Smith, Leo | l'Encyclopédie Canadienne

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Smith, Leo

Leo (Joseph Leopold) Smith. Compositeur, violoncelliste, écrivain, professeur (Birmingham, Angl., 26 novembre 1881 - Toronto, 18 avril 1952). B.Mus. (Manchester) 1902, F.R.M.C.M. h.c. (Manchester College) 1925. La mère de Smith était une pianiste accomplie et son père était instituteur.

Smith, Leo

Leo (Joseph Leopold) Smith. Compositeur, violoncelliste, écrivain, professeur (Birmingham, Angl., 26 novembre 1881 - Toronto, 18 avril 1952). B.Mus. (Manchester) 1902, F.R.M.C.M. h.c. (Manchester College) 1925. La mère de Smith était une pianiste accomplie et son père était instituteur. Issu d'une famille de sept enfants, Smith fut un enfant prodige du violoncelle, qu'il étudia avec W.H. Priestley à Birmingham et Carl Fuchs à Manchester. Il donna un récital complet à huit ans, dans le cadre des Harrison Concerts, à l'hôtel de ville de Birmingham. Il poursuivit ses études au Royal Manchester College of Music (où il fut plus tard professeur) et à l'Université de Manchester avec Henry Hiles. En plus d'être violoncelliste dans l'Orchestre Hallé, il joua dans diverses formations de chambre, et, au cachet, effectua des tournées dans plusieurs villes du nord de l'Angleterre. Parmi les oeuvres qu'il écrivit durant ses années d'études et au début de sa carrière professionnelle se trouvent un Symphonic Movement en mi mineur (aujourd'hui perdu) et plusieurs mélodies, dont certaines utilisaient des textes de son frère Arnold, un poète. Durant cinq ans, il fit partie de l'orchestre de la Royal Opera House, Covent Garden. Il évoqua plus tard des concerts auxquels il avait participé sous la direction de chefs d'orchestre tels que Richter et de compositeurs comme Delius, Elgar, Debussy et le jeune Bartók.

Smith émigra au Canada en 1910 et devint presque aussitôt membre du TSO de Welsman. Il y occupa le poste de violoncelle solo pendant la dernière saison de cet orchestre (1917-18). Sa nomination comme professeur au TCM (RCMT) fut annoncée à l'automne 1911. Il y enseigna la théorie, la composition, l'histoire et le violoncelle en plus de jouer dans le Cons. Trio et, plus tard (1929-41), dans le Cons. String Quartet. Il fut aussi membre du Toronto String Quartette et de l'Academy String Quartet. Manifestant des dons littéraires, il devint collaborateur de la Conservatory Quarterly Review (1918-35), rédigeant souvent une plus grande proportion des textes que sa fonction ne le laisserait supposer. Au début de ses années torontoises, Smith épousa la violoniste Lena Hayes (188?-1956).

Sa carrière professionnelle prit une expansion considérable au cours des années 1930 et 1940. Il fut violoncelle solo du TSO (1932-40) et occupa également ce poste au Toronto Philharmonic Orchestra (Concerts symphoniques Promenade) de 1938 au milieu des années 1940, en plus de rédiger les notices des programmes de cet ensemble. Smith joua un rôle actif, bien que discret (fidèle en cela à son comportement habituel), en tant que membre du comité de la section 149 (1946-51) de l'AF of M à Toronto. Ayant maîtrisé la viole de gambe, il exhorta d'autres musiciens à se familiariser avec la famille des violes, et utilisa à cet effet la collection de violes appartenant à la Hart House. Par la suite, il donna des concerts sur ces instruments et les inclut dans certaines de ses compositions.

Smith continua à s'intéresser à la composition, la rédaction et l'enseignement. Les trois manuels qu'il écrivit, Musical Rudiments (Boston 1920), Music of the 17th and 18th Centuries (Toronto 1931) et Elementary Part-Writing (Oakville 1939), furent tous diffusés largement et réédités à plusieurs reprises. Nommé chargé de cours à l'Université de Toronto en 1927, il y devint professeur en 1937-38 et occupa ce poste jusqu'à sa retraite en 1950. Il a laissé le souvenir d'un Anglais courtois au parler doux et aux manières sobres, parfois même rêveur, ainsi que d'un homme érudit et d'un interprète sensible. Smith influença plusieurs générations de jeunes professionnels à une époque qui vit des changements profonds dans le domaine des études supérieures en musique. On compte parmi ses élèves Marcus Adeney, Louis Applebaum, John Beckwith, Keith Bissell, Howard Brown, Kenneth Peacock, Margaret Sargent et Bertha Tamblyn. Lorsque Smith prit sa retraite, ses amis le persuadèrent d'accepter le poste de critique au Globe and Mail. Jusqu'à sa mort en 1952, il signa des commentaires qui demeurent des modèles de pensée réfléchie et d'élégance stylistique.

