Nouvelles de langue anglaise | l'Encyclopédie Canadienne

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Nouvelles de langue anglaise

Les récits brefs de langue anglaise comprennent un large éventail de formes littéraires dont l'essai (voir ESSAIS DE LANGUE ANGLAISE), le croquis littéraire et la nouvelle.
Munro, Alice
Le style de Munro est caractérisé par la recherche de certains gestes révélateurs qui mettent en lumière un événement et lui donnent un caractère personnel (photo de Jerry Baker).
gallant, mavis
mavis gallant au \u00ab standard \u00bb, montréal, en mai 1946 (avec la permission des bibliothèque et archives canada/pa-11524).
Ernest Thompson Seton, auteur, naturaliste, artiste
Avec la collaboration de Charles G.D. Roberts, Seton a donné à l'histoire naturelle ses lettres de noblesse (avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/C-9485).

Nouvelles de langue anglaise

Les récits brefs de langue anglaise comprennent un large éventail de formes littéraires dont l'essai (voir ESSAIS DE LANGUE ANGLAISE), le croquis littéraire et la nouvelle. Toutes ces formes peuvent se combiner dans des oeuvres individuelles, comme c'est le cas pour « The Village Inside » et « Predictions of Ice », qui font partie du recueil de Hugh HOOD, Around the Mountain: Scenes from Montreal Life (1967). De telles questions de forme tracassent les écrivains et les lecteurs. Hugh MACLENNAN, par exemple, a composé environ 400 courts essais et une seule nouvelle (« An Orange from Portugal », qu'il qualifie ensuite d'essai), mais il constate que « le secret pour écrire un essai personnel réussi (...) c'est d'en faire une nouvelle ».

Il y a d'autres façons de classifier les récits brefs. La catégorie la plus honorable historiquement est celle du récit animalier, qu'ont pratiqué avec succès des écrivains canadiens comme Ernest Thompson SETON et Charles G.D. ROBERTS . D'autres auteurs, comme Gregory CLARK, Morley CALLAGHAN, Hugh Hood, Mordecai RICHLER, W.P. KINSELLA et George BOWERING, excellent dans une autre catégorie, le récit sportif.

Le récit autobiographique constitue une troisième catégorie. Ici, l'auteur abandonne momentanément son apparente objectivité pour examiner sa propre vie en tant qu'écrivain, et quelquefois même pour remettre en question les raisons de son écriture. Le récit bref peut se subdiviser en plusieurs sous-genres, dont les récits initiatiques, de guerre, d'intrigue, de science-fiction, d'aventure, les historiettes, les récits ethniques, etc.

Au Canada, les récits brefs ont toujours été associés de près aux marchés populaires que constituent les journaux et les REVUES LITTÉRAIRES. Un mode de publication établi au XIXe siècle et qui s'est perpétué jusqu'à nos jours consiste à publier les textes une première fois dans les journaux, puis à les réunir en un recueil sous forme de livre. Les premiers récits brefs publiés selon cette pratique sont ceux de Thomas MCCULLOCH, dont les « Letters to Mephibosheth Stepsure », parues dans l'Acadian Recorder de 1821 à 1823, ne seront publiées sous forme de recueil qu'en 1862. « The Clockmaker », du satiriste Thomas Chandler HALIBURTON, paraît d'abord de 1835 à 1836 dans le Novascotian, de Joseph HOWE, puis prend la forme d'un livre en 1836, auquel s'ajoute deux suites en 1838 et en 1840. Au total, Haliburton publie 10 recueils de récits. Certaines parties de ROUGHING IT IN THE BUSH, de Susanna MOODIE , ont d'abord été publiées dans The Literary Garland avant de paraître en volume en 1852. Stephen LEACOCK publie Sunshine Sketches of a Little Town (trad. UN ÉTÉ À MARIPOSA : CROQUIS EN UN CLIN D'OEIL, 1960) dans The Montreal Daily Star de février à juin 1912, puis en volume plus tard la même année.

Depuis les années 20, les liens entre la nouvelle et les journaux et magazines littéraires sont restés très étroits, comme en témoignent les oeuvres de Raymond KNISTER, de Morley Callaghan, de Mavis GALLANT, d'Alice MUNRO, de Hugh Hood, de Jack HODGINS et de Leon ROOKE, qui paraissent dans des périodiques aussi variés que This Quarter, Toronto Star Weekly, The TAMARACK REVIEW, The Malahat Review, Canadian Fiction Magazine, Journal of Canadian Fiction et The New Yorker. Plusieurs écrivains sont aussi éditeurs de journaux, rédacteurs en chef de magazines et directeurs de publication d'anthologies.

