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Lieu historique national des Fortifications-de-Québec

 Le lieu historique national des Fortifications-de-Québec commémore des FORTIFICATIONS militaires érigées par les Britanniques à Québec de 1820 à 1831.
Citadelle de Québec
Lord Dufferin, alors gouverneur général, posait un des premiers gestes de conservation du patrimoine urbain, en convainquant la ville de ne pas détruire les murs (photo de Michel Gagnon/Communications de la CUQ).

Lieu historique national des Fortifications-de-Québec

Le lieu historique national des Fortifications-de-Québec commémore des FORTIFICATIONS militaires érigées par les Britanniques à Québec de 1820 à 1831. Selon quelques écrivains du 19ee siècle, notamment Charles Dickens, ces fortifications qui dominent une falaise de 100 m, le cap Diamant, ont fait de la VILLE DE QUÉBEC le « Gibraltar de l'Amérique du Nord ». Les fortifications furent construites quand la ville était le principal port du Canada, pour lui assurer la protection contre des attaques provenant du FLEUVE SAINT-LAURENT, au sud, et des plaines d'Abraham, à l'Ouest. La forteresse pouvait aussi servir de dernier refuge à la garnison en cas d'un coup audacieux d'un ennemi.

La citadelle est une base militaire active depuis 1920. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada a désigné la Citadelle à la forme d'étoile irrégulière LIEU HISTORIQUE en 1946. Son importance avait toutefois été reconnue bien avant puisqu'elle fut l'un des tout premiers projets de CONSERVATION DU PATRIMOINE du Canada. La citadelle comprend 4 bastions ou saillies murales et de 3 courtines droites, tous construits en grès extrait des carrières de la région. À l'intérieur des murs, il y a 24 édifices, construits pour la plupart en pierre de taille grise. Parmi ces édifices, il y a l'une des deux résidences officielles du GOUVERNEUR-GÉNÉRAL (auparavant occupée par des officiers britanniques de la garnison), le quartier général du Royal 22e Régiment (auparavant un hôpital), la Porte Dalhousie, le mess des officiers et un musée. Les Fortifications de Québec sont l'une des raisons pour lesquelles l'arrondissement historique de Québec figure sur la liste des sites du PATRIMOINE MONDIAL DES NATIONS-UNIES depuis 1985. Les touristes et visiteurs peuvent pénétrer à l'intérieur de la Citadelle, mais doivent être accompagnés d'un guide avant de franchir la Porte Dalhousie.

Histoire de la Citadelle

La citadelle remplaça ou incorpora des bâtiments de défense du régime français, tel le rempart Ouest (se dressant toujours en face de l'Assemblée nationale). Après la CONQUÊTE (1759-1760), les Britanniques jugèrent ce rempart insuffisant, mais se préoccupaient plus de la situation en Europe que de ce qui se passait au Bas-Canada. Les tensions entre la Grande-Bretagne et les États-Unis ne cessant de croître, les Britanniques décidèrent de commencer à protéger leurs intérêts à l'intérieur de l'AMÉRIQUE DU NORD BRITANNIQUE, et pour ce faire, mirent en œuvre un plan élaboré par Gother Mann dans les années 1790. La construction du mur actuel qui couronne le promontoire de la haute ville et des quatre TOURS MARTELLO sur les plaines d'Abraham fut achevée avant le déclenchement de la GUERRE DE 1812. La Citadelle, au cœur du plan de Mann, ne fut pas construite parce que sa taille était beaucoup trop imposante et le coût de sa construction trop élevé. Sa construction commença après la guerre parce que l'armée britannique estimait que la paix était fragile et que la ville de Québec serait le but ultime de toute invasion.

Conçue par des ingénieurs britanniques sur un modèle classique, la Citadelle était plutôt anachronique, étant donné l'évolution récente de l'architecture militaire européenne. Elle fut commencée en 1820 et terminée en 1831, à l'exception de quelques bâtiments de service dont la construction ne prit fin qu'en 1850. La garnison fournit la majeure partie de la main-d'œuvre. La Citadelle fut conçue aussi bien comme caserne que comme dépôt d'armes, de munitions et de vivres, pourtant une partie seulement de la garnison de 1 000 hommes y logeait: les soldats étaient également cantonnés au parc de l'Artillerie et à la caserne des Jésuites (à l'emplacement actuel de l'Hôtel de Ville).

Après le milieu du XIXe, des améliorations apportées aux armements, en particulier l'introduction, en 1856, d'une artillerie légère plus précise et à plus longue portée, amenèrent les autorités britanniques à modifier profondément leur méthode de défense. Les fortifications militaires furent alors poussées plus loin du centre de la ville. Durant la GUERRE DE SÉCESSION, la menace d'une invasion américaine encouragea l'armée à bâtir trois forts, entre 1865 et 1871, sur les hauteurs de la Pointe-Lévis, de l'autre côté du fleuve. Tous ces bâtiments n'ont jamais été assaillis (si ce n'est par les touristes).

L'armée britannique quitta Québec en 1871. La Citadelle servit de quartier général pour une école d'artillerie de l'Armée canadienne et est devenue le quartier général du Royal 22e durant la Première Guerre mondiale. Lord DUFFERIN fut le premier gouverneur général à faire de la citadelle une résidence vice-royale (1872). Ce fut Dufferin qui réussit à persuader les politiciens locaux de sauver les anciennes promenades françaises de la destruction, mais il est à noter que son plan comprenait aussi des modifications telles que le prolongement de la Terrasse Dufferin à la Citadelle (1879) et une route qui ferait tout le tour de la forteresse.

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