Smith disait de sa propre musique qu'il voulait « qu'elle vibre d'airs canadiens » mais craignait qu'ils ne fussent toujours « chantés sur une basse obstinée à l'anglaise ». Tout en montrant un esprit libéral face aux courants modernes, il préféra dans sa musique continuer à oeuvrer dans le sillage de l'impressionnisme, avec la saveur modale et la vivacité celtique qui marquaient à l'époque de sa jeunesse la musique de compositeurs tels que Bax, Delius ou Edward MacDowell. Il appliqua avec succès cette esthétique à ses adaptations de chants folkloriques canadiens et à ses mélodies sur des textes de poètes canadiens éminents. Il incorpora des airs de violoneux québécois à Tambourin, pour violon et piano, fit des arrangements de concert de chants amérindiens de la côte ouest et mit en musique des couplets très populaires comme « When Twilight Walks in the West » de Duncan Campbell Scott, avec cette même sensibilité qui se retrouve dans la musique à l'allure mesurée et à l'inspiration raffinée qu'il composa sur des textes de Shakespeare, Blake, Swinburne et autres poètes de la tradition anglaise. À son meilleur lorsqu'elle utilise des harmonies discrètes et même élégiaques comme dans la chanson de Scott ou dans A Summer Idyll, une page qui rappelle Delius, et bien qu'elle tende à s'appuyer sur des rythmes de danses folkloriques en 6/8, la musique de Smith peut aussi afficher un caractère dramatique comme le démontre sa version de la chanson tsimshiane « Nalkina », tirée de la collection de Marius Barbeau et traduite par Scott sous le titre « Whose Brother Am I? ». Sa production de maturité contient de nombreuses oeuvres pour une ou plusieurs voix et instruments, desquelles se détachent les cycles Four Trios pour voix élevée, violoncelle et piano, sur des textes anglais de la période élisabéthaine, et London Street Cries (aussi intitulé Old London Street Cries dans quelques exemplaires) pour une ou deux voix solistes, violoncelle et piano. Cette dernière oeuvre fait revivre de façon intéressante un genre cultivé par Weelkes, Gibbons et leurs contemporains. Son Quatuor à cordes en ré fut exécuté au Canada, ainsi qu'en Grande-Bretagne en 1935 dans le cadre d'une émission de la BBC consacrée à la musique canadienne. Sa Sonate en mi mineur pour violoncelle remporta un prix de la CPRS en 1943. Les manuscrits et les écrits de Smith ont été déposés à la Bibliothèque nationale du Canada. En 1981, La Bibliothèque nationale du Canada a tenu une exposition de certains articles du fonds Smith et a présenté un concert commémoratif de ses compositions.

COMPOSITIONS (Sélection)

Orchestre

An Ancient Song (Henri VIII) : ms.

A Summer Idyll : cl, cdes; ms; RCI 233 et Cap ST-6261 (O SRC Wpg).

Divertissement in Waltz Time : orch (p); ms.

Elegy for Small Orchestra : ms.

Little Pretty Nightingale : ms.

Occasion for Strings : ms.

Musique de chambre

A Horse Race Ballad : vn, vc, hp; ms.

Celtic Trio : trio avec p; ms.

Four Pieces tirées de The Book of Irish Country Songs : vc, p; éd. hors commerce.

Four Pieces in an Old English Style : vc, p; Schmidt 1946.

Old London Street Cries : 2 chanteurs, vc, p; ms.

Quatuor en ré : 1932; quat cdes; ms.

Shakespearean Music (arr) : 2 dessus de viole, v da gamba (viole, v da gamba, clavn); ms.

Sonate en mi mineur : 1943; vc, p; ms.

Three Ravens : trio avec p; ms.

Trio (Pavane) : dessus de viole, v da gamba, clavn; ms.

2 arr d'airs folkloriques canadiens-français pour vn et p : Tambourin et Trochaios (tous deux 1930), tous deux FH 1930.

2 arr d'airs folkloriques canadiens-français pour quat cdes : Dans Paris y a-t-une brune et J'ai cueilli la belle rose (tous deux 1927), tous deux PMC XX.

4 trios pour v, vc et p : Her Reply, Little Peggy Ramsay, The Passionate Shepherd et Spring's Welcome.

Plusieurs autres oeuvres pour vc et p, notamment Father O'Flynn et Indian Romance (1935), mss.

Plusieurs autres arr publiés chez FH et G. Schirmer.

Piano

Concertina : 1942; PMC VI; WRC-1-3315 (Keillor).

Suite : PMC VI.

Three Pieces : FH 1937.

Nombreux arr publiés chez GVT et autres.

Choeur

« Beloved and Blest » (Swinburne) : vx d'hommes; G. Schirmer 1914.

« Christmas Bells », chanson à parties (Longfellow) : G. Schirmer 1916.

« Fresh from the Dewy Hill » (Blake) : vx de femmes; Alexander & Cable 1929.

« Night » (Swinburne) : vx d'hommes; G. Schirmer 1914.

« On Dante's Track » (Swinburne) : vx d'hommes; G. Schirmer 1914.

« We Are the Music Makers » (O'Shaughnessy) : vx de femmes; Alexander & Cable 1930.

Voix

Five Songs (Blake, Browning, Swinburne) : v. 1912; v, p; WR 1912.

Four Songs (Leigh Hunt, Poe, Swinburne) : v, p; G. Schirmer 1914.

« To One in Paradise » (Poe) : v. 1924; v, p; ms.

Songs of Experience (Blake); 1941?; v, p; ms.

Three Songs (D.C. Scott) : v, p; FH 1930.

6 mélodies ont été enregistrées par le baryton Erik Oland (1989, SNE-557-CD).

Aussi 23 autres oeuvres pour v et p, 3 oeuvres pour v et instr et des arr pour v et instr.

Nombreux autres arr, notamment 5 de chansons folkloriques canadiennes-françaises, 6 de chansons et ballades élisabéthaines, et plusieurs arr de vieilles chansons anglaises utilisant des instruments de la période élisabéthaine.

Lecture supplémentaire