Site archéologique des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis | l'Encyclopédie Canadienne

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Site archéologique des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis

 En 2005, Parcs Canada entreprend d'importants travaux visant le renouvellement ou la stabilisation des éléments structuraux de la partie nord de la terrasse.
Quelques artefacts mis au jour lors des fouilles : de gauche à droite à partir d'en haut : a-douzain de 1595 (photo : Jacques Beardsell); b-fourquines pour arquebuse ou mousquet (1re moitié 17e siècle; photo : Josiane Jacob); c-verrerie de table du début du 19e siècle (photo : Jacques Beardsell); d-ensemble de vaisselle de table (fin 18e siècle; photo : Michel Brassard); e-épingle plaquée or et incrustée de turquoises (première moitié du 19e siècle; photo Jean Jolin); f-verre à tige, bouteille à vin, coquemar en terre cuite commune et gobelet en porcelaine chinoise (début 18e siècle; photo Michel Brassard); g-petit pot à pommade en faïence française sur lequel on peut lire : \u00ab Fargeon / Pfm du Roy / R du Roule \u00bb (fin 18e siècle/début 19e siècle; photo : Michel Brassard).
Château Saint-Louis
Les vestiges de quelques dépendances de la cour sud du château. En bas à gauche : le passage couvert (1808-1816); en bas à droite : le dallage de la cour (1750). Au centre et au haut de la photo : buanderie (1808-1816) et cuisine extérieure (1823) (avec la permission de Parcs Canada)
Saint-Louis Château
Les vestiges du four à pain (à gauche) et de l'âtre de la cuisine (à droite). Le dallage de calcaire devant le four et l'âtre date du Régime français (avec la permission de Parcs Canada)
Quelques pièces du sous-sol du château Saint-Louis à l'époque du gouverneur Vaudreuil (1723) : caveaux à légumes (en haut à gauche) et garde-manger (en bas à droite). Les dallages de grès datent du Régime anglais (vers 1817) (avec la permission de Parcs Canada)
Fragments et projectiles d'artillerie du bombardement de 1759 mis au jour au cours des fouilles : de gauche à droite en partant du haut : fragment de bombe anglaise de 13 pouces, obus anglais de 5,5 pouces, grenade, obus de 4,5 pouces, et boulet anglais de 3 livres (avec la permission de Parcs Canada; photo : Jacques Beardsell).
Fort Saint-Louis
Escalier en pierre du deuxième fort Saint-Louis construit par Champlain, en 1626 (avec la permission de Parcs Canada).
LHNC des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, localisation du site de fouilles (avec la permission de Parcs Canada; photo parÉric Lebel).

Site archéologique des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis

Le site archéologique des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis occupe le sommet de la falaise dominant la ville basse de QUÉBEC, à proximité de l'hôtel Château Frontenac, sous la terrasse Dufferin. C'est en 2001 que la Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC) reconnaît l'importance historique nationale du site des forts et châteaux Saint-Louis et le désigne comme LIEU HISTORIQUE national du Canada (LHNC). Les forts et châteaux Saint-Louis ont constitué pendant plus de deux cents ans le siège du pouvoir exécutif de la colonie. Ils ont en effet abrité, de 1620 jusqu'à 1834, la résidence de tous les gouverneurs français et de plusieurs gouverneurs généraux britanniques, de Samuel de CHAMPLAIN jusqu'à Lord AYLMER. Le secteur est alors le centre administratif, politique et militaire de la colonie.

En 2005, Parcs Canada entreprend d'importants travaux visant le renouvellement ou la stabilisation des éléments structuraux de la partie nord de la terrasse. Comme il était connu depuis longtemps que les vestiges du château Saint-Louis se trouvaient sous cette partie de la terrasse, Parcs Canada ne pouvait espérer meilleure occasion pour y réaliser un programme de fouilles archéologiques d'envergure. Ces fouilles ont été effectuées sur trois ans, de 2005 à 2007, par une équipe d'une trentaine de personnes. Ouverts au public au cours des étés 2008, 2009 et 2010, le site archéologique a attiré plus de 500 000 visiteurs.

Pas moins de 500 vestiges architecturaux ont été mis au jour et quelque 500 000 artefacts ont été récoltés au cours de cet ambitieux programme de fouilles.

