Skis, saut à | l'Encyclopédie Canadienne

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Skis, saut à

Le premier saut à skis mesuré officiellement (30,5 m) est exécuté en 1860 par Sondre Nordheim, en Norvège, mais cette discipline se pratiquait déjà depuis des décennies de façon non officielle.

Skis, saut à

Le premier saut à skis mesuré officiellement (30,5 m) est exécuté en 1860 par Sondre Nordheim, en Norvège, mais cette discipline se pratiquait déjà depuis des décennies de façon non officielle. Au cours des années 1880, des mineurs et des bûcherons scandinaves introduisent ce sport dans l'Ouest canadien, où il prend son essor. En 1891, des Canadiens d'origine scandinave forment un club de ski à Revelstoke, en Colombie-Britannique, afin de promouvoir les compétitions de saut à skis. Cette organisation est dissoute quelques années plus tard, non sans avoir donné lieu à d'excellentes compétitions avec le club rival de Rossland, aussi en Colombie-Britannique. En 1898, le carnaval d'hiver de Rossland attire des milliers de spectateurs venus voir leur héros local, Olaus Jeldness, remporter le premier championnat de saut à skis disputé au Canada. Au cours des 25 années suivantes, le saut à skis constitue l'un des sports d'hiver les plus appréciés des spectateurs. Des foules immenses se déplacent pour voir les skieurs dévaler les flancs des Rocheuses, s'élancer depuis un tremplin de bois dans les Prairies, descendre le mont Royal, au coeur de Montréal, ou les « falaises » du parc Rockliffe à Ottawa. En 1919, Ted Devlin met sur pied le Cliffside Ski Club à Ottawa pour concurrencer l'Ottawa Ski Club de Sigurd Lockeberg. Pendant plusieurs années de rivalité intense mais amicale, la popularité du saut à skis est à son maximum. Près de 10 000 spectateurs se massent autour de la piste de saut de Fairy Lake (près de Hull, au Québec), aménagée par Gunnar Sjelderup, pour assister à une épreuve internationale présidée par le gouverneur général. Des sauts périlleux exécutés au bout d'un tremplin et même un saut périlleux en tandem réalisé par deux étudiants du Darmouth College (New Hampshire) ajoutent à l'épreuve un élément spectaculaire, annonciateur du ski acrobatique actuel.

Bien que la nouvelle Association canadienne de ski amateur tienne ses premiers championnats nationaux à Montréal en 1921 (remportés par E. Sundberg), l'Ouest du Canada a tôt fait de redevenir le foyer du saut à skis canadien. Ressuscité en 1914, le Revelstoke Ski Jumping acquiert une renommée mondiale grâce aux efforts de son fondateur, Sigurd Halverson, et à un jeune athlète, Nels Nelson. En 1925, ce dernier établit un record du monde chez les amateurs avec un saut de 68,3 m, un exploit qu'il avait failli réussir à maintes reprises dans les années précédentes. Par la suite, il deviendra l'entraîneur de plusieurs célèbres sauteurs originaires du Canada, y compris Bob Lymbourne, qui enregistre un record du monde avec un saut de 87,5 m en 1933.

Le combiné nordique, sport qui combine une épreuve de saut à skis et une épreuve de ski de fond, fait l'objet de compétitions dans le monde entier. Il est inscrit au programme olympique depuis 1924, mais le Canada n'a pas encore réussi à obtenir de bons résultats sur la scène internationale.

De 1933 jusqu'aux années 70, le saut à skis est relégué dans l'ombre alors que le SKI alpin gagne en popularité. Toutefois, on continue d'offrir des programmes locaux de premier plan dans tout le pays et, en 1979, Horst BULAU d'Ottawa remporte le Championnat du monde junior, suivi en 1980 de Steve COLLINS de Thunder Bay, ce qui a pour effet de remettre le sport à l'avant-plan. Depuis lors, les deux sauteurs ont remporté de nombreuses coupes du monde et ont contribué à raviver l'intérêt des Canadiens pour le saut à skis avant qu'ils ne se retirent de la compétition.

Horst Bulau est le seul Canadien à s'être classé dans les huit premiers aux Jeux Olympiques d'hiver, en terminant septième en 1988 à Calgary.

Le Canada n'a pas eu d'autre athlète en saut à skis aux Olympiques depuis Horst Bulau en 1988. Toutefois, grâce au récent financement du programme par l'Association de développement olympique de Calgary (CODA) et d'autres organismes nationaux, les représentants de la CODA et de Ski Jump Canada ont vu nombre de grands espoirs commencer à se classer au niveau international. En outre, le principal complexe pour le saut à skis au pays, situé au Parc Olympique Canada, héritage des Olympiques laissé par la CODA, a été complètement reconstruit afin de se conformer aux normes de la compétition internationale.

Longtemps, les athlètes canadiens ne se sont pas distingués sur la scène internationale dans les épreuves de saut à skis. Avant les Jeux olympiques de Turin en 2006, aucun Canadien ne s'était placé parmi les trois premiers lors des Coupes du monde. Cependant, lors de la Coupe du monde de 2007, la Canadienne Katie Willie se classe quatrième après une brillante performance. Depuis, le Canada, les États-Unis et la Norvège sont les pays dominants dans l'épreuve de saut à skis.

Les sauteurs à skis du monde entier furent outrés par la décision du Comité International Olympique d'exclure les femmes des épreuves de saut aux Jeux olympiques de 2006 et de 2010. Les représentants du CIO expliquèrent que le sport n'était pas suffisamment développé pour être inclus aux Olympiques. Le saut à skis chez les hommes est, quant à lui, considéré comme une épreuve olympique tout à fait légitime. En 2008, un groupe d'athlètes féminines intentèrent un procès au CIO pour discrimination fondée sur le sexe. Selon les représentants du CIO, il faut qu'au moins deux Championnats mondiaux d'un sport soient organisés pour que ce sport soit jugé suffisamment développé et ainsi être inscrit au programme des épreuves olympiques. Les athlètes et le CIO espèrent que les sauteuses à skis participeront aux Jeux olympiques d'hiver de 2014.

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