Tardivel, Jules-Paul | l'Encyclopédie Canadienne

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Tardivel, Jules-Paul

Jules-Paul Tardivel, journaliste et romancier (Covington, Ky., 2 sept. 1851 -- Québec, 24 avril 1905). Dans les dernières décennies du XIXe siècle, il est l'un des interprètes les plus reconnus de l'ULTRAMONTANISME et l'une des figures dominantes du nationalisme canadien-français.
Jules-Paul Tardivel
Jules-Paul Tardivel, journaliste et romancier (