Bringhurst, Robert | l'Encyclopédie Canadienne

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Bringhurst, Robert

Robert Bringhurst, poète, traducteur, linguiste, critique, typographe, dessinateur-maquettiste (Los Angeles, É.-U., 16 octobre 1946). Fils d'immigrants, Robert Bringhurst grandit dans différentes localités du Montana, de l'Utah, du Wyoming, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique.

Bringhurst, Robert

Robert Bringhurst, poète, traducteur, linguiste, critique, typographe, dessinateur-maquettiste (Los Angeles, É.-U., 16 octobre 1946). Fils d'immigrants, Robert Bringhurst grandit dans différentes localités du Montana, de l'Utah, du Wyoming, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Bringhurst est étudiant de premier cycle pendant dix ans. Il étudie la physique, l'architecture et la linguistique au Massachusetts Institute of Technology ainsi que la philosophie et les langues orientales à l'Université de l'Utah avant d'obtenir un baccalauréat ès arts en littérature comparative à l'Université d'Indiana. Il reçoit une maîtrise en beaux-arts en création littéraire à l'UNIVERSITÉ DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE, où il enseigne de 1977 à 1980. Tout en demeurant un chercheur indépendant, il donne fréquemment des conférences et accepte d'être poète résident ainsi qu'écrivain résident dans nombre d'universités canadiennes, américaines et européennes.

Une grande partie de l'œuvre de Bringhurst reflète ses talents de dessinateur-maquettiste et de typographe, mais témoigne aussi de son intérêt pour les relations qu'entretiennent le langage et les écrits. Il collabore à la rédaction de Fine Print: A Review for the Arts of the Book (1985-1990) et réalise une révision subtile du texte-clé de Warren Chappell, A Short History of the Printed Word. L'œuvre de Bringhurst The Elements of Typographic Style (1992) est considérée comme un classique dans son domaine.

Son premier livre, The Shipwright's Log (1972), un recueil de poésie, est tout d'abord publié en 260 exemplaires. Les recueils suivants, comme The Beauty of Weapons, qui est en nomination pour le PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL, sont l'objet de plus gros tirages. Cela dit, une grande partie de la poésie de Bringhurst paraît sous forme d'éditions limitées, de livres de colportage et de dépliants. Ses premiers vers sont teintés de l'influence de poètes modernes comme Ezra Pound et Wallace Stevens mais, par la suite, son œuvre fait de plus en plus preuve de diversité, autant pour ce qui est de la langue que de la technique. Avec The Blue Roofs of Japan (1986), Bringhurst commence à écrire des vers polyphoniques destinés à l'interprétation. New World Suite no 3, que le poète qualifie de « musique de chambre pour des voix parlantes », est composée de vers écrits pour trois voix parlant en même temps. Ursa Major (2003) est une œuvre multilingue qui utilise l'anglais, le cri, le grec et le latin pour explorer les variations culturelles du mythe de la constellation.

Bringhurst est surtout connu pour The Ravel Steals the Light (1984), une adaptation des dix mythes HAÏDAS du Filou coécrite et illustrée par Bill REID. The Black Canoe, une collaboration avec le photographe Ulli Steltzer, est axée sur Spirit of Haida Gwaii, une sculpture de Reid commandée par l'ambassade du Canada à Washington D.C. Le livre est à la fois un aperçu de l'histoire et de la culture haïda, un compte rendu des revendications territoriales des autochtones ainsi qu'une interprétation de la sculpture dans le contexte de la mythologie haïda. Bringhurst continue son travail sur Reid, qu'il considère comme son mentor, à titre d'éditeur de Solitary Raven (2000), un recueil posthume de textes de l'artiste et sculpteur.

Bringhurst explore davantage la culture haïda dans son œuvre la plus ambitieuse, Masterworks of the Classical Haida Mythtellers, une trilogie comprenant ses traductions de contes, de poèmes et d'histoires à partir de transcriptions faites par l'anthropologue américain John Reed Swanton à l'aube du XXe siècle. Dans le premier volume, A Story as Sharp as a Knife (1999), Bringhurst présente les conteurs haïdas classiques. Il affirme que la littérature orale des Premières Nations a été présentée à tort comme des histoires, mythes et contes populaires anonymes, alors qu'il s'agit d'œuvres de personnes créatives. Ses arguments les plus solides se trouvent dans le deuxième volume, Nine Visits to the Mythworld (2001), exclusivement consacré à des traductions de Ghandl (Walter McGregor), que Bringhurst juge plus accompli « que tout poète ou romancier canadien ayant écrit en anglais ou en français à cette époque ». Le recueil de neuf poèmes narratifs est en nomination pour le premier Griffin Poetry Prize. La trilogie se termine avec Being in Being (2003), qui est constituée d'œuvres du conteur Skaay (John Sky).

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