropneumatique Warren monté à l'Association Hall par le TCM en 1889 à l'orgue à traction mécanique installé en 1984 au Redpath Hall de l'Université McGill par Hellmuth Wolff. Ce dernier instrument est une réplique authentique d'un orgue français d'époque et il est accordé en tempérament inégal.

Diversité des traditions en musique sacrée

Dans le passé, les organistes et étudiants en orgue des deux principales communautés linguistiques canadiennes n'ont souvent eu que très peu de rapports entre eux. Le CRCO a mené ses activités essentiellement en anglais, tandis que ses contreparties québécoises, tels les Amis de l'orgue de Québec, ont mené les leurs en français la plupart du temps. Les divergences de culte ont en outre renforcé cette impasse manifeste, les musiciens francophones travaillant surtout pour l'Église catholique romaine du Québec, dont les exigences diffèrent non seulement de celles des autres confessions mais aussi de celles de l'Église catholique romaine anglophone. Néanmoins, des congrès nationaux ont eu lieu au centre du Canada dans les deux langues, et certaines universités offrent des programmes bilingues. Dans une certaine mesure, la scissure se traduit par la perpétuation, au Canada, d'un enseignement de l'orgue fondé sur les connaissances techniques respectives des Français et des Anglais jusqu'à un niveau équivalant aux études supérieures. Cependant, la plupart des étudiants nord-américains sérieux vont étudier en Europe, afin de se rapprocher de la tradition d'exécution authentique et aussi pour élargir leurs connaissances techniques ainsi que leurs relations avec d'autres musiciens. Dans la période précédant la Première Guerre mondiale, il était courant que les Canadiens français aillent étudier en France et les Canadiens anglais en Angleterre. Ce modèle a évolué peu à peu, des repésentants des deux groupes linguistiques optant de plus en plus souvent pour des études en Autriche, en Allemagne, en Hollande et en Italie, et beaucoup de Canadiens anglophones (et d'Américains) choisissant d'aller en France. On peut constater que les traditions des grands organistes français des XIXe et XXe siècles ont été rapportées au Canada par bien des étudiants. Les cours en interprétation étant devenus principalement du ressort des universités en 1990, les courants traditionnels français et anglais ont conflué de plus en plus tout en s'enrichissant d'autres traditions nationales. Le croisement des traditions anglaises, allemandes, autrichiennes, hollandaises, françaises, italiennes et américaines a donné lieu à un sain développement de la musique sacrée au Canada, ce que l'on peut constater dans les programmes de récitals et les répertoires de musique sacrée.

Entre le début du XIXe siècle et 1980 environ, beaucoup d'églises canadiennes-anglaises aimaient mieux faire venir des organistes britanniques que d'engager des musiciens nés au pays; les églises anglicanes en particulier préféraient des organistes ayant acquis une solide formation selon la pure tradition « épiscopale » britannique. Les musiciens formés surtout en Grande-Bretagne enseignaient ce même style à leurs élèves. De toute évidence, dans les décennies d'avant 1970, la nécessité d'aller étudier en Europe ne fut plus aussi grande pour les anglophones que pour les francophones. Le changement des styles liturgiques et la préférence accordée à la participation des fidèles au détriment du chant choral ont amené la rupture de cette tradition dans bien des coins du pays. L'influence des organistes britanniques, engagés davantage par les églises que par les universités, s'est en même temps circonscrite, se limitant à leurs lieux de travail et d'enseignement. De la même façon, après 1980, les grandes églises commencèrent à montrer moins de répugnance à engager des organistes de sexe féminin. Le cas de Healey Willan, qui joua à l'église Saint Mary Magdalene à Toronto pendant 47 ans, est caractéristique des organistes de cette période qui, ayant trouvé un poste à leur goût, lui demeuraient fidèles. À l'instar de Willan, Janis Kalnins fut organiste à l'église unie Saint Paul's de Fredericton pendant 42 ans, Harry Dean demeura à l'église Fort Massey d'Halifax, pendant 47 ans, Godfrey Hewitt demeura à la cathédrale anglicane Christ Church d'Ottawa pendant 49 ans et Edward Arthur Bishop joua à la cathédrale anglicane Holy Trinity de Québec pendant 50 ans. Henri Gagnon fut organiste à la basilique de Québec de 1915 à 1961, poste qui avait été occupé de 1864 à 1876 par son oncle Ernest Gagnon et de 1876 à 1915 par son père Gustave Gagnon! Ronald Gibson demeura à l'église anglicane Holy Trinity de Winnipeg pendant 53 ans, Vernon Barford à la cathédrale All Saints, à Edmonton, pendant 56 ans, Gabrielle Bourque à l'église catholique romaine Saint-Jean-Baptiste d'Ottawa pendant 60 ans, tandis qu'Arthur Mews joua à l'église méthodiste de la rue Cochrane à Saint-Jean, T.-N., durant 62 ans, et Charles Hutton, à la cathédrale anglicane Saint John the Baptist dans la même ville pendant 63 ans.

