Pianos pneumatiques et nickelodéons | l'Encyclopédie Canadienne

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Pianos pneumatiques et nickelodéons

Pianos pneumatiquesLe piano pneumatique fut l'instrument de musique automatique le plus en usage durant les trois premières décennies du XXe siècle. Il se trouvait dans des milliers de foyers.
Pianos pneumatiques

Le piano pneumatique fut l'instrument de musique automatique le plus en usage durant les trois premières décennies du XXe siècle. Il se trouvait dans des milliers de foyers. Il fonctionnait par la pression de l'air, au moyen de rouleaux de papier perforés qui actionnaient les mécanismes des marteaux. Le modèle le plus hautement perfectionné dans ce genre fut le piano dit reproducteur, habituellement un piano à queue, dont les rouleaux pouvaient reproduire l'interprétation d'un pianiste comme une photographie en reproduisant exactement les nuances et les changements de tempo. À la fin des années 1970, les possibilités du piano reproducteur n'avaient pas encore été égalées, même par les appareils électroniques haute-fidélité les plus sophistiqués. Des exemples remarquables de piano reproducteur furent le « Welte-Mignon », l'« Ampico » (American Piano Co.) et le « Duo-Art » (Aeolian Co.). Seul un petit nombre de manufacturiers canadiens fabriquèrent leurs propres pianos pneumatiques. Beaucoup d'entre eux convertirent simplement leurs modèles réguliers en insérant des mécanismes pneumatiques achetés d'autres compagnies. Le principal manufacturier de ces mécanismes fut l'Otto Higel Co. qui en commença la production en 1906. La première compagnie canadienne à fabriquer un piano pneumatique fut sans doute Pratte, en 1903. En 1912, de nombreuses firmes en produisaient, parmi lesquelles la Bell Piano and Organ Co., Heintzman, Martin Orme, Mason & Risch, Pratte et R.S. Williams. Doherty Pianos manufactura le Doherty Attachable Piano qui pouvait convertir tout piano ordinaire en un instrument pneumatique, et la Legge Organ Co. construisit un orgue automatique qui fonctionnait d'après des rouleaux enregistrés à la main. Higel mit également sur pied un atelier de production de rouleaux, dont beaucoup ont subsisté en bon état. Deux compagnies - Plaola d'Oshawa et Cecilian de Toronto - se consacrèrent entièrement à la production de pianos pneumatiques.

Les pianistes canadiens dont les exécutions furent reproduites sur rouleaux perforés de pianos pneumatiques comprennent Mona Bates, Ellen Ballon, Jeannette Durno, Willie Eckstein, Gertrude Huntley Green, Vera Guilaroff, Wilfrid Pelletier, Reginald Stewart, Harry Thomas et Louis Waizman. La plupart des mécanismes des pianos pneumatiques devinrent hors d'usage au cours des années 1940 et 1950. Plutôt que d'être réparés, la majorité d'entre eux (environ 80 p. cent) furent convertis en pianos conventionnels. Au début des années 1960, un petit nombre d'enthousiastes avaient mis au point des méthodes efficaces de restauration. L'ensemble du processus étant long et parfois coûteux, nombre de propriétaires effectuent eux-mêmes la restauration. En 1978, Doyle Lane déménagea sa collection de pianos pneumatiques de Vancouver à Hillsborough, Car.N.

Voir aussi Piano - Facture.

Nickelodéons

Le nickelodéon, variante du piano pneumatique fonctionnant par l'insertion d'une pièce de monnaie, fut considérablement en vogue au Canada. Le terme « nickelodéon » fut d'abord réservé à des films muets à 5 cents puis devint bientôt identifié à toute forme de divertissement auquel donnait accès cette pièce de monnaie de nickel. Le nickelodéon électrique entièrement automatique fut le précurseur du juke-box. Il était caractérisé par des fenêtres de verre artistiquement coloré placées au-dessus du clavier. Wurlitzer et Seeburg en furent les premiers manufacturiers. Des variantes intéressantes du nickelodéon furent le violano virtuoso qui contenait un violon joué mécaniquement avec son propre accompagnement au piano; le Seeburg KT, un orchestrion qui simulait le piano, le tambourin, la mandoline, les castagnettes et le xylophone; le piano-nickelodéon qui pouvait être joué manuellement ou mécaniquement. Quelques-unes de ces variantes se rencontrèrent au Canada, mais des nickelodéons conventionnels furent installés dans les restaurants, cafés, salons de crème glacée, pharmacies, salles de billard et bars d'un océan à l'autre. Le violano de la collection Smythe se trouvait jadis à l'Olympia Cafe à Brandon, Man. Le Camrose Cafe à Camrose, Alb., était réputé pour un orchestrion occupant tout le mur arrière. Harry Hurtig de Thunder Bay, Ont., exploita 35 nickelodéons dans cette région, dont 6 violanos; aucun n'a subsisté. À la fin des années 1970, les seuls exemplaires dignes de mention au Canada (moins de 15) faisaient partie de la collection Smythe (Winnipeg) et de la collection Vinen (Saint Thomas, Ont.). On sait que des instruments isolés se trouvent à Provos, Alb., Edmonton, Montréal, Toronto et Vancouver.

Voir aussi Boîtes à musique, Collections d'instruments, Orgues mécaniques.

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