Radio, théâtre de langue anglaise à la | l'Encyclopédie Canadienne

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Radio, théâtre de langue anglaise à la

Les dramatiques radio possèdent les mêmes qualités que les dramatiques présentées sur scène, au cinéma ou à la télévision, mais sans la dimension visuelle.
Thé\u00e2tre radiophonique
La Commission canadienne de radio-diffusion qui sera remplacée par la Société Radio-Canada, commen\u00e7a \u00e0 diffuser \u00e0 partir de Montréal, en anglais et en fran\u00e7ais. Sur la photo, thé\u00e2tre radiophonique dans les années 1930 (avec la permission de Biblioth\u00e8que et Archives Canada).

Radio, théâtre de langue anglaise à la

Au Canada, la production organisée de radio théâtres débute en 1925 lorsque les Chemins de fers nationaux du Canada (CN), dotés à cette époque d'un service radiophonique, entreprennent la diffusion de dramatiques. Les réseaux nationaux de radiodiffusion du CN, de la Commission canadienne de radio-diffusion (CCR) et de la Société Radio-Canada (SRC) sont à l'avant-garde du radio théâtre. Grâce à eux, de nombreux professionnels du théâtre canadiens ont pu bénéficier d'un auditoire et d'une formation.

Les dramatiques radio possèdent les mêmes qualités que les dramatiques présentées sur scène, au cinéma ou à la télévision, mais sans la dimension visuelle. Le son étant le seul moyen de communication, les concepteurs de radio théâtres doivent raffiner les techniques dont ils disposent : voix, musique, trucages sonores, ainsi que contrôle sonore et mixage. Le radio théâtre canadien est à l'avant-garde dans tous ces domaines et fait preuve d'ingéniosité dans la représentation et l'enchaînement des scènes, l'originalité de la musique et la description des personnages.

La première série dramatique diffusée au Canada, est une production du CN, CNRV Players, réalisée par Jack Gilmore à Vancouver de 1927 à 1932. Les productions de l'époque incluent, entre autres, des pièces de Shakespeare, des adaptations de pièces américaines ou européennes et de romans, ainsi que des créations locales. La première série comprenant des oeuvres d'auteurs canadiens, Romance of Canada, comporte 24 pièces sur l'histoire du Canada écrites par Merrill DENISON. Elle est réalisée dans les studios montréalais du CN (1931-1932). Tyrone GUTHRIE réalise les 14 premières dramatiques. Rupert Caplan et Esmie Moonie prennent la relève pour la deuxième saison. Une autre série, The CKUA Players, réalisée par Sheila Marryat à la station de radio de l'U. de l'Alberta, est diffusée tout au long des années 30 par de nombreuses stations du réseau de l'Ouest.

Le réseau radiophonique du CN est nationalisé en 1932 et donne naissance à la Commission canadienne de la radio-diffusion (voir RADIODIFFUSION ET TÉLÉDIFFUSION). En trois ans, à partir de novembre 1933, la CCR augmente à 17 le nombre de séries diffusées chaque semaine sur son réseau national anglais, avec Ernest BUSHNELL comme directeur des émissions. La série Radio Theatre Guild de Rupert Caplan, diffuse de Montréal qui comprend des pièces canadiennes, américaines et européennes, est la plus populaire. Parmi les séries les plus écoutées, signalons aussi Forgotten Footsteps, de Don Henshaw, et le feuilleton Youngbloods of Beaver Bend. En novembre 1936, la CCR devient la SOCIÉTÉ RADIO-CANADA. Le premier superviseur des émissions dramatiques, Rupert Lucas, poursuit dans la même veine avec divers classiques, notamment Shakespeare, des adaptations de romans, des documentaires et des dramatiques écrites pour la radio. Il lance des émissions régionales hebdomadaires produites à Winnipeg, à Toronto, à Montréal et à Vancouver. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, les séries du Service des émissions dramatiques de Radio-Canada deviennent d'importants outils de sensibilisation et de propagande. La SRC entreprend donc de centraliser la production des principales séries dramatiques.

L'arrivée d'Andrew ALLAN, en 1943, au poste de superviseur national des émissions dramatiques, marque le début de l'âge d'or des dramatiques radio. Les pièces canadiennes originales volent la vedette au théâtre britannique et au théâtre américain qui dominaient jusque-là. En janvier 1944, Allan lance une nouvelle série hebdomadaire, Stage, réalisée à Toronto. Il y présente un choix équilibré de créations d'auteurs canadiens et des meilleures pièces classiques et modernes européennes et américaines. Stage attire un auditoire national considérable. L'équipe de cette émission fait figure de troupe nationale de théâtre professionnel et sert de modèle pour les séries régionales successives de Radio-Canada. En 1947, c'est au tour d'Halifax de réaliser sa propre série dramatique.

La même année, une autre série débute à Toronto : CBC Wednesday Night. On y présente des oeuvres étrangères et canadiennes. Quatre grands réalisateurs de dramatiques se partagent la réalisation : Andrew Allan, Rupert Caplan, Esse W. LJUNGH et J. Frank Willis.