Organistes de concert au XXe siècle

La vague d'immigration des organistes britanniques, qui avait commencé par l'arrivée de Codman au début du XIXe siècle, prit de l'ampleur à partir du milieu du siècle. Elle atteignit son apogée au cours des 25 années qui précédèrent la Première Guerre mondiale. Ce dernier groupe d'arrivants incluait J. Humfrey Anger, Vernon Barford, John W. Bearder, J. Edgar Birch, Edward Broome, George Coutts, Harry Dean, Arthur Egerton, Albert Ham, W.H. Hewlett, W.A. Montgomery, George Ross, Herbert Sanders et Alfred Whitehead. Ces organistes s'établirent dans des villes allant de l'Alberta à la Nouvelle-Écosse. Le musicien le plus important de ce remarquable groupe était l'organiste Healey Willan, qui avait étudié à Londres avec William Stevenson Hoyte. Peu après son arrivée à Toronto en 1913, Willan devint organiste à l'église anglicane Saint Paul's. Les programmes des récitals qu'il donna à cette époque révèlent un vaste répertoire comportant beaucoup de musique anglaise. Il se fit entendre à titre d'organiste invité dans de nombreuses villes canadiennes. Parmi les plus importants organistes du début du XXe siècle natifs du Canada figurent Lynnwood Farnam et Ernest MacMillan. Farnam a joui d'une renommée internationale par sa technique impeccable, sa mémoire infaillible et sa profonde musicalité. Élève de sir Walter Parratt et, à l'instar de Willan, de William Stevenson Hoyte à Londres, il occupa la fonction d'organiste dans plusieurs églises montréalaises entre 1904 et 1913, et s'établit ensuite aux É.-U. Sa carrière d'interprète atteignit son point culminant en 1929, alors qu'il présenta à New York l'intégrale des oeuvres pour orgue de Bach. Quant à MacMillan, il se fit connaître comme organiste peu après la Première Guerre mondiale avant de passer à autre chose. Tout comme Farnam, il était renommé pour la perfection technique de son jeu et montrait une préférence marquée pour la musique de Bach.

