Curzi, Pierre | l'Encyclopédie Canadienne

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Curzi, Pierre

Pierre Curzi. Comédien, syndicaliste et homme politique. (Montréal, 10 février 1946 - ) Pierre Curzi a mené une longue et riche carrière de comédien au théâtre, et d'acteur au cinéma et à la télévision, avant de se lancer en politique, lors des élections générales québécoises de 2007.

Curzi, Pierre

Pierre Curzi. Comédien, syndicaliste et homme politique. (Montréal, 10 février 1946 - ) Pierre Curzi a mené une longue et riche carrière de comédien au théâtre, et d'acteur au cinéma et à la télévision, avant de se lancer en politique, lors des élections générales québécoises de 2007. Il a joué dans plus de cinquante productions théâtrales et dans presque autant de films, de petits comme de grands rôles. L'engagement syndicaliste et citoyen de Pierre Curzi, qui fut président de l'Union des artistes durant une dizaine d'années, l'a conduit, souverainiste convaincu, à faire le choix de la politique.

Pierre Curzi fait partie de la classe de finissants de l'ÉCOLE NATIONALE DE THÉÂTRE DU CANADA qui quittèrent l'établissement en claquant la porte avant l'obtention de leur diplôme, en 1969, dénonçant son manque d'ouverture à la création québécoise. En 1998, les huit démissionnaires seront réintégrés parmi les anciens de l'École, qui reconnaîtra ainsi leur rôle positif dans son évolution. Après ses débuts dans la création collective Pot-T.V. au THÉÂTRE DE QUAT'SOUS (1969), Pierre Curzi tient quelques rôles au THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE, notamment dans La Guerre, yes sir! de Roch CARRIER, Les oranges sont vertes de Claude GAUVREAU, et Les Fourberies de Scapin de Molière, avec la troupe des Jeunes Comédiens. Puis, il joint les rangs du Grand Cirque Ordinaire, compagnie dédiée à la création collective qui marquera la pratique du théâtre au Québec : il y joue, entre autres, dans L'Opéra des pauvres (1973), La Tragédie américaine de l'enfant prodigue (1975), La Steppette impossible (1976) et Les Fiancés de Rose Latulipe (1978).

Dans les années 1980, Pierre Curzi se produit sur toutes les scènes montréalaises, accédant aux grands rôles : il interprète Vladimir dans En attendant Godot de Beckett (1984, Café de la Place) sous la direction de Jean Salvy, puis participe au duo de Deux sur la balançoire de Gibson (1986, THÉÂTRE DU RIDEAU VERT), mis en scène par René Richard Cyr. Pierre Curzi incarne de façon sensible l'homosexuel Molina dans Le Baiser de la femme araignée de l'Argentin Manuel Puig (1988, Théâtre de la Manufacture), mis en scène par Alexandre Hausvater. Il participe à la création de Conte d'hiver 70 d'Anne LEGAULT (1992, THÉÂTRE D'AUJOURD'HUI), sous la direction d'André BRASSARD, qui lui confie aussi les rôles du directeur du théâtre dans Six personnages en quête d'auteur de Pirandello (1993, TNM), de Trigorine dans La Mouette de Tchekhov (1994) et du cuisinier dans Mère Courage de Brecht (1995), au Théâtre du Rideau Vert.

Dès les années 1970, Pierre Curzi entreprend une belle carrière cinématographique, jouant dans des films de Jean-Claude Lord, Pierre Harel, Jean-Pierre LEFEBVRE, Jean-Claude Labrecque et Paule Baillargeon. Son rôle de Napoléon dans Les Plouffe de Gilles CARLE, d'après l'œuvre de Roger LEMELIN, le fait connaître par le grand public en 1980; il reprendra le même personnage en 1983 dans Le Crime d'Ovide Plouffe, tourné par Denys ARCAND. Ce cinéaste permet à Pierre Curzi de connaître le succès international avec Le Déclin de l'empire américain, en 1985, où il incarne avec désinvolture un intellectuel désabusé, personnage qu'il endossera à nouveau dix-sept plus tard, dans la suite intitulée Les Invasions barbares, en 2002. L'acteur, dont le jeu allie une forte présence physique et une impudeur génératrice d'émotions, donne des prestations remarquables en activiste syndicaliste dans le rôle titre du film Lucien Brouillard de Daniel Carrière, en 1981, dans Pouvoir intime (1985), dont il cosigne le scénario, et Dans le ventre du dragon (1988) d'Yves Simoneau, ainsi que dans T'es belle Jeanne de Robert Ménard, ces quatre derniers films aux côté de Marie Tifo, sa conjointe, avec qui il a eu deux enfants.

Tout en poursuivant ses activités à la scène et sur les écrans, notamment dans plusieurs séries télévisuelles à succès (Les Filles de Caleb, Marguerite Volant, Virginie, Le Négociateur, Providence...), Pierre Curzi accepte la présidence de l'Union des artistes, poste qu'il occupe de 1997 à 2006. Il s'engage notamment pour la promotion de la diversité culturelle, assumant la coprésidence de la Coalition pour la diversité culturelle. Il sera aussi vice-président de l'Association internationale des acteurs, de 2004 à 2007. Puis, il annonce son retrait de la vie artistique et fait le saut en politique : élu député de la circonscription de Borduas, sous la bannière du Parti Québécois, le 26 mars 2007, il sera réélu le 8 décembre 2008. Pierre Curzi, nommé chevalier de l'Ordre de la Pléiade par l'Assemblée parlementaire de la Francophonie en 2003, a reçu le Prix Camille Laurin attribué par l'Office québécois de la langue française en 2006. Un Prix Jutra-hommage lui a été décerné lors de la Soirée des Jutra de 2007.