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Robin Spry


Robin Spry

 Robin Spry, réalisateur, producteur, scénariste (Toronto, 25 oct. 1939 - Montréal, 28 mars 2005). Robin Spry est le fils du pionnier canadien de la diffusion et cofondateur de la CBC Graham SPRY. Robin Spry fait ses études à l'Université d'Oxford, en Angleterre, et à la London School of Economics. Il fait plusieurs courts métrages en Angleterre avant de revenir au Canada, où il se joint à l'OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA (ONF) en tant que directeur délégué en 1964.

Personnage marquant du monde cinématographique canadien-anglais en émergence à la fin des années 1960, Spry fait plusieurs documentaires du style cinéma-vérité, mettant l'accent sur les problèmes sociaux, comme l'avortement dans Illegal Abortion (1966), le mouvement hippie à Toronto dans Flowers on a One-Way Street (1967) et la Crise d'octobre dans Action: The October Crisis of 1970 (1973; v.f. Les événements d'octobre 1970) et dans Reaction: A Portrait of a Society in Crisis (1973). Il apparaît également dans le documentaire Québec : Duplessis et après... (1972) de Denys ARCAND, où il lit des extraits du Rapport Durham.

Son premier long métrage dramatique pour l'ONF, Prologue, histoire d'un triangle amoureux sur fond d'émeute policière à la Democratic National Convention de Chicago en 1968, gagne le prix Robert Flaherty du meilleur documentaire de l'Académie britannique des arts de la télévision et du cinéma (BAFTA) en 1970. C'est aussi le premier film canadien invité au Festival du film de Venise. À l'ONF, les longs métrages de Spry sont souvent des docudrames dans lesquels il traite de problèmes contemporains dans un environnement dramatique et exploite son talent pour l'analyse sociale. En 1977, il réalise One Man, à propos d'un journaliste qui tente d'exposer le problème de la pollution industrielle. Ce film lui permet de remporter six prix du PALMARÈS DU FILM CANADIEN. Il quitte l'ONF pour fonder sa propre compagnie, Telescene Film Group, produisant et réalisant des produits plus commerciaux pour le cinéma et la télévision.

Ainsi voient le jour Drying Up the Streets (1979), un drame créé pour la télévision anglophone de la SRC au sujet du côté sombre du mouvement hippie; Suzanne (1980), un drame romantique mettant en vedette Jennifer Dale qui est en nomination pour le PRIX GÉNIE de la meilleure adaptation d'un scénario; À corps perdu de Léa Pool (1988), en nomination pour cinq prix Génie, dont celui du meilleur film; Obsessed (1988), un drame de vengeance avec Colleen Dewhurst et Saul Rubinek, nommé meilleur film canadien au Festival des films du monde de Montréal et mis en nomination pour quatre prix Génie; Malarek (1989) de Roger Cardinal, qui traite d'un journaliste combattif et met en vedette Elias Koteas, en nomination pour deux prix Génie et un PRIX GÉMEAUX; Une Histoire inventée (1990) d'André Forcier, en nomination pour trois prix Génie, incluant celui du meilleur film; la série télévisée Urban Angel (1991), mise en nomination pour un prix Gémeaux dans la catégorie meilleure série dramatique; A Cry in the Night (1992; v.f. En mémoire de Caroline), un film policier basé sur le roman du même nom de Mary Higgins Clark; Hiroshima (1995), qui raconte la mise au point de la bombe H, gagnant du prix Gémeaux du meilleur film réalisé pour la télévision et mis en nomination pour le Primetime Emmy Award de la minisérie remarquable; les séries Student Bodies (1997-2000; v.f. Vice-versa), The Hunger (1997-1999; v.f. Les prédateurs) et Sir Arthur Conan Doyle's The Lost World (1999-2002).

À son apogée, au début des années 1990, Telescene a un chiffre d'affaires de plus de 100 millions de dollars annuellement, mais l'entreprise fait faillite et cesse ses opérations en 2000. Cependant, Robin Spry se remet à produire jusqu'à sa mort, à 64 ans, lors d'un accident de la circulation survenu en pleine nuit à Montréal.