Au Canada français, la plupart des organistes de concert étudièrent avec les principaux organistes-professeurs de France ou leurs élèves québécois. Tout en précisant ici certaines de ces affiliations, il faut souligner que leur importance doit s'évaluer en fonction de leur durée et de leur intensité. Ainsi, Eugène Gigout (professeur de Victoria Cartier, Paul Doyon, J.-D. Dussault, Henri Gagnon et Alphonse Lavallée-Smith), le célèbre Marcel Dupré (professeur de Françoise Aubut, Jean-Marie Beaudet, Eugène Lapierre, Jean Leduc, D'Alton McLaughlin, Antoine Reboulot, J.-Élie Savaria et Henri Vallières), Louis Vierne (professeur de Joseph Bonnet, Paul Doyon, Omer Létourneau, Georges Lindsay, J.-Élie Savaria et G.-É Tanguay) et Charles-Marie Widor (professeur d'Henri Gagnon, Alphonse Lavallée-Smith, D'Alton McLaughlin et J.-Élie Savaria) furent sans contredit parmi les maîtres français les plus influents. Toutefois, ils ne furent pas les seuls. Bonnet lui-même, qui s'établit au Canada en 1943 (il enseigna en France ou au Canada, à Conrad Bernier, Henri Gagnon, Magdeleine et Marcelle Martin et D'Alton McLaughlin), André Marchal (professeur de Gaston Arel, Bernard Lagacé, Claude Lavoie et Antoine Reboulot) et Gaston Litaize (professeur d'Antoine Bouchard, Kenneth Gilbert, Claude Lavoie et Lucien Poirier) contribuèrent aussi à transmettre la tradition française comme ce fut le cas de Charles Letestu (à Gaston Arel et Lucienne L'Heureux-Arel), Xavier Darasse (à Réjean Poirier, André Laberge et Hélène Panneton) et Marie-Claire Alain (au Canadien d'origine néerlandaise Jan Overduin). Les liens étroits qui existent au sein de la fraternité des organistes canadiens-français s'affirment clairement quand on remarque le nombre de professeurs français qui eurent les mêmes élèves (Savaria, par exemple, étudia avec les trois géants : Dupré, Vierne et Widor). Ils deviennent encore plus évidents si l'on examine les affiliations entre les professeurs québécois les plus éminents, leurs maîtres français et leurs élèves les plus connus. Henri Gagnon (qui enseigna à Jean-Marie Beaudet, Jean-Marie Bussières, Claude Lagacé, Paul-Émile Talbot et Henri Vallières) et Conrad Letendre (qui enseigna à Gaston Arel, Raymond Daveluy, Kenneth Gilbert, Bernard et Mireille Lagacé et Lucienne L'Heureux-Arel) se rangent parmi les personnalités les plus éminentes qui s'illustrèrent pendant l'entre-deux-guerres, tandis que Romain Pelletier eut une importance particulière à titre de professeur de ces deux musiciens ainsi que de Georges-Émile Tanguay. Arthur Letondal, qui enseigna aussi à Letendre, compta en outre Arel et Doyon au nombre de ses élèves. Romain-Octave Pelletier, le père de Romain, fut lui-même l'un des professeurs d'Alphonse Lavallée-Smith et d'Omer Létourneau. Parmi d'autres professeurs de marque qui menèrent une carrière active pendant l'entre-deux-guerres, citons Eugène Lapierre, dont les élèves furent notamment Françoise Aubut, Gérard Caron et Pierre Grandmaison, ainsi que Raoul Paquet, qui enseigna à Gérard Caron et Félix-R. Bertrand. Après la Deuxième Guerre mondiale, Bernard Lagacé acquit un statut de chef de file de la nouvelle génération d'organistes qui incluait Christopher Jackson, André Laberge, Mireille Lagacé, Lucien Poirier, Réjean Poirier et Denis Regnaud. Georges-Émile Tanguay, qui enseigna l'orgue à l'Université de Montréal après la guerre, eut notamment pour élèves Félix-R. Bertrand, Magdeleine et Marcelle Martin et André Mérineau. Antoine Reboulot, un organiste français qui vint au Canada en 1967, fut l'un des professeurs d'Antoine Bouchard et de Paul-Émile Talbot. Un autre interprète et professeur de distinction, Raymond Daveluy - élève de Letendre, d'E. Power Biggs et de l'organiste américain Hugh Giles - enseigna à Pierre-Yves Asselin, Paul Crawford, Mireille Lagacé et Lucienne L'Heureux-Arel.

