Partialité des médias au Canada (résumé en langage simple) | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Partialité des médias au Canada (résumé en langage simple)

La partialité consiste à appuyer quelque chose ou quelqu’un ou à s’y opposer en se basant sur sa propre opinion, sans tenir compte des preuves. On parle de partialité des médias lorsque le contenu diffusé par les médias reflète les intérêts de l’entreprise ou de ses propriétaires. Les entreprises peuvent montrer une partialité évidente pour un parti politique ou un enjeu précis. Une entreprise peut faire en sorte que ses médias reflètent cette partialité. Les journalistes ou les canaux d’information peuvent privilégier un aspect particulier d’un enjeu et afficher leur partialité dans la manière dont les sujets sont présentés. En étant conscients de la partialité et en discutant du sujet, il est possible de la surmonter. Il peut également être utile d’écouter ce qu’ont à dire les personnes issues de milieux moins favorisés.

Différentes formes de partialité

Les journalistes apprennent à détecter la partialité et à l’éviter lorsqu’ils écrivent leurs articles. Malheureusement, elle peut encore se glisser de différentes façons dans les informations produites.

  • Partialité par sélection ou omission : les journalistes choisissent ou omettent des informations en fonction de ce qu’ils jugent le plus important. Le choix d’inclure ou d’exclure certains éléments reflète une certaine partialité.
  • Partialité par placement : les journalistes décident également comment « orienter » l’histoire qu’ils racontent. Ils choisissent les éléments à présenter en premier et la manière de les présenter. Ils utilisent souvent une structure en « pyramide inversée », en se concentrant d’abord, avec un focus étroit, sur ce qu’ils considèrent comme l’élément le plus important. Ensuite, ils incluent plus de détails pour donner un aperçu plus large du sujet.
  • Partialité par le choix du titre : le titre d’un article est parfois la seule chose que les gens lisent. Il joue un rôle clé dans la façon dont on perçoit une histoire : bonne ou mauvaise, inquiétante ou rassurante, etc. Certains titres sont en fait des « pièges à clics » qui encouragent les gens à ouvrir l’article. Les pièges à clics sont souvent fortement biaisés.
  • Partialité par le choix des mots et le ton : l’utilisation subtile du langage peut influencer la manière dont les lecteurs interprètent la nouvelle. Écrire que quelqu’un a « prétendu » quelque chose sème le doute dans l’esprit des lecteurs. Par contre, si l’on dit qu’une personne a « déclaré » quelque chose, ce doute disparaît.
  • Partialité par l’image : les éditeurs de photos choisissent des images pour accompagner les articles. Leur choix contribue à changer la façon dont les gens lisent l’histoire. Par exemple, on pouvait voir dans certains articles portant sur les audiences de destitution du président américain Donald Trump des photos de ce dernier en train de hurler. D’autres s’accompagnaient de photos le montrant stoïque. Dans le premier cas, on suggère qu’il était en colère, tandis que dans l’autre, on laisse entendre qu’il a réagi calmement.

Privilège

Le privilège désigne les avantages qui découlent de l’appartenance à un groupe dominant de la société. Il peut créer des préjugés dont une personne n’est pas consciente. Une personne pourrait donc considérer ses attitudes ou ses idées sur un autre groupe comme des faits. Les gens peuvent avoir des préjugés basés sur n’importe quel facteur qui pourrait placer une personne dans un groupe différent. Les préjugés contre les groupes minoritaires peuvent créer des obstacles systémiques pour les membres de ces groupes.

Partialité en journalisme canadien

Les personnes, y compris les journalistes, peuvent afficher une partialité politique. Pendant des décennies, de nombreux journaux exprimaient ouvertement des opinions associées à la gauche ou la droite. Aujourd’hui, on trouve des sites Web plus à gauche, tels que HuffPost et Salon, et des sites Web de droite comme Drudge Report et Rebel News. Certaines études ont révélé que la CBC affichait des tendances de centre-gauche.

La plupart des journalistes au Canada sont de race blanche, ce qui peut conduire à des informations parfois empreintes de partialité quant aux groupes minoritaires. En étant conscients de la partialité et en discutant du sujet, les gens peuvent la surmonter. Il peut également être utile d’écouter ce qu’ont à dire les personnes issues de milieux moins favorisés.

Propriété des médias et convergence

Les intérêts et les partis pris des propriétaires des médias peuvent créer une certaine partialité dans les informations diffusées. Les entreprises possèdent souvent différents types de médias (par exemple, des sites d’information, des stations de radio, des réseaux de télévision, etc.). Cela peut réduire l’éventail des opinions qui sont exprimées.

Comme dans d’autres pays, il y a au Canada de grandes entreprises qui possèdent plus d’un média. La société Torstar est propriétaire du Toronto Star. Elle gère également plus de 80 journaux à travers le Canada. La Postmedia Network Canada Corporation est propriétaire du National Post. Cette société possède également un total de 140 médias imprimés et électroniques. Le réseau Postmedia est détenu à 98 % par des fonds spéculatifs américains.

Éducation aux médias

Il est peu probable qu’on puisse éliminer entièrement la partialité chez les entreprises médiatiques ou chez les journalistes. Toutefois, un public éduqué aux médias peut mieux détecter la partialité et s’y opposer. Les journalistes qui sont conscients de leurs propres préjugés et privilèges peuvent s’assurer que leurs reportages s’appuient sur des faits et traitent tous les angles d’une question.

Voir Éducation aux médias; Convergence des médias au Canada; Propriété des médias; Politique et médias; Les médias et le droit.