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Petite entreprise

Petite entreprise

On peut définir la petite entreprise de bien des façons, mais en général elle désigne les nombreuses entreprises qui sont petites par rapport aux quelques grandes entreprises (caractérisées par des activités menées en plusieurs endroits, de nombreux employés, un régime de propriété par actions offertes au public et une direction assurée par des gestionnaires professionnels salariés). L'activité économique en est arrivée à se concentrer dans des conglomérats (entreprises avec intégration verticale et horizontale), qui sont d'habitude des SOCIÉTÉS MULTINATIONALES étrangères et dont les avoirs et le pouvoir surpassent parfois ceux de la majorité des États-nation. À l'opposé, les petites entreprises sont le plus souvent des organisations locales qui appartiennent à une famille ou à un petit nombre d'actionnaires, dont certains dirigent aussi leurs activités, et qui comptent peu d'employés (s'il y en a) en plus des propriétaires-dirigeants.

Selon certains critères, environ 90 p. 100 des entreprises sont petites, mais on doit faire une distinction supplémentaire entre la petite et la moyenne entreprise. Dans le monde entier, on définit la petite entreprise comme celle qui emploie moins de 50 personnes, quoique d'autres parlent de moins de 20 employés. Dans certains secteurs, comme ceux de la construction et des services personnels, qui ne se prêtent pas à une normalisation et à une direction centralisée, les petites entreprises assurent encore la plus grande partie de l'activité économique.

Rôle dans l'économie

Au Canada, selon des données récentes, les petites entreprises représentent actuellement près de 25 à 30 p. 100 du produit intérieur brut, et cette proportion va en augmentant. On estime que 850 000 entreprises, soit 94 p. 100 du nombre total d'entreprises du Canada, ont moins de 20 employés. En 1985, les entreprises dont la main-d'oeuvre annuelle équivaut à moins de 20 employés à plein temps fournissent de l'emploi à environ 2,5 millions de personnes, soit 30 p. 100 de l'ensemble des emplois du secteur privé.

La petite entreprise produit des biens pour lesquels il n'y a pas de marché de masse, soit des articles spécialisés, des articles faits à la main et de grande qualité, des produits faits sur mesure et des composantes requérant une conception et une production spéciales. La petite entreprise fait sa propre distribution en gros et au détail là où les exigences en matière de ventes et de services sont élevées en raison de la nature des produits ou du faible nombre de clients. Dans certains cas, en particulier dans ceux de la construction, des services et de l'agriculture, où l'implication individuelle est essentielle, la petite entreprise tient encore bien sa place. Les types de biens et services non standardisés les plus importants sont ceux qui sont nouveaux et innovateurs. Malgré les réussites technologiques commerciales des grandes sociétés et en dépit des activités concentrées en recherche et développement, les personnes travaillant seules ou au sein de petites entreprises sont à l'origine de bon nombre de progrès technologiques parmi les plus fondamentaux.

Le rôle indispensable de la petite entreprise dans l'ÉCONOMIE canadienne est appelé à croître. De 1978 à 1985, les entreprises de moins de 20 employés sont responsables de 81 p. 100 des 1,2 million d'emplois supplémentaires créés dans tout le Canada, et on prévoit que cette tendance se maintiendra au cours des années à venir. En raison du déclin à long terme qui frappe certaines industries importantes, le Canada se tournera davantage vers les petites entreprises novatrices quand il s'agira de trouver de nouveaux débouchés sur les marchés internationaux pour des biens et des services spécialisés.

Caractéristiques de la petite entreprise

Les petites entreprises diffèrent beaucoup entre elles sur le plan de la taille, des activités et du type d'organisation. La majorité des entreprises démarrent comme petite entreprise. Les difficultés et les nombreux détails de la mise en place demandent toute l'attention de l'entrepreneur, et l'obtention d'un financement approprié est un des problèmes courants. On estime de diverses façons que près de 50 p. 100 de toutes les nouvelles entreprises font faillite dans les cinq premières années de leur existence, et cela souvent à la suite d'un financement insuffisant. Comme les petites entreprises sont sous-capitalisées, elles dépendent largement des banques pour leur financement, ce qui les rend très vulnérables en cas de récession ou d'erreurs de gestion. Ironiquement, de grandes sociétés comme DOME PETROLEUM ou MASSEY-FERGUSON peuvent perdre des millions de dollars et survivre quand même. Néanmoins, il est d'une importance vitale pour l'économie que de nouvelles entreprises soient régulièrement créées, car les nouvelles idées ou les nouveaux procédés ne peuvent souvent se concrétiser que dans une nouvelle entreprise.

La petite entreprise a eu à lutter contre l'impression répandue parmi la population et au sein du gouvernement que les grandes entreprises étaient plus efficaces et plus progressistes. C'est seulement dans les années 70 qu'un organisme national est né pour faire connaître ses préoccupations auprès du gouvernement et du grand public. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, fondée en 1971, compte 80 000 membres en 1987. Des données améliorées sur les entreprises ont révélé le rôle croissant des petites entreprises. Elles ont, par exemple, continué à créer des emplois durant la récession de 1982-1983, alors que les grandes sociétés congédiaient des travailleurs en nombre record. Même pendant la reprise économique qui a suivi, les grandes entreprises ont poursuivi leur « rationalisation », alors que les petites entreprises prenaient de l'expansion. En conséquence, les gouvernements introduisent des politiques plus favorables à l'entrepreneuriat et aux petites entreprises.

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