Au nombre de ceux qui exercèrent surtout une influence à Toronto, le nom de Willan (professeur de Gordon Jeffery, David Ouchterlony, Charles Peaker et Ernest White) a déjà été mentionné. Il faut ajouter celui de Frederick Geoghegan, qui étudia en Angleterre avec Stanley Curtis et sir William McKie et qui enseigna à Giles Bryant, Derek Holman et Douglas Haas. À Winnipeg, Hugh Bancroft (professeur de Douglas Bodle, Donald Hadfield, Hugh McLean, Herbert Sadler et Winnifred Sim) exerça une influence considérable, de même que Sadler, qui était d'origine anglaise mais étudia à Winnipeg avec Hugh Ross, Douglas Clarke et Bancroft avant de devenir lui-même le professeur d'une vingtaine d'organistes d'église bien connus à Winnipeg. Graham Steed devint organiste à la cathédrale Christ Church à Victoria pendant les années 1950, passa à l'église anglicane All Saints à Windsor, Ont., en 1959, puis à Truro, N.-É., pendant les années 1970. Il occupa en outre plusieurs postes à Saskatoon et à Montréal. Les nombreux autres organistes anglais qui s'établirent au Canada, tous des individus énergiques, compétents et laborieux, laissèrent des traces semblables dans leurs milieux respectifs. Parmi ceux qui se firent un nom pendant l'entre-deux-guerres figurent Frederick Chubb (élève d'A.W. Wilson), Douglas Clarke, mentionné plus haut (élève de Henry Wood), T.J. Crawford (élève de H. Sandiford Turner), Maitland Farmer (élève de G.D. Cunningham, à l'instar de deux autres Canadiens réputés, Russell Green et David Ouchterlony), H.A. Fricker (élève de William Longhurst, Frederick Bridge et Edwin Henry Lemare), Ronald Gibson (formé au Canada par Arnold Dann), Godfrey Hewitt (élève d'A.C. Tysoe), Filmer Hubble (élève de Hugh Ross), Quentin Maclean (élève d'Harold Osmund, F.G. Shuttleworth et sir Richard Terry), Kenneth Meek (élève d'Herbert Sanders et Herbert Fricker), Bernard Naylor (formé en Angleterre), Charles Peaker (qui étudia au Canada avec Ernest MacMillan, tout comme Frederick Silvester et Ernest White, puis avec Willan), Eric Rollinson, Gerald Wheeler (élève d'Edgar T. Cook) et Leonard Wilson (élève de Sydney Nicholson, George Oldroyd et dom Anselm Hughes). Quelques autres organistes éminents du début et du milieu du XXe; siècle furent notamment George Mackenzie Brewer, Muriel Gidley et William Hawke (un élève de Farnam).

Au cours des dernières décennies du XXe; siècle, un bon nombre d'organistes originaires du Canada ou d'autres pays ont remporté beaucoup de succès, entre autres, Gerald Bales, Sylvain Barrette, Michael Bloss, Douglas Bodle, Antoine Bouchard, Giles Bryant, Barrie Cabena, Melville Cook, Raymond Daveluy, Danielle Dubé, Terence Fullerton, Monique Gendron, Frederick Geoghegan, Kenneth Gilbert, Pierre Grandmaison, Gisèle Guibord, Douglas Haas, Paul Halley, Derek Healey, Derek Holman, Norman Hurrle, Gordon Jeffery, Bernard Lagacé, Mireille Lagacé, Geneviève (Lagacé) Soly, Brian Law, David MacDonald, Frances Macdonnell, Hugh McLean, Phillips Motley, Jan Overduin, Roma Page Lynde, David Palmer, Patricia Phillips, Réjean Poirier, Lawrence Ritchey, Winnifred Sim, Jeremy Spurgeon, Graham Steed, Beal Thomas, Mark Toews, John Tuttle, Patrick Wedd, Wesley Warren et Gerald Wheeler.

