Sir William Cornelius Van Horne | l'Encyclopédie Canadienne

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Sir William Cornelius Van Horne

Sir William Cornelius Van Horne, télégraphiste, dirigeant de chemin de fer et artiste (né le 3 février 1843 à Chelsea, en Illinois; décédé le 11 septembre 1915 à Montréal, au Québec). En janvier 1882, sir William Cornelius Van Horne a été nommé directeur général du chemin de fer du Canadien Pacifique (CFCP), assumant la responsabilité de l’achèvement de la ligne transcontinentale. Sa direction du CFCP a conduit à une organisation simplifiée, à la création de nouvelles routes, à la construction rapide de lignes et à l’achèvement du chemin de fer en 1885. Sir William Cornelius Van Horne est également à l’origine de l’établissement d’hôtels de luxe le long de la ligne du CFCP, ainsi que de la Canadian Pacific Steamship Company, qui reliait Vancouver et Hong Kong. (Voir Histoire du chemin de fer au Canada).

William Cornelius Van Horne
Sir William Van Horne

Jeunesse

William Cornelius Van Horne, l’aîné de cinq enfants, voit le jour à Chelsea, dans l’État de l’Illinois, un petit village au sud de Chicago. Lorsqu’il a huit ans, ses parents déménagent à Joliet où son père, Cornelius Van Horne, peut exercer le droit et où les enfants peuvent fréquenter l’école. Cornelius Van Horne est élu maire de Joliet.

La famille connaît une situation financière difficile lorsqu’en juillet 1854, Cornelius décède des suites du choléra. William Cornelius Van Horne quitte l’école à l’âge de 14 ans pour pouvoir travailler et pourvoir aux besoins de sa famille. Parmi ses nombreux emplois, il est notamment chargé de livrer des messages pour une entreprise de télégraphie.

En 1857, William Cornelius Van Horne devient télégraphiste pour l’Illinois Central Railroad. Doté d’une grande curiosité et adorant lire, il apprend toutes les facettes de l’industrie ferroviaire. Après avoir vu un dirigeant de chemin de fer arriver en gare à bord d’un luxueux wagon privé, il décide de devenir surintendant de chemin de fer.

Début de carrière dans les chemins de fer

En 1862, William Cornelius Van Horne devient télégraphiste et agent de billetterie pour le Chicago and Alton Railroad. On confie rapidement au jeune homme de 19 ans la gestion des horaires de nombreux trains transportant des soldats de la guerre de Sécession, des passagers et des marchandises sur des lignes qui s’entrecroisent. En 1870, William Cornelius Van Horne est nommé surintendant adjoint au télégraphe du Chicago and Alton Railroad. En 1872, il est promu au poste de surintendant des transports. La même année, il est nommé surintendant général d’une des filiales de l’entreprise, la St Louis, Kansas City and Northern Railroad, en difficulté. À 29 ans, il devient le plus jeune surintendant de chemin de fer au monde. En mars 1867, William Cornelius Van Horne épouse Lucy Adaline Hurd, la fille d’un ingénieur civil des chemins de fer.

Contrarié par le manque de soutien de la société mère, William Cornelius Van Horne démissionne en juin 1874 et devient surintendant de la Southern Minnesota Railroad, une autre entreprise qui bat de l’aile. Toutefois, plusieurs initiatives audacieuses viendront à bout des difficultés de l’entreprise. En octobre 1879, William Cornelius Van Horne réintègre Chicago and Alton en tant que directeur général. Il s’implique dans tous les aspects de l’entreprise, y compris la création de lignes plus efficaces, les horaires de fret et de passagers, la construction de wagons, et même la qualité et les portions des repas servis à bord. Il est alors largement admis que William Cornelius Van Horne est le meilleur exploitant ferroviaire aux États-Unis.

En janvier 1880, il devient surintendant général pour le Chicago, Milwaukee, and St. Paul Railroad. Dans cette entreprise, il fait à nouveau preuve d’un style de gestion pratique orienté sur la réduction des coûts, tout en mettant en œuvre des solutions pour transporter davantage de marchandises et améliorer le service offert aux passagers.

Le pont de Mountain Creek

Chemin de fer du Canadien Pacifique

Le premier ministre canadien, sir John A. Macdonald, est bien conscient que pour prospérer, le jeune pays créé par la Confédération en 1867 devra s’étendre à l’ouest. Une ligne ferroviaire transcontinentale est donc essentielle. Le premier ministre conclut un accord avec la Colombie-Britannique : si la colonie rejoint le Canada en tant que province, il fera construire une ligne ferroviaire jusqu’à Victoria dans les dix années suivantes. Les travaux d’arpentage commencent en 1871. Toutefois, dix ans plus tard, la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique (CFCP) est loin d’être achevée, ayant été entravée par des problèmes politiques, de gestion et de financement.

