Redhill, Michael | l'Encyclopédie Canadienne

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Redhill, Michael

Michael Redhill (alias Inger Ash Wolfe), poète, dramaturge, auteur de nouvelles et romancier (né le 12 juin 1966 à Baltimore, dans le Maryland). Michael Redhill est connu pour ses poèmes, ses pièces de théâtre et ses romans primés. Sa pièce de théâtre de 2001, intitulée Building Jerusalem, remporte un Dora Award et un prix Chalmers, tandis que sa pièce de théâtre de 2005 Goodness remporte deux prix au Fringe Festival d’Édimbourg. Michael Redhill est lauréat du prix Books in Canada First Novel de 2001 pour Martin Sloane, du prix littéraire de la Ville de Toronto de 2007 pour Consolation et du prix Scotiabank Giller 2017 pour Bellevue Square. Il publie également trois romans policiers à suspense sous l’alias Inger Ash Wolfe.

Michael Redhill

Michael Redhill au Festival des écrivains Eden Mills, 10 septembre 2017.

Jeunesse et éducation 

Michael Redhill est né à Baltimore, dans le Maryland, où son père est médecin résident à l’Université Johns Hopkins. Il est élevé à Toronto. Il fréquente l’Université d’Indiana pendant un an avant de retourner à Toronto pour poursuivre son baccalauréat ès arts en théâtre, en cinéma et en études anglaises. Il termine son programme de trois ans en sept ans à l’Université York et à l’Université de Toronto.

Poésie

Les premières publications de Michael Redhill sont principalement des recueils de poésie, dont Music for Silence (1985), Temporary Captives (1989), Asphodel (1997) et Light-Crossing (2001). Il reçoit une bourse Works in Progress du Conseil des arts de l’Ontario en 1990 et en 1994 pour sa poésie et une bourse du Conseil des arts du Canada en 1993 et en 1996. Sa poésie lui vaut plusieurs prix, dont la première place du concours national de poésie de la League of Canadian Poets, le prix Norma Epstein en 1990 et le prix E. J. Pratt en 1991 (voir Edwin John Pratt).

Pièces de théâtre

Michael Redhill est également un dramaturge de renom. En 1993, il est nommé écrivain en résidence du Conseil des arts de l’Ontario au Tarragon Theatre, situé à Toronto. Sa pièce de théâtre Building Jerusalem (2001), qui se déroule à Toronto à l’aube du 20e siècle, remporte un Dora Award pour la meilleure nouvelle pièce de théâtre et le prix Chalmers pour les pièces de théâtre, d’un total de 25 000 $. Il est également mis en nomination pour le Prix du gouverneur général dans la catégorie théâtre. Sa pièce de théâtre Goodness (2005), réflexion extrêmement personnelle sur la tristesse et l’Holocauste accompagnée de musique chorale, gagne un Scotsman Fringe First Award et le Carol Tambor Best of Edinburgh Award au Fringe Festival d’Édimbourg.

Martin Sloane (2001)

Michael Redhill est acclamé à l’échelle nationale et internationale pour ses œuvres de fiction. Son roman Martin Sloane (2001) remporte le Books in Canada First Novel Award et le prix Commonwealth Writers (Caraïbes et Canada) en plus d’être mis en nomination pour le prix Scotiabank Giller. Le roman explore la relation entre Jolene Iolas, étudiante à l’université, et Martin Sloane, un artiste excentrique. Ce récit complexe est narré par Jolene, à la recherche de Martin, mystérieusement disparu. L’auteur consacre dix ans à l’écriture de ce roman, dont il produit douze versions.

Fidelity (2004)

Le recueil de nouvelles Fidelity (2004) explore les joies, les trahisons et les échecs du mariage, des relations familiales et de l’amitié. Il porte sur une mère qui tente de se rapprocher de son fils surdoué, sur un père qui compose difficilement avec la soudaine maturation sexuelle de sa fille et sur plusieurs hommes qui ne semblent jamais savoir quand une relation prend fin ni même si elle a commencé.

Consolation (2006)

Le second roman de Michael Redhill, Consolation (2006), retrace l’évolution de Toronto à travers la mort de deux de ses citoyens, à un siècle et demi d’intervalle. Unissant histoire publique et douleur personnelle, ce roman démontre l’habileté avec laquelle l’auteur se penche sur les subtilités et les aléas des relations humaines. Il remporte le prix littéraire de la Ville de Toronto et est sélectionné pour le prix Man Booker.

Bellevue Square (2017)

Bellevue Square, le premier roman publié par Michael Redhill après avoir délaissé l’alias Inger Ash Wolfe, remporte le prix Scotiabank Giller. Ce roman à suspense porte sur une femme qui découvre son sosie dans un parc au Kensington Market de Toronto. Le jury salue les « merveilles littéraires complexes » que recèle cette œuvre.