Le plus grand progrès du XXe siècle en matière d'interprétation à l'orgue est attribuable à la mise au point de techniques d'enseignement professionnel. Le haut degré d'excellence dont font preuve les meilleurs organistes canadiens professionnels provient des standards établis par le CRCO, de l'encouragement et de l'aide à la formation offerts par divers organismes locaux qui ont financé des séries de récitals d'orgue, des normes internationales d'enseignement établies dans les universités et les conservatoires, de la coopération des facteurs d'orgue en ce qui a trait à la mise en commun de leurs recherches et leur intégrité, et de l'aptitude des enseignants à se tenir au courant des nouvelles idées et techniques. Les congrès nationaux du CRCO amènent tous les ans au Canada des artistes internationaux, pour se produire en récital ainsi que pour diriger des ateliers ou des classes de maître. Le Concours d'orgue John-Robb, parrainé par le centre de Montréal du CRCO, est le plus ancien du genre au Canada. Le Congrès international des organistes (parrainé conjointement par le CRCO, le Royal College of Organists d'Angleterre et l'American Guild of Organists) a eu lieu au Canada en 1967. Le programme du Calgary International Organ Festival, constitué en 1990, comporte un concours, dont le premier lauréat fut Kevin Bowyer d'Angleterre. Au Québec, un nouveau concours triennal, Le Concours d'orgue Claude-Lavoie, devait être inauguré en 1992. Au cours des ans, de nombreux organistes étrangers de grande distinction donnèrent des récitals au Canada, notamment Marie-Claire Alain, Feike Asma, Walter Baker, E. Power Biggs, Diane Bish, Jean Boyer, Claire Coci, Catharine Crozier, Xavier Darasse, Marcel Dupré, Rolande Falcinelli, Virgil Fox, Fernando Germani, Gerre Hancock, Anton Heiller, André Isoir, Geraint Jones, William Krumbach, Sigfrid Karg-Elert, André Marchal, Marilyn Mason, Alexander McCurdy, Flor Peeters, Simon Preston, Lionel Rogg, Alexander Schreiner, Frederick Swann, Luigi Ferdinando Tagliavini, Louis Vierne, Harald Vogel, Clarence Watters, Carl Weinrich, Gillian Weir et Charles-Marie Widor. Nombre d'organismes ont parrainé des séries de récitals d'orgue, tels, entre autres, le CRCO (avec tous ses centres locaux), les Amis de l'orgue de Québec, Ars Organi, les Concerts spirituels, les Concerts d'orgue de Montréal, Unimusica à Montréal, Pro Organo à Ottawa et Saint-Hyacinthe, Québec, et les Calgary Cecilian Concerts, ainsi que des églises. Des récitals d'orgue furent radiodiffusés régulièrement au réseau anglais de la SRC jusqu'à ce que les coupures budgétaires du milieu des années 1980 obligent le retrait des ondes de l'émission hebdomadaire « Organists in Recital ». En 1991, cependant, le réseau français présentait encore « La Tribune de l'orgue » toutes les semaines sur ses ondes. Ceci indique, dans une certaine mesure, que l'intérêt du public pour la musique d'orgue n'est pas le même au Canada anglais et au Canada français.

Réforme de l'orgue

Un mouvement de réforme, visant à redonner à l'orgue sa sonorité classique par opposition à la conception romantique qui en faisait un substitut de l'orchestre, s'amorça en Europe peu après la Première Guerre mondiale et aux États-Unis une décennie plus tard. L'effet ne s'en fit pas sentir au Canada avant 1947, alors qu'Ernest White rentra de New York pour fonder la London School of Church Music affiliée à l'Université de Western Ontario, London, Ont. Il avait rapporté avec lui un orgue de sa propre conception qui avait été construit par la firme Aeolian-Skinner de Boston. Avec ses tuyaux à découvert parlant à basse pression d'air, ses fonds remarquablement doux, ses mixtures brillantes, ses mutations saillantes et ses anches ténues, l'instrument fut une véritable révélation pour ceux qui l'entendirent. L'enseignement de White mettait l'accent sur une interprétation du répertoire d'orgue traditionnel fidèle au style (dans la mesure où le permettait un instrument à traction électropneumatique). Il employait des registrations historiquement exactes, des rythmes rigoureusement contrôlés et beaucoup de passages étaient joués non legato. Bien que la London School of Church Music n'ait été un établissement pédagogique que durant quelques années, elle continua ses activités sous la direction de son cofondateur Gordon Jeffery, comme organisatrice de récitals d'orgue ainsi que de concerts de musique chorale et instrumentale.

En 1959, un événement lourd de conséquences eut lieu à Montréal : l'installation d'un orgue à traction mécanique à deux claviers et pédalier, signé Rudolf von Beckerath, à l'église unie de Queen Mary Road dont Kenneth Gilbert était organiste titulaire. Il s'agissait du premier orgue à traction mécanique installé au Canada depuis l'apparition des instruments électropneumatiques à la fin du XIXe siècle. Gilbert, en compagnie de Bernard et Mireille Lagacé, de Gaston et Lucienne Arel et de Raymond Daveluy, fonda en 1960 un groupe nommé Ars Organi voué à l'interprétation du répertoire pour orgue sur instruments à traction mécanique. Ces musiciens dotèrent éventuellement leurs églises et leurs studios de nouvelles orgues à traction mécanique. En 1961, von Beckerath installa un orgue mécanique à l'Oratoire Saint-Joseph de Montréal; en 1991, c'était encore le plus grand de ce genre au Canada. Également en 1961, Casavant Frères, les plus grands facteurs d'orgues au Canada, ouvrirent un nouveau département affecté à la construction d'instruments modernes à traction mécanique. L'un des premiers fut installé en 1963 à l'Université Acadia à Wolfville, N.-É., où enseignait Eugen F. Gmeiner, un organiste d'origine autrichienne. À l'Université de Western Ontario, John McIntosh avait commandé à la compagnie de Gabriel Kney un instrument semblable qui fut installé en 1965. Peu de temps après, Antoine Bouchard dota l'Université Laval de Québec de nouveaux instruments de Paul Ott de Göttingen, et Hugh McLean fit installer un grand orgue à traction mécanique Casavant à l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. D'autres universités et conservatoires emboîtèrent le pas de sorte qu'en 1975, la majorité des établissements d'enseignement d'un bout à l'autre du Canada avaient accès à des instruments à traction mécanique dont pouvaient disposer professeurs et étudiants.