Sir John A. Macdonald approuve la nomination de William Cornelius Van Horne en tant que nouveau directeur général du CFCP, faisant fi des protestations de ceux qui s’inquiètent de voir un Américain diriger la plus grande entreprise canadienne. William Cornelius Van Horne déménage à Montréal avec sa famille. Il entre en fonction dès le 1er janvier 1882.

L’une des premières décisions de l’homme d’affaires sera de licencier l’ensemble de son personnel technique. Il modifie ensuite le tracé du CFCP pour se rapprocher du lac Supérieur et traverser les montagnes Rocheuses au niveau du col Kicking Horse. William Cornelius Van Horne restructure également la gouvernance et la gestion du CFCP. Il supervise directement le transport d’énormes stocks de matériaux de construction provenant de diverses sources vers différents chantiers. Il se rend régulièrement, sans s’annoncer, dans des chantiers éloignés pour évaluer les progrès réalisés et donner des ordres. Alors que la saison de construction précédente avait vu la pose de 259 km de nouvelles voies, au cours de la première année de direction de William Cornelius Van Horne, le CFCP voit s’ajouter 671 km en Ontario, au Québec et dans les Prairies.

William Cornelius Van Horne travaille de longues heures, faisant face tour à tour à des pénuries d’approvisionnement et de main-d’œuvre, à des grèves, à des catastrophes naturelles et à un manque perpétuel de fonds. Au printemps 1885, alors que Louis Riel dirige la Résistance du Nord-Ouest, William Cornelius Van Horne, lui, organise le déploiement rapide de troupes en Saskatchewan. Cette action militaire débouche sur une injection de fonds qui n’est pas de refus pour le CFCP.

Le 14 mai 1885, William Cornelius Van Horne est nommé au conseil d’administration de l’entreprise et, tout en maintenant ses fonctions de directeur général, il en devient également le vice-président. Le 7 novembre 1885, on assiste à la pose du dernier crampon à Craigellachie, en Colombie-Britannique : la construction du CFCP est terminée.

Les innovations de William Cornelius Van Horne se poursuivent avec son initiative de construction d’hôtels de luxe le long du chemin de fer, dans le but d’attirer les voyageurs. Certains de ces hôtels, comme le château Frontenac de Québec et le château Laurier d’Ottawa, demeurent à ce jour des destinations emblématiques. L’homme d’affaires supervise également l’achèvement des lignes télégraphiques qui faciliteront les communications à travers le Canada. En 1891, William Cornelius Van Horne fonde la Canadian Pacific Steamship Company. Il acquiert trois navires britanniques destinés au transport de courrier et de marchandises tout en offrant des voyages de luxe entre Vancouver et Hong Kong.

Intérêts et investissements

William Cornelius Van Horne est fait chevalier en 1894. Pendant plusieurs années, il investit judicieusement dans de nombreuses entreprises et, au tournant du siècle, il siège à 40 conseils d’administration différents. En 1900, il devient président de la Cuba Company, destinée à devenir la Cuba Railroad Company. Il coordonne la construction d’une ligne ferroviaire à Cuba et prend certaines autres initiatives qui contribueront à développer l’économie de ce pays. Sa fortune colossale lui permet d’acheter des maisons luxueuses à Montréal, au Nouveau-Brunswick et à Cuba.

Sir William Cornelius Van Horne, dans ses temps libres, jardine, joue du violon, creuse pour trouver des fossiles, déguste des repas somptueux, fume des cigares coûteux et joue au poker, parfois jusqu’aux petites heures du matin. Il verse des dons généreux à des galeries d’art, à des hôpitaux et à des parcs publics.

C’est également un artiste et un collectionneur d’art. Dans sa jeunesse, il copie le texte et les illustrations de livres de géologie qu’il ne peut pas s’offrir. Sa correspondance comprend parfois des croquis de certains détails.

Décès

Sir William Cornelius Van Horne commence à souffrir de rhumatisme en 1913, ce qui réduit sa mobilité et met sa santé à rude épreuve. Il s’éteint le 11 septembre 1915 à Montréal. Après ses funérailles à Montréal, son corps est transporté à bord d’un train du CFCP pour être enterré à Joliet, dans l’Illinois.

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