Le réseau de Radio-Canada, où sont diffusées ces grandes séries nationales et régionales, sert de scène prestigieuse aux meilleures pièces canadiennes et internationales et devient un lieu de formation pour de nombreux professionnels du théâtre canadiens. Citons, parmi les auteurs les plus connus de ces séries : Fletcher Markle, Len Peterson, Joseph SCHULL, Mac Shoub, Lister SINCLAIR, Gerald Noxon, Alan King, Mavor MOORE, Hugh Kemp et W.O. MITCHELL. De 1944 à 1961, la SRC produit quelque 6000 dramatiques dans le cadre de plus de 100 séries réalisées partout au Canada. Plus de la moitié de ces dramatiques sont des oeuvres canadiennes.

Le réseau de télévision de langue anglaise de Radio-Canada, créé en 1952, et dont la programmation comporte aussi des émissions dramatiques, attire petit à petit un nombre important d'amateurs de théâtre et les éloigne de la radio (voirTÉLÉVISION, DRAMATIQUES DE LANGUE ANGLAISE). L'essor que connaît le théâtre dans les années 1950 accentue ce phénomène. C'est notamment le cas du FESTIVAL DE STRATFORD, auquel de nombreux professionnels de Radio-Canada ont participé. La production de radio théâtres ne diminue pas pour autant, du moins jusqu'au milieu des années 1960. La deuxième génération de réalisateurs de Radio-Canada, tels John Reeves et Gerald Newman, expérimente de nouvelles techniques. Les séries Stage et Wednesday Night (qui deviendra Tuesday Night), se poursuivent jusqu'au milieu des années 1970 et, de nos jours, le réseau national ainsi que la plupart des régions continuent de réaliser des radio théâtres et ce, malgré la centralisation de Radio Canada.

Au cours des années 1980, les Canadiens redécouvrent la radio parlée, c'est-à-dire la radio des idées et des dramatiques. Le réseau national présente davantage de séries dramatiques : Stereo Theatre, Vanishing Point, les éléments dramatiques quotidiens de la série Morningside (du même genre que Wednesday Night), la série vedette Sunday Matinee (composée de pièces originales). Un des changements les plus importants est le caractère plus populaire de la programmation, pour attirer un auditoire plus nombreux.

Au début des années 1990, toutes ces séries ont disparu ou se sont modifiées radicalement par rapport aux années 1980. Morningside devient hebdomadaire et reprend par exemple des dramatiques policières présentées dans le cadre de The Mystery Project. Sur le réseau FM (maintenant Radio Two), Monday Night Playhouse diffuse une série de pièces choisies d'une durée d'une heure, reprises par Sunday Showcase sur le réseau AM (maintenant Radio One). Cette série comprend des pièces originales et des adaptations dramatiques de romans contemporains connus. A la fin des années 1990, elle n'est plus diffusée que mensuellement.

En parallèle, le réseau de Radio-Canada continue de produire des satires populaires, quelques-unes dans la tradition de Rawhide de Max Ferguson et de Wayne and Shuster et d'autres dans des styles plus modernes. Les séries Royal Canadian Air Farce et Double Exposure sont devenues des séries télévisées. Radio-Canada continue de produire des dramatiques radio, surtout dans les régions de Vancouver et des Prairies, mais on les entend rarement sur le réseau national.

Un phénomène important qui débute au milieu des années 1990 est la collaboration de Radio Canada avec les chaînes radiophoniques d'autres pays anglophones pour la production de dramatiques. Cette collaboration revêt différentes formes : la diffusion de dramatiques produites par d'autres pays sur le réseau de Radio Canada; les coproductions de dramatiques par des producteurs de Radio Canada et des producteurs d'autres radios nationales pour lesquelles on utilise les équipes et les installations des radios des deux pays et la diffusion de ces émissions dans les deux pays; enfin des coproductions compliquées enregistrées et montée dans plusieurs pays. Le partenaire favori de Radio Canada pour ces coentreprises est l'Australian Broadcasting Corporation. À l'automne 1999, les séries dramatiques sérieuses d'une heure diffusées par Radio-Canada le dimanche et le lundi présentent une sous-série de sept dramatiques « Work-Play 2 » produites par l'Australie, Hong-Kong, la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud ainsi que des productions de la SRC. Ces partenariats ont pour effet d'ouvrir de nouveaux horizons aux producteurs de dramatiques et aux auditeurs canadiens. La préférence pour les dramatiques populaires affichée par Radio Canada dans les années 1980 se poursuit au cours des années 1990. Ainsi les dramatiques expérimentales, telles que celles créées actuellement dans le studios d'art acoustique du réseau mondial WDR en Allemagne et ailleurs (avec des techniques inspirées des émissions à la fois documentaires, dramatiques et musicales de Glenn GOULD diffusées sur les ondes de Radio Canada à la fin des années 1970) n'ont pas trouvé de place jusqu'à présent dans la programmation de Radio Canada.

La plupart des quelque 7000 pièces radiophoniques écrites par des auteurs canadiens ont été publiées. Le Centre d'études en radiotélévision de l'U. Concordia, à Montréal, conserve les archives officielles des textes des pièces radiophoniques de Radio-Canada. Les bandes sonores se trouvent aux Archives nationales du Canada (Ottawa), aux archives de Glenbow (Calgary) et aux archives de plusieurs provinces et universités. Les enregistrements plus récents sont conservés aux Archives d'émissions de Radio Canada.

Voir aussi PROGRAMMATION RADIOPHONIQUE.

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