Organistes de cinéma

Le phénomène de l'organiste de cinéma, accompagnateur des films muets et amuseur du public aux entractes, apporta un certain sourire à une profession somme toute assez austère pendant les années 1920, 1930 et 1940. Des instruments grandioses et spectaculaires, affublés d'ornements factices uniquement conçus comme tape-à-l'oeil (verre multicolore, panneaux illuminés de l'arrière afin de découper la silhouette de l'exécutant à une console surmontée d'un dais) et capables d'effets inattendus (jeux en solo gazouillant comme des canaris) furent installés dans les salles de cinéma de plusieurs villes canadiennes grandes et petites. Ces instrumentistes constituaient une attraction majeure pour les auditoires friands de récitals de musique populaire (« populaire » au sens large du terme, incluant des transcriptions des « Ave Maria » de Bach-Gounod et de Schubert, de l'intermezzo de Cavalleria rusticana, de la « Berceuse » de Jocelyn et de l'Air du toréador de Carmen, des sélections de Stephen Foster, Gershwin et Porter, des airs de Noël en saison, sans compter les airs populaires du jour) entre les projections de films. Certains organistes firent carrière en misant sur la virtuosité particulière et peu stricte requise par le répertoire de cinéma. D'autres conservèrent leur poste de musicien d'église comme occupation principale tout en augmentant leur revenu avec un peu ou beaucoup de travail de cinéma. Quelques-uns d'entre eux se firent cependant une réputation considérable dans le monde du divertissement. Parmi eux se distinguèrent Paul Michelin et Hanley Wells à Victoria, C.-B., Julian Hayward et Sydney Kelland à Vancouver, Harold Ramsay et Cyril Godwin à Calgary, Charles Peaker à Regina, Allan Caron, Agnes Forsythe et Ted Walker à Winnipeg, Al Bolington, Colin Corbett, Ernest Dainty, Horace Lapp, Quentin Maclean, Roderick (Sandy) Macpherson, Ronnie Padgett, Kathleen Stokes et Roland Todd à Toronto, Mack White à Montréal et Harry Thomas à Halifax. L'Orpheum Theatre, à Vancouver, conserve en bon ordre le Wurlitzer, utilisé à l'époque des films muets et dont s'est servi Patrick Wedd pour l'enregistrement de Strike up the Band : Patrick Wedd Plays Favourites on the Orpheum Grand Wurlitzer (1986, CBC Musica Viva MVCD-1019), rappelant l'ancien style d'interprétation et le répertoire mentionnés plus haut. William O'Meara a réalisé plusieurs nouveaux programmes de concert comportant de la musique d'orgue pour films muets comme The Hunchback of Notre Dame.

Conclusion

Les organistes de passage et immigrés venant de tous les coins du monde continuent d'enrichir le patrimoine canadien, alors que les Canadiens qui vont étudier aux États-Unis et dans des pays européens en reviennent avec des compétences accrues. Il n'existe pas une école d'orgue « canadienne » à proprement parler, pour les raisons suivantes : les organistes sont soumis à trop d'influences diverses; les traditions sont trop distinctes; la distance entre les grands centres urbains est trop grande; le peu d'intérêt pour la musique d'orgue, dans le grand public en général, est plutôt décevant. En 1991, cependant, les instruments, professeurs, interprètes et étudiants canadiens étaient en mesure de soutenir favorablement toute comparaison à l'échelle internationale.

Voir aussi Orgue - Composition, Orgue - Facture.

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