Iberville et d'Ardillières, Pierre Le Moyne d' | l'Encyclopédie Canadienne

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Iberville et d'Ardillières, Pierre Le Moyne d'

Pierre Le Moyne d’Iberville et d’Ardillières, soldat et aventurier (baptisé le 20 juillet 1661 à Ville-Marie [Montréal], en Nouvelle-France; probablement décédé le 9 juillet 1706 à La Havane, à Cuba). Il est le troisième et le plus célèbre des 12 fils de Charles Le Moyne.

Pierre Le Moyne d'Iberville

Expéditions militaires variées

En 1686, Pierre Le Moyne d’Iberville et d’Ardillières se joint à l’expédition dirigée par Pierre de Troyes contre les Anglais à la baie James. En récompense, il est nommé gouverneur des postes de traite conquis. Il retourne à la baie James en 1688, en 1690 et en 1694. Il attaque alors les postes anglais et s’empare des fourrures. Le 5 septembre 1697, son navire, le Pélican, défait à lui seul trois navires de guerre anglais près de York Factory. Il coule le plus grand de ces navires et en force un autre à se rendre. Le troisième doit prendre la fuite. Le Pélican, sérieusement endommagé, sombre également. (Voir York Factory et la bataille de la baie d’Hudson.)

Iberville acquiert son courage féroce et son tempérament impitoyable dans le contexte d’une période de concurrence coloniale sans merci et de violentes guerres frontalières. En 1690, il participe à une guérilla sauvage contre Corlaer, en Nouvelle-Angleterre. Pendant l’attaque, une soixantaine de colons sont massacrés. En 1696-1697, il dirige une milice, des guerriers autochtones et des soldats français dans une expédition de saccage à Terre-Neuve. Ils brûlent, pillent et tuent environ 200 hommes. En 1698-1699, 1699-1700 et 1701-1702, Iberville commande des expéditions en Louisiane. Au cours de celles-ci, il aide à fonder les forts Maurepas, Mississippi et Saint-Louis (Old Mobile). Il acquiert des fourrures et négocie avec les peuples autochtones.

La dernière campagne d’Iberville, menée en 1706, est marquée par la controverse. Au cours de celle-ci, il pille sans merci la colonie anglaise de Nevis, dans les Antilles. Il meurt cette année-là, probablement de la fièvre jaune. Cela ne l’empêche pas d’être déclaré coupable de divers chefs d’accusation, notamment de commerce illégal. La majeure partie de ses biens est alors saisie à des fins de réparation.

Héritage

La carrière d’Iberville constitue un mélange troublant d’ambition commerciale et de zèle militaire. Ses conquêtes sont souvent éphémères et ses méthodes, souvent cruelles. Cependant, son audace suscite l’admiration même de ses ennemis. Il est le premier Canadien de naissance à recevoir la Croix de Saint-Louis (en 1699) pour sa bravoure.