Croquis littéraires

Le sketch, ou croquis littéraire, est, selon les critiques Carole Gerson et Kathy Mezei, « une anecdote ou un souvenir, apparemment biographique, centré sur une personne, une expérience ou un endroit particuliers, et habituellement destiné à la publication dans un magazine ». Son ton familier et sa structure informelle l'apparente à la forme épistolaire des premiers écrits du Canada. Le croquis satirique, ou l'historiette, est un genre répandu qu'on retrouve dans les oeuvres de McCulloch, de Haliburton et de Leacock. Les croquis autobiographique, descriptif ou de voyage constituent une deuxième catégorie pratiquée par des écrivains comme Howe, William « Tiger » DUNLOP, Catharine Parr TRAILL, Anna Jameson, Archibald LAMPMAN, William Wilfred CAMPBELL, Duncan Campbell SCOTT, Sara Jeannette DUNCAN et Frederick Philip GROVE. Enfin, les croquis ruraux de Raymond Knister, qui se passent à Corncob Corners, représentent une troisième catégorie de sketches.

Vers la fin des années 20, la nouvelle a éclipsé le croquis littéraire, qui survit toutefois sous la plume de plusieurs humoristes dont Paul HIEBERT (SARAH BINKS, 1947), Robertson DAVIES (The Diary of Samuel Marchbanks, 1947; The Table Talk of Samuel Marchbanks, 1949; Samuel Marchbanks' Almanack, 1967; et le volumineux recueil The Papers of Samuel Marchbanks, 1985) et Earle BIRNEY (Big Bird in the Bush, 1978). Le croquis est une forme littéraire que l'on retrouve aussi dans les écrits autobiographiques (voir ÉCRITS À CARACTÈRE INTIME DE LANGUE ANGLAISE), tels que KLEE WYCK (1941; trad. Klee Wyck, 1973), d'Emily CARR , et The Street (1969), de Mordecai Richler. Around the Mountain, de Hood, apparaît, à la fin du XXe siècle, comme un élément important de l'histoire du sketch au Canada.

Récits animaliers

Les récits animaliers de Seton et de Roberts se révèlent les plus significatifs des premiers apports canadiens au récit bref. Selon le critique Alec Lucas, WILD ANIMALS I HAVE KNOWN (1898; trad. La Vie des bêtes pourchassées, 1928), le premier ouvrage de Seton, « a jeté les bases (...) du récit animalier réaliste ». The Kindred of the Wild (1902) est le premier recueil complet de Roberts. La tradition canadienne du récit animalier se poursuit et s'enrichit non seulement dans la prose documentaire et de fiction de naturalistes et de conteurs comme Roderick HAIG-BROWN, Fred BODSWORTH, Sheila BURNFORD et Farley MOWAT, mais également dans les nouvelles très artistiques et de facture formelle de Dave GODFREY (Death Goes Better with Coca-Cola, 1967).

Scott, Callaghan, Wilson, Gallant et leurs successeurs

Dans l'introduction de son anthologie Canadian Short Stories (1928), qui ouvre la voie dans ce domaine d'études, Raymond Knister évoque l'« influence discrète » du cycle de récits de In the Village of Viger, de D.C. Scott, qu'il qualifie de « floraison parfaite de l'art ». Par la suite, d'autres critiques, comme Stan Dragland, ont appuyé le point de vue de Knister. Après In the Village of Viger (1896), D.C. Scott fait paraître The Witching of Elspie (1923) et The Circle of Affection (1947). L'oeuvre de Scott rappelle le style gothique et romantique du XIXe siècle américain et l'écriture à saveur locale, quoique son ton ironique le rapproche de l'écriture du milieu du XXe siècle et que son style imagé soit précurseur des nouvelles poétiques écrites plus tard dans le même siècle. De plus, In the Village of Viger, dans son ensemble, fonde la tradition canadienne du cycle de récits.