L’auteur aurait déclaré qu’il n’avait que 411,46 $ dans son compte bancaire avant de déposer le prix de 100 000 $. Avant de remporter ce prix, il subvient à ses besoins en travaillant comme réviseur indépendant, en enseignant à temps partiel à l’Université de Toronto et à l’Université York et en vendant certains de ses objets de collection en ligne. Se consacrer à temps plein à l’écriture nuit considérablement à ses finances. Après avoir déposé le prix, il diffuse une photo sur les réseaux sociaux du nouveau solde de son compte, qui s’élève à 100 411,46 $.

Lors d’un discours de remerciement fort en émotions, Michael Redhill remercie d’autres écrivains canadiens, tout particulièrement Michael Ondaatje et Linda Spalding, pour leur soutien et leurs encouragements. Il considère la communauté canadienne d’écrivains comme une source inépuisable de soutien émotionnel et artistique : « Les amis écrivains sont ceux qui disent : “Oui, c’est horrible d’être pauvre. N’arrête pas d’écrire. ”. »

Publications sous l’alias d’Inger Ash Wolfe

Michael Redhill publie également sous l’alias d’Inger Ash Wolfe, en parti inspiré du nom maternel de sa grand-mère, Wolfinger. Il publie son premier roman policier, The Calling (trad. Le guérisseur, 2011), en tant qu’Inger Ash Wolfe en 2008. Le roman est centré sur une détective d’une petite ville d’Ontario, Hazel Micallef. Il remporte un franc succès, et la description de l’auteur sur la couverture laisse entendre que celui-ci est un écrivain nord-américain de renom, ce qui mène à des spéculations sur sa véritable identité. Certains suggèrent les auteurs Jane Urquhart, Linda Spalding, Margaret Atwood et Farley Mowat,tandis que d’autres croient qu’il s’agit de Michael Redhill. Celui-ci ne dévoile toutefois pas son identité lorsqu’on lui pose la question en 2008. Par la suite, Inger Ash Wolfe publie trois autres romans : The Taken (2010; trad. Captifs, 2010), A Door in the River (2012) et The Night Bell (2015).

En 2012, Michael Redhill révèle qu’il est Inger Ash Wolfe dans un article du Globe and Mail, où il mentionne avoir publié des poèmes sous un alias dans les années 1980 et avoir trouvé l’expérience exaltante. En tant qu’écrivain, il est séduit par l’idée de disparaître complètement dans ses personnages et ses œuvres. La pseudonymie est un thème récurrent dans l’ensemble de ses romans policiers, à commencer par The Calling.

Étant donné l’évolution rapide de l’industrie de l’édition, il est difficile pour l’auteur de maintenir une identité distincte en tant qu’Inger Ash Wolfe, surtout car tant de personnes s’attendent à ce que ce dernier fasse une sortie publique. Michael Redhill admet qu’avec son alias, il pouvait écrire plus rapidement, mais il décide ultimement qu’il est temps de dévoiler son identité : « Nous voici, après sept ans dans le secret. Je dois l’admettre, cela m’attriste un peu. L’alias d’Inger Ash Wolfe assouvissait un désir particulier lorsqu’il m’appartenait uniquement, mais je m’en délaisse maintenant. »

Autres projets

De 1993 à 1996, Michael Redhill est membre du comité de rédaction de la maison d’édition littéraire Coach House Press. Il est rédacteur en chef du premier journal littéraire du Canada, Brick, de 2000 à 2009. Il travaille également comme réviseur, écrivain fantôme, scénariste, critique culturel et essayiste.

Vie personnelle

Michael Redhill habite à Toronto avec sa partenaire, une conseillère en soins de santé, ainsi que leurs deux fils.

Publications

Œuvres de fiction

The Calling (2008; sous l’alias Inger Ash Wolfe; trad. Le guérisseur, 2011)

The Taken (2010; sous l’alias Inger Ash Wolfe; trad. Captifs, 2010)

Prix et distinctions

  • Prix Norma Epstein dans la catégorie poésie, Université de Toronto (1990)
  • Prix E. J. E. J. Pratt dans la catégorie poésie, Université de Toronto (1991)
  • Première place, concours national de poésie, League of Canadian Poets (1988)
  • Meilleure nouvelle pièce de théâtre (Building Jerusalem), Dora Awards (2001)
  • Prix Chalmers (Building Jerusalem) [2001]
  • Prix Books in Canada First Novel (Martin Sloane) [2001]
  • Scotsman Fringe First Award (Goodness), Fringe Festival d’Édimbourg (2006)
  • Carol Tambor Best of Edinburgh Award (Goodness), Fringe Festival d’Édimbourg (2006)
  • Prix littéraire de la Ville de Toronto (Consolation) [2007]
  • Prix Scotiabank Giller (Bellevue Square) [2017]