Les vestiges des quatre forts Saint-Louis

On a retrouvé les vestiges d'ouvrages défensifs associés aux quatre forts Saint-Louis, dont le tout premier fort, construit par Champlain en 1620; le second fort, également construit par le fondateur de Québec, en 1626; le troisième fort, aménagé par les successeurs de Champlain entre 1636 et 1690; et finalement, celui érigé par le gouverneur FRONTENAC au début de la dernière décennie du XVIIe siècle. La superficie de ce dernier fort était presque quatre fois plus importante que celle des forts précédents.

Parmi les vestiges associés à ces quatre forts, les archéologues ont mis au jour un petit ouvrage défensif en maçonnerie, appelé « éperon », associé au premier fort; un escalier en pierre (unique à Québec) et une plate-forme à canon en bois du second fort; et une redoute et quelques portions des murs d'enceinte en pierre des troisième et quatrième forts. Les vestiges de quatre des plates-formes à canon de la batterie du château de 1691 font également partie des découvertes. Par ailleurs, certains ouvrages portent encore les traces du bombardement de 1759; plusieurs projectiles d'artillerie ont d'ailleurs été retrouvés sur le site.

Les vestiges des deux châteaux Saint-Louis et de quelques dépendances

Le premier château Saint-Louis est construit par le gouverneur Charles Huault de MONTMAGNY en 1647-1648. Il s'agit d'un édifice en pierre d'un seul étage. Le second château est érigé par Frontenac en 1694. Ce deuxième bâtiment ne sera toutefois terminé qu'en 1723, sous le gouverneur VAUDREUIL. Le nouvel édifice comporte deux étages. Très affecté par le bombardement de 1759, il sera réparé par les Britanniques au milieu des années 1760. Au début du XIXe siècle (entre 1808 et 1811), le gouverneur James CRAIG agrandira l'édifice et lui ajoutera un troisième étage. L'édifice sera la proie des flammes en janvier 1834 et ne sera jamais reconstruit.

Les vestiges des deux châteaux Saint-Louis sont présents en grand nombre sur le site. Le premier château a été entièrement détruit, à l'exception des fondations, qui ont été intégrées au nouvel édifice construit par Frontenac. Toutes les pièces du sous-sol de cette dernière résidence ont été mises au jour. Des vestiges des deux ailes de latrines, sises aux extrémités nord et sud-ouest du château, ont été dégagés, dont trois fosses de latrines qui ont révélé de multiples artefacts témoins de la vie quotidienne des gouverneurs, tant français que britanniques.

Plusieurs des pièces de la cave sont associées au complexe culinaire du château, comme les caveaux à légumes, la cuisine, le lavoir, l'office et le garde-manger. Les vestiges imposants d'un four à pain et d'un âtre ont d'ailleurs été dégagés dans la cuisine. Certains murs du complexe culinaire sont préservés sur une hauteur atteignant parfois près de trois mètres; on y perçoit même encore les amorces des voûtes séparant les caves du château de son rez-de-chaussée.

Les travaux d'agrandissement du château réalisés entre 1808 et 1811 ont aussi laissé de nombreuses traces archéologiques : fondations d'une cage d'escalier, fondations d'un grand hall d'entrée et de deux passages pour les domestiques.

Des dallages en pierres calcaires et des planchers de bois du Régime français, de même que des dallages en grès du Régime anglais ont également été retrouvés dans toutes les pièces du sous-sol du bâtiment.

Plusieurs vestiges de bâtiments secondaires ou de dépendances du château ont également été découverts dans les cours ouest et sud : parmi eux, notons une boulangerie, un passage couvert, une buanderie et une cuisine extérieure, un hangar à bois, un hangar à charbon, une écurie, une remise à voitures et une glacière.

La mise en valeur du site

Au cours de l'hiver 2010-2011, Parcs Canada a fait construire une véritable crypte archéologique sous la nouvelle structure de la terrasse Dufferin afin de protéger les vestiges architecturaux des intempéries et de permettre aux visiteurs de fréquenter ce site archéologique exceptionnel, centre de l'administration coloniale pendant plus de 200 ans.

Voir aussiARCHÉOLOGIE AU QUÉBEC.

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