Selon l'éditeur Robert WEAVER, Morley Callaghan est « le premier et le plus important des nouvellistes modernes au Canada ». Callaghan exerce également une influence indéniable sur des auteurs comme Norman LEVINE, dont le premier livre de récits, One Way Ticket, est publié en 1961, et Hugh Hood, dont le premier recueil, Flying a Red Kite, paraît en 1962. Les premiers livres du genre de Callaghan sont A Native Argosy (1929), le court roman No Man's Meat (1931) et Now That April's Here and Other Stories (1936). La plupart de ces récits, ainsi que d'autres plus récents, sont rassemblés dans Morley Callaghan's Stories (1959). Dans No Man's Meat and the Enchanted Pimp (1978), on retrouve une version légèrement modifiée de son roman de 1931, de même qu'un autre court roman inédit. D'autres récits plus anciens sont regroupés dans The Lost and Found Stories of Morley Callaghan (1985). Callaghan apparaît important à plusieurs égards : par son choix de sujets et de situations; par sa perspective moderne, urbaine, voire internationale; par sa compréhension de la nécessité et de la difficulté d'écrire sur la vie de tous les jours; et enfin, par son exploration de la complexité de la morale profondément humaine. Qui plus est, comme le souligne la poète Margaret AVISON, sa façon toute particulière et nouvelle d'utiliser les mots sans rechercher d'effet de style donne à ses récits l'impression d'être ancrés dans le présent. La réputation que Callaghan a acquise a peut-être été plus déterminante encore pour la génération suivante d'écrivains.

Callaghan n'a toutefois pas établi une norme de l'élégance stylistique. Ce mérite revient à Ethel WILSON. Deux de ses courts romans, « Tuesday and Wednesday » et « Lilly's Story », sont réunis dans The Equations of Love (1952). Certaines de ses nouvelles, initialement parues dans des magazines, sont reprises dans Mrs. Golightly and Other Stories (1961), et des récits subséquents sont colligés dans un recueil posthume, Ethel Wilson: Stories, Essays, and Letters (1987). L'oeuvre de fiction de Wilson - romans, courts romans et nouvelles - influence de manière appréciable les écrivains canadiens de la fin des années 40 au début des années 60, dont Margaret LAURENCE et Alice Munro, toutes deux marquantes dans l'histoire du récit bref au Canada. Le premier recueil de récits de Laurence, Tomorrow Tamer and Other Stories, est paru en 1963. Tout comme In the Village of Viger de Scott, Sunshine Sketches of a Little Town de Leacock et Around the Mountain de Hood, le cycle des récits de A Bird in the House (1970; trad. Un oiseau dans la maison, 1989) en fait un livre phare pour les créateurs ultérieurs de récits cycliques au Canada. Dance of the Happy Shades (1968; trad. La Danse des ombres : Nouvelles, 1979), le premier recueil de nouvelles de Munro, comprend les meilleures oeuvres qu'elle ait produites en deux décennies. Dans les années 80, Munro jouit déjà de la plus grande popularité et de la meilleure réputation sur le plan international parmi les nouvellistes canadiens. Elle se distingue comme l'écrivaine la plus souvent associée à la renaissance de la nouvelle canadienne. Elle est reconnue également comme celle qui manifeste le plus grand souci de structurer ses nouvelles de façon à former des livres ou des cycles de récits cohérents, notamment dans Who Do You Think You Are? (1978; trad. Pour qui te prends-tu?, 1981).

Mavis Gallant et Clark BLAISE sont cependant les nouvellistes canadiens qui ont acquis la plus grande renommée vraiment internationale. Dans The Other Paris (1956), My Heart Is Broken (1964; trad. L'Été d'un célibataire : Nouvelles, 1990), The Pegnitz Junction (1973; trad. Voyageurs en souffrance, 1992), The End of the World and Other Stories (1974), From the Fifteenth District (1979; trad. Les Quatre Saisons : Nouvelles, 1989), Home Truths (1981; trad. Voix perdues dans la neige : Nouvelles, 1991) et Overhead in a Balloon: Stories of Paris (1985; trad. Rue de Lille, 1988), Gallant apporte à la nouvelle canadienne un universalisme plus marqué, une conscience politique richement étayée et une heureuse contribution artistique. Ces mêmes traits remarquables caractérisent l'oeuvre de Clark Blaise, notamment A North American Education (1973), Tribal Justice (1974; trad. La Justice tribale : récits, 1985) et Resident Alien (1986; trad. Ma vie traduite, revue et corrigée, 1988).

Leon Rooke et Hugh Hood

Avant de quitter les États-Unis pour le Canada, Leon Rooke y publie Last One Home Sleeps in the Yellow Bed (1968). Par la suite, bon nombre de ses ouvrages de fiction paraissent dans les deux pays. Comme le soulignent Blaise et John METCALF, sa réussite est attribuable à sa maîtrise des voix, de la forme et, plus particulièrement, de la langue, depuis sa région natale du Sud des États-Unis, à l'Angleterre de la Renaissance et à la période contemporaine. Sing Me No Love Songs I'll Say You No Prayers (1984) et A Bolt of White Cloth (1984), respectivement ses septième et huitième recueils, démontrent clairement sa virtuosité qui le situe dans une classe à part, avec Hugh Hood.

