Peter Buell Porter | l'Encyclopédie Canadienne

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Peter Buell Porter

Peter Buell Porter, homme politique, « faucon de guerre » et soldat (né à Salisbury, Connecticut, le 14 août 1773; mort à Niagara Falls, Comté de Niagara, le 20 mars 1844).

Peter Buell Porter

Peter Buell Porter, homme politique, « faucon de guerre » et soldat (né à Salisbury, Connecticut, le 14 août 1773; mort à Niagara Falls, Comté de Niagara, le 20 mars 1844). Peter Porter a joué un rôle important dans la déclaration de guerre des États-Unis contre la Grande-Bretagne, laquelle a débouché sur la GUERRE DE 1812. Il se distingua tout au long du conflit et, confronté au danger, il fut l'un des rares hommes politiques à joindre le geste à la parole. Porter fut souvent félicité d'avoir le courage de ses convictions, même une fois la guerre finie et même lorsqu'il devint ministre de la Guerre dans le gouvernement du président John Quincy Adams.

Les voix pour la guerre

Étudiant en droit à Yale, Peter Porter est l'un des premiers partisans de James MADISON; élu rapidement à la Chambre des représentants, il se lance bien vite dans une carrière axée sur les échanges commerciaux. À Washington, il est le collègue de Henry Clay, représentant du Kentucky au Congrès; ce dernier soutient ardemment une action militaire contre les tactiques britanniques, notamment le recrutement des marins américains et les stratégies commerciales, et est l'un des ténors des Faucons de guerre au gouvernement. L'enrôlement forcé des marins américains auquel se livrent les autorités britanniques répugne à Porter et à Clay qui ne voient pas non plus d'un bon œil cette diplomatie qu'ils jugent médiocre et trop sûre d'elle, héritage de l'ancien président Thomas Jefferson et de son successeur, James Madison. Pour eux, la solution est simple : infliger une défaite rapide et écrasante aux troupes britanniques au Canada. Non seulement les Britanniques de Londres recevraient-ils le message selon lequel il ne faut pas provoquer les États-Unis ni sur les mers ni sur le terrain des échanges commerciaux, mais cela permettrait aux États-Unis de respecter leur « destinée manifeste » d'hégémonie dans toute l'Amérique du Nord. Clay, Porter et bien d'autres hommes politiques exercent alors des pressions sur Madison pour qu'il mette fin aux négociations et qu'il accepte de prendre les armes. Madison finit par se ranger du côté des persistants Faucons de guerre et à l'été 1812, la jeune république est une fois de plus en guerre contre les Anglais.

Guerre de 1812

Porter, cependant, contrairement à beaucoup d'autres, est très conscient du manque de préparations des États-Unis, surtout si les opérations militaires vont durer longtemps et surtout si elles vont se dérouler sur les territoires accidentés qui séparent le Canada des États-Unis. Il demande instamment qu'il y ait plus de soldats et plus de matériel. Ses efforts n'ont aucun écho dans le gouvernement. Porter modifie donc ses tactiques et son rôle : il offre son expertise commerciale aux autorités militaires et devient quartier-maître général adjoint avec le grade de brigadier-général dans la milice de New York.

Lors de la bataille de Black Rock, Porter est au service du général Alexander Smyth dont la piètre direction militaire et l'incompétence générale à envahir le Canada le mettent hors de lui. Il fait part de ses opinions à la presse, traitant Smyth de lâche en public. Furieux, le général Smyth réplique que Porter n'est rien qu'un arriviste qui a rejoint l'armée pour obtenir de juteux contrats et pots-de-vin. Les hostilités sont ouvertes. Les deux hommes s'entendent pour se battre en duel, au pistolet, sur les berges de la rivière Niagara. Chaque homme fait vingt pas, se retourne, tire ...et rate son adversaire.

Après le duel, Porter se concentre sur le recrutement de soldats. Ses efforts lui permettent d'enrôler des hommes qui serviront dans l'armée de Winfield Scott qui fera campagne tout au long de 1814 sur le front de la Niagara. Dans un geste audacieux, il tente de recruter des Iroquois pour se battre dans les rangs américains contre les Britanniques et les Canadiens. Il organise une rencontre entre lui et le chef des Sénécas Red Jacket qui accepte de se battre à ses côtés, sous le drapeau américain, accompagné de 500 de ses guerriers. Ayant recruté tous ces hommes, Porter est bien décidé à prouver qu'il ne fait pas la guerre pour s'enrichir. Il est à la tête d'Américains et d'Autochtones américains lors des batailles de CHIPPEWA et de LUNDY'S LANE, mais c'est au siège de Fort Érié que Porter et ses hommes remportent une éclatante victoire puisque les Britanniques sont obligés de se replier. Porter se verra remettre la médaille d'or du Congrès pour ce fait d'armes.

La carrière politique de Porter

À la fin de la guerre, Porter est nommé secrétaire d'État et plus tard ministre de la Guerre. Mais, dans l'exercice de ces fonctions, ses réalisations n'égaleront jamais son inlassable énergie ni tous les risques pris pendant la guerre. Intelligent, compétent et audacieux, Porter se forge la réputation d'être un bon officier qui ne tolère pas les imbéciles de quelque âge ou de quelque rang qu'ils soient, faisant ses preuves sur le plus important des terrains : victorieux sur le champ de bataille.