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Robert Harris

Robert Harris, artiste et professeur (né le 18 septembre 1849 à Vale of Conway, au Pays de Galles; décédé le 27 février 1919 à Montréal, au Québec).
Réunion des délégués
À la conférence de Québec de 1864. Fusain et sanguine sur papier vélin, de Robert Harris, 1883 (avec la permission de la National Gallery of Canada/Musée des Beaux-Arts du Canada, Ottawa).
 Une rencontre des commissaires d
Huile sur toile de Robert Harris, 1885 (avec la permission de la National Gallery of Canada/Musée des Beaux-Arts du Canada, Ottawa).\r\n \r\n\r\n

Robert Harris, artiste et professeur (né le 18 septembre 1849 à Vale of Conway, au Pays de Galles; décédé le 27 février 1919 à Montréal, au Québec). Robert Harris est mieux connu pour sa peinture Les Pères de la Confédération, détruite dans l’incendie ayant ravagé les édifices du Parlement à Ottawa en 1916. C’est le portraitiste canadien le plus célèbre de son époque, illustrant la politique, les affaires et les élites sociales du pays.

Jeunesse et éducation

Robert Harris immigre à Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard) avec sa famille en 1856. Son frère, l’architecte William Critchlow Harris, est du voyage. À Charlottetown, Robert Harris fréquente le Prince of Wales College. Dès l’enfance, obsédé par le dessin, il copie des illustrations de magazines. Sa mère, appuyant les intérêts de son fils, prend des dispositions pour l’envoi de matériel de peinture depuis Liverpool, en Angleterre. Robert Harris reçoit une excellente formation musicale à Charlottetown, où il apprend à jouer de la flûte et du violon. Il estime toutefois que pour véritablement s’épanouir en tant qu’artiste visuel, il doit quitter l’Île-du-Prince-Édouard et partir vivre à Liverpool, où vit la famille de sa mère. Pour financer son voyage, il commence en 1864 à travailler aux côtés de Henry Jones Cundall, arpenteur de Charlottetown. Trois ans plus tard, il met le cap sur Liverpool.

À Liverpool, où il vivra pendant trois mois, il passe au moins deux jours par semaine à dessiner à la bibliothèque publique et au musée. Il s’inspire des importantes expositions et collections d’histoire naturelle, sous forme de sculptures anciennes et modernes, qu’offrent ces endroits. Tout au long de sa carrière, Robert Harris demeure engagé à dessiner à partir de moulages, en partie parce qu’une telle démarche favorise une représentation réaliste et anatomiquement précise du corps humain. Lorsqu’il rentre à Charlottetown, l’artiste est déjà déterminé à faire carrière comme portraitiste.

À l’automne 1872, Robert Harris est chargé de peindre le portrait des présidents de la Chambre d’assemblée de l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi que de William Garvie, commissaire des Travaux publics et des Mines de la Nouvelle-Écosse. En janvier de l’année suivante, il déménage à Boston, au Massachusetts, où il demeurera pendant deux ans. Là-bas, il peint des vues de la ville et un vaste éventail d’objets exposés au Musée des beaux-arts, dont certains sont reproduits dans des journaux d’Halifax. Le peintre fait également l’expérience du dessin à partir de modèles vivants au Lowell Institute et suit un cours d’anatomie artistique avec le Dr William Rimmer, artiste américain originaire de Liverpool s’étant établi au Massachusetts après un passage en Nouvelle-Écosse. Tout en continuant à peindre régulièrement ses portraits, il se rend à Londres, en Angleterre, en 1876, où il est admis à la Slade School of Fine Art. Il fréquente à la même époque la Heatherly School of Fine Art, en plus d’être étudiant visiteur au Royal Colonial Institute. En 1877, il passe également quelque temps à Paris, travaillant avec un groupe de jeunes peintres à l’Atelier Bonnat sous la supervision de Léon Bonnat, éminent peintre académique de scènes historiques. De retour à Charlottetown en janvier 1879, Robert Harris constate bien vite l’impossibilité d’entreprendre une carrière comme portraitiste à l’Île-du-Prince-Édouard. L’automne suivant, il déménage à Toronto.

Artiste de la Confédération

À Toronto, Robert Harris se lie d’amitié avec Lucius O’Brien, alors vice-président de l’Ontario Society of Artists. En 1880, sur recommandation de Lucius O’Brien, lord Lorne propose sa candidature comme membre fondateur de l’Académie canadienne des arts (aujourd’hui Académie royale des arts du Canada). Les commandes et projets ne tardent pas à venir. Harris peint le portrait du révérend George Whitaker, doyen du Trinity College (établissement qui s’ajoutera plus tard à l’Université de Toronto). John Gordon Brown, éditeur du Globe de Toronto (le futur Globe and Mail), lui propose ensuite de se rendre à Lucan, en Ontario, pour y créer des illustrations des hommes accusés du meurtre de James Donnelly et de sa famille. L’artiste fournit également des illustrations pour le projet de livre de Lucius O’Brien, Picturesque Canada.

Jouissant d’une relative stabilité financière, en 1881, Robert Harris entreprend un autre voyage en Europe, cette fois-ci en Angleterre, en France et en Italie. C’est au cours de ce voyage qu’il entendra parler de ce qui deviendra par la suite sa plus importante commande à vie : une peinture commémorant les Pères de la Confédération. De retour au Canada, en 1883, les négociations concernant une peinture de la Conférence de Charlottetown sont terminées, même si l’on convient par la suite d’illustrer plutôt la Conférence de Québec. Robert Harris entame ses recherches pour le projet en envoyant des questionnaires aux 33 délégués qui étaient présents à l’événement; il reçoit 20 réponses. Il étudie également des photographies prises par William Notman et son cabinet, ainsi que par William James Topley, directeur d’un bureau du cabinet de Notman à Ottawa. C’est à Montréal que Robert Harris termine La réunion des délégués de l’Amérique du Nord britannique devant régler les conditions de la Confédération, Québec, octobre, 1864, presque 20 ans après la tenue de l’événement. Le tableau est suspendu dans la salle du comité des chemins de fer des édifices du Parlement à Ottawa. Il est présenté dans le cadre d’une exposition d’art canadien à Liverpool, en Angleterre, en 1910, avant de connaître une fin désastreuse dans l’incendie qui ravagera les édifices du Parlement six ans plus tard.

Robert Harris consacre le reste de sa vie à la réalisation de portraits d’éminents personnages canadiens. Il en peindra plus de 200, dont ceux de Thomas Workman, de sir Hugh Allan, de sir John A. Macdonald, de George Monro Grant et de lord Aberdeen (John Campbell Gordon). Il peint aussi des toiles plus sentimentales, comme Une rencontre des commissaires d’école (1885), dans laquelle on peut voir une jeune enseignante argumenter avec des commissaires beaucoup plus âgés qu’elle, et Harmonie (1886), une toile charmante et intime qui montre une femme en demi-profil jouant du piano. Professeur à l’Art Association of Montreal et chargé de cours dans d’autres organisations, Harris est un pionnier dans la défense de l’originalité de l’art canadien. Élu président de l’Académie royale des arts du Canada en 1893, il travaille pendant 13 ans à la promotion du travail des jeunes artistes canadiens, s’assurant que ceux-ci sont représentés dans tous les événements les plus importants de l’époque. Également en 1893, Harris organise la collection canadienne en vue de l’exposition internationale de Chicago.

Deux des peintures les plus connues de Robert Harris, Une rencontre des commissaires d’école et Harmonie, se trouvent aujourd’hui au Musée des beaux-arts du Canada. En 1928, la veuve de Harris fonde la Robert Harris Memorial Gallery and Library à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. Ce bâtiment est remplacé en 1964 par le Centre des arts de la Confédération, dont la galerie abrite une vaste collection d’œuvres de Robert Harris.

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