Hood explore avec subtilité les possibilités de la forme et de la langue. Cette démarche commence avec la publication de Flying a Red Kite et d'Around the Mountain et se poursuit dans The Fruit Man, The Meat Man and The Manager (1971) et Dark Glasses (1976). None Genuine Without This Signature (1980) et August Nights (1985), ses cinquième et sixième recueils de récits, sont une nouvelle illustration d'une unité de la langue, des sentiments et de la forme. « The Woodcutter's Third Son » offre un traitement éblouissant et serein des implications conflictuelles du folklore magique et des écrits sacrés pour l'être humain. « Every Piece Different » constitue un testament personnel et touchant et une importante profession de l'engagement continu de l'auteur envers l'innovation.

Écriture expérimentale

Un certain nombre d'auteurs de nouvelles ont produit des oeuvres qui, selon le critique W.H. New, « tendent à exprimer un geste linguistique total : la restructuration du monde dans l'esprit de l'auteur et du lecteur ». New cite à titre d'exemples Hear Us O Lord from Heaven Thy Dwelling Place (1961; trad. Écoute notre voix, Ô Seigneur, 1962), de Malcolm LOWRY; The Kissing Man (1962), de George Elliott; Death Goes Better with Coca-Cola, de Godfrey; Cape Breton is the Thought-Control Centre of Canada (1969), l'audacieux recueil de Ray Smith; ainsi que A North American Education, de Blaise. Deux livres de Smith, parus après Cape Breton, se révèlent passionnants sur les plans de la langue, de la structure et de la psychologie. Il s'agit de Lord Nelson Tavern (1974) et de Century (1986). Deux ouvrages extraordinaires de Godfrey, I Ching Kanada (1976) et Dark Must Yield (1978), suivent son Death Goes Better. Parmi les autres oeuvres expérimentales intéressantes publiées depuis les années 60, on compte Garber's Tales from the Quarter (1969) et Circuit (1970), de Lawrence Garber; Columbus and the Fat Lady and Other Stories (1972), Night Flights (1978), The Expatriate (1982) et Café Le Dog (1983; trad. Café Le Dog : Nouvelles, 1985), de Matt COHEN; The Truth and Other Stories (1972), de Terrence Heath; Noman (1972) et Noman's Land (1985), de Gwendolyn MACEWEN; The Late Man (1972), d'Andreas Schroeder; Flycatcher and Other Stories (1974), Protective Footwear: Stories and Fables (1978) et A Place to Die (1983), de George Bowering; The Fatal Woman (1974), de John GLASSCO ; Where Is the Voice Coming From? (1974), Alberta / A Celebration (1979) et The Angel of the Tar Sands and Other Stories (1982), de Rudy WIEBE; Craft Dinner (1978), de B.P. NICHOL; Four Stories (1979), ensuite augmentée en Five Stories (1984) de Sheila WATSON; Fifty Stories and a Piece of Advice (1982), ainsi que The Circus Performer's Bar (1984), de David Arnason; Murder in the Dark (1983; trad. Meurtre dans la nuit, 1987), de Margaret ATWOOD; Son of the Morning and Other Stories (1983), de Phyllis GOTLIEB; Journey Through Bookland and Other Passages (1984), de Stan Dragland; et enfin The Man Who Sang in His Sleep (1984), ainsi que Telling the Tale (1987), de Robin SKELTON.

