R.H. Thomson | l'Encyclopédie Canadienne

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R.H. Thomson

Robert Holmes Thomson, C.M., acteur, metteur en scène, dramaturge (né le 24 septembre 1947 à Richmond Hill, en Ontario). R.H.Thomson est un des plus importants acteurs de théâtre au Canada. Il est aussi très connu pour ses nombreux rôles à la télévision et au cinéma, dont celui de Matthew Cuthbert dans Anne withanE (2017-2019), l’adaptation d’Anne, la maison aux pignons verts de CBC/Netflix. Il a remporté un prix Genie, deux prix Gemini, un Dora Award et un Prix Écrans canadiens, de même qu’un Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle pour l’ensemble de ses réalisations. R.H.Thomson est un défenseur passionné des arts et de la culture au Canada. Il a été reçu dans l’Ordre du Canada en 2010.


Thomson, R.H.
(avec la permission de CooperShoots)
Jeunesse et début de carrière

Robert Holmes Thomson naît à Richmond Hill, en Ontario. Enfant, il se passionne pour le théâtre et les mathématiques. Le fait que sa mère pratiquait le théâtre amateur à Richmond Hill et à Toronto lui a, selon ses dires, inspiré le goût du théâtre dès son plus jeune âge.

En 1969, R.H. Thomson reçoit un baccalauréat en sciences de l’Université de Toronto. Il étudie ensuite à l’École nationale de théâtre puis à la London Academy of Music and Dramatic Art (LAMDA), en Angleterre. Il lance sa carrière d’acteur au sein d’une troupe shakespearienne itinérante dirigée par Tina Packer. Il revient au Canada en 1972 et commence à bâtir sa réputation d’acteur versatile sur scène et habile à l’écran dans les rôles de genre.

Faits saillants de carrière au théâtre

R.H. Thomson fait ses débuts au Festival de Stratford en 1982 en incarnant Marc Antoine dans Julius Caesar. Par la suite, il s’attaquera à d’autres rôles classiques, comme Hamlet (Toronto Free Theatre, 1986) et Cyrano de Bergerac (Theatre Calgary, Manitoba Theatre Centre, Centre national des arts, 1996). Toutefois, ses plus belles réalisations restent ses rôles dans des pièces modernes et contemporaines, où la critique apprécie son sens du détail et l’intelligence passionnée de son jeu. Parmi celles-ci, on retrouve Death and the Maiden d’Ariel Dorfman (Manitoba Theatre Centre, Canadian Stage Company, 1993), Oleanna de David Mamet (Canadian Stage, 1995) et Copenhagen de Michael Frayn (Theatre Calgary, 2003).

R.H. Thomson participe aussi à la création de nombreuses pièces canadiennes, la plus connue étant le grand succès critique Glenn de David Young. Avec sa taille svelte et son sens de l’ironie, R.H. Thomson se révèle l’acteur idéal pour incarner l’excentrique pianiste canadien Glenn Gould.

Dans les années 1990, R.H Thomson se lance aussi dans la mise en scène de productions de théâtres régionaux à travers le Canada. Il écrit et interprète un spectacle solo très personnel, The Lost Boys, basé sur les lettres envoyées à la maison par ses cinq grands-oncles alors qu’ils combattaient à la Première Guerre mondiale. La pièce est créée par la Great Canadian Theatre Company d’Ottawa en 2000, et la version télévisée vaut à R.H. Thomson son deuxième prix Gemini en 2003. En 2015, R.H.Thomson met en scène The Crucible d’Arthur Miller au Theatre Calgary.

Faits saillants de carrière au cinéma et à la télévision

R.H. Thomson mène également une carrière longue et versatile à la télévision et au cinéma. Au petit écran, il devient un incontournable des drames historiques canadiens. Parmi les plus notables, on retrouve Charlie Grant’s War (1985), où il incarne le rôle-titre, celui d’un diamantaire canadien qui a permis à des Juifs autrichiens d’échapper aux nazis. Il remporte un prix Gemini pour son interprétation du docteur Frederick Banting, l’inventeur de l’insuline, dans Glory Enough For All (1988). On le retrouve dans des téléfilms ou des miniséries comme Trudeau (2002), Prairie Giant: The Tommy Douglas Story (2006), October 1970 (2006, dans le rôle de James Cross, otage du FLQ) et The Englishman’s Boy (2008). (Voir aussi: Pierre Trudeau; Tommy Douglas; Crise d’octobre.)

Du côté des séries télévisées, R.H. Thomson incarne le timide inventeur Jasper Dale dans la populaire Road to Avonlea (1992-1994) et il est le dernier invité de l’inépuisable série de CBC Man Alive (1996–2001). On le retrouve dans plusieurs téléfilms incluant If You Could See What I Hear, pour lequel il remporte un prix Genie (1982), Heaven on Earth (1986), The Lotus Eaters (1993), Twilight of the Ice Nymphs de Guy Maddin (1997) et Bonhoeffer: Agent of Grace (2000).

En 2015, R.H. Thomson apparaît comme invité dans des émissions de CBC comme Republic of Doyle et dans le film de Dennis Lee Jesus Henry Christ. En 2017, il prend le rôle de Matthew Cuthbert dans Anne with an E, l’adaptation de Anne, la maison aux pignons verts de Lucy Maud Montgomery coproduite par CBC et Netflix. Donnant la réplique à l’actrice canado-irlandaise Amybeth McNulty et l’actrice britannique Geraldine James, son interprétation du timide Matthew Cuthbert lui vaut un prix Écrans canadien pour meilleur acteur de soutien.

Militantisme

R.H. Thomson est un défenseur passionné des arts et de la culture. «L’histoire de mon pays signifie beaucoup pour moi, dit-il.[…] Quand vous connaissez l’histoire d’une nation, vous la comprenez mieux que par les grands titres.» De 1991 à 1992, il est producteur artistique de Toronto’s World Stage. Il participe à la fondation de ShakespeareWorks, un projet de théâtre éducatif destiné à faire découvrir Shakespeare aux jeunes. De 2000 à 2005, il est président du conseil de leadership des artistes du Réseau international pour la diversité culturelle. Enfin, il dirige la reconstitution du débat de 1834 à la mairie de Toronto à l’occasion du 175eanniversaire de la ville, où Eric Peterson incarne William Lyon Mackenzie.

En 2008, R.H. Thomson est l’instigateur des projets historiques internationaux Vigile 1914-1918 Vigil et The World Remembers/Le Monde se souvient. Les noms des Canadiens morts durant la Première Guerre mondiale sont projetés sur le mur de la Maison du Canada à Londres, en Angleterre, et dans six villes canadiennes. Le succès de ce projet lui inspire l’idée de marquer le centenaire du début de la Première Guerre mondiale, en 2014, en exposant les noms des soldats morts de toute nationalité, année après année, sur des écrans dans des écoles, des musées, des bibliothèques et des lieux publics ainsi qu’en ligne.

Vie personnelle

R.H. Thomson habite à Toronto avec sa femme Laurie Matheson. Ils ont deux fils, Macintosh et Andrew.

Honneurs

R.H. Thomson a incarné un bon nombre de personnages historiques, de Glenn Gould au docteur Frederick Banting. Outre ses prix Genie et Gemini, il a remporté un Dora Award pour son rôle-titre dans Hand to Hand (Toronto Free Theatre, 1983), et il a été honoré par le Toronto Drama Bench pour l’ensemble de son œuvre en 1992. En 1997, il a reçu le prix Gascon-Thomas de l’École nationale de théâtre. L’année suivante, il a reçu un doctorat honorifique du collège Trinity de l’Université de Toronto. En 2010, il a reçu le Barbara Hamilton Memorial Award «pour excellence et pour son travail de promoteur et d’ambassadeur des arts», et il a été reçu dans l’ Ordre du Canada.

Prix

  • Meilleure performance d’un acteur dans un rôle de soutien (If You Could See What I Hear), Prix Genie (1983)
  • Meilleure performance dans un rôle principal masculin (Hand to Hand), Dora Mavor Moore Award (1983)
  • Meilleure performance pour un rôle principal dans une dramatique ou une minisérie (Glory Enough for All), Prix Gemini (1989)
  • Toronto Drama Bench Award (1992)
  • Prix Gascon-Thomas, École nationale de théâtre du Canada (1997)
  • Prix Herbert Whittaker pour contribution remarquable au théâtre canadien, Association des critiques de théâtre du Canada (1999)
  • Meilleure émission de nouvelles et d’affaires publiques (The Lost Boys), prix Gemini (2003)
  • Barbara Hamilton Memorial Award (2010)
  • Membre, Ordre du Canada (2010)
  • Prix d’excellence, ACTRA Toronto (2014)
  • Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle pour l’ensemble de son œuvre (2015)
  • Meilleur acteur dans un rôle de soutien (Anne with anE), prix Écrans canadiens (2019)