Préoccupations constantes et formes en évolution

Malgré la diversité des formes et des directions que peut prendre la nouvelle, on peut y déceler certaines tendances. Pour Jack Hodgins (Spit Delaney's Island: Selected Stories, 1976; The Barclay Family Theatre, 1981), l'écriture sert en partie à remettre en question « le concept de réalité chez le lecteur ». Tout comme Hugh Hood, Leon Rooke et John Metcalf (depuis The Lady Who Sold Furniture, 1970, jusqu'à Adult Entertainment, 1986), Hodgins croit que les écrivains doivent reconnaître les implications morales de leurs oeuvres. Néanmoins, il existe des différences marquées entre ces écrivains et les auteurs réalistes versés dans la morale qui les ont précédés, comme Grove, Callaghan, Sinclair ROSS, W.O. MITCHELL, Ernest BUCKLER et Margaret Laurence. Dans « Editing the Best » (Kicking Against the Pricks, 1982), John Metcalf écrit : « Si les récits canadiens d'il y a 20 ans privilégiaient le contenu - ce à quoi se rapporte l'histoire -, maintenant l'accent est mis sur le récit en tant que machine verbale et rhétorique. » Cette transformation est perceptible chez certains écrivains dans l'évolution de leur conception de la nouvelle. Les récits de Munro, par exemple, abandonnent le style narratif qu'ils avaient au début au profit d'une forme plus libre, plus ouverte et plus onirique, comme l'illustrent des recueils comme The Moons of Jupiter (1982; trad. Les Lunes de Jupiter : Nouvelles, 1989) et The Progress of Love (1986). Ce changement s'observe également dans le développement de la nouvelle canadienne en général.

Nouvelles tendances

À la fin du XXe siècle, la nouvelle canadienne semble prendre trois directions importantes : vers l'allégorie de l'esprit humain, la fantaisie et l'expression poétique. C'est ce que l'on peut constater d'après les nouvelles « The Woodcutter's Third Son », tirée de None Genuine Without This Signature, de Hood; « The Birth Control King of Upper Volta », de Rooke, parue dans un recueil du même titre; et « Gentle as Flowers Make the Stones », dans The Teeth of My Father (1975), de Metcalf. On retrouve le caractère allégorique de l'écriture de Hood, à des degrés divers, dans les oeuvres de Rooke, de Blaise, de Hodgins, de Terence Byrnes, de Guy VANDERHAEGHE et de Peter Behrens. Le fantastique dans les récits de Rooke est également présent, toujours à des degrés divers, dans les écrits de nombreux auteurs : H.R. Percy, Elliott, Hood, MacEwen, Schroeder, Wiebe, Margaret Gibson, Hodgins, Seán Virgo, Atwood et Carol SHIELDS. La qualité poétique qui fait la marque du style de Metcalf apparaît aussi dans les récits à clés structurelles et emblématiques de plusieurs de ses plus célèbres contemporains. On retrouve ces trois nouvelles orientations dans le premier paragraphe de « First Names and Empty Pockets », une élégie dédiée à la chanteuse rock Janis Joplin, parue dans Shoeless Joe Jackson Comes to Iowa (1980; trad. Shoeless Joe, 1993) de W.P. Kinsella.

Réputations

Les auteurs canadiens de récits brefs, tout comme ceux qui écrivent d'autres genres, ne sont pas à l'abri des fluctuations de popularité. Leur réputation grandit ou s'effrite, indépendamment de la qualité de leurs oeuvres, au gré des préférences personnelles qui oscillent constamment entre le style dépouillé et la forme imaginative, entre le réalisme et la fantaisie. De plus, on accorde rarement de l'attention au cheminement littéraire d'un écrivain ou à l'évolution de sa conception de la forme de la nouvelle.

Les auteurs les plus injustement négligés sont les frontaliers : les nouveaux Canadiens (dont Elizabeth Spencer, Eugene MacNamara, Leon Rooke, Jane RULE, Audrey THOMAS, Kent Thompson, John Metcalf et Daphne MARLATT) et ceux qu'on appelle les expatriés (comme Wallace Stegner, Mavis Gallant, Norman Levine pendant longtemps et maintenant Clark Blaise). Ces écrivains ont apporté une contribution significative aux différentes traditions littéraires canadiennes, mais on considère généralement qu'ils n'y appartiennent pas à part entière. Toutefois, plusieurs auteurs méritoires de recueils récents de nouvelles, de courts romans et de récits se taillent une réputation enviable. Parmi ces auteurs, on compte les huit participants à la conférence New Canadian Fiction/New Canadian Criticism, organisée en leur honneur par David HELWIG et John Metcalf à Kingston, en Ontario, du 4 au 6 octobre 1986. Ces auteurs sont : Edna Alford, Keath Fraser, Douglas Glover, Dayv James-Frenche, Janice Kulyk Keefer, Rohinton MISTRY, Patrick Roscoe et Linda Svendsen. Espérons que, tout comme d'autres nouveaux venus de talent, ils auront la largesse d'esprit, la détermination, l'énergie et la bonne fortune nécessaires pour contribuer de manière appréciable à la tradition de la nouvelle au Canada.Voir aussi LITTÉRATURE DE LANGUE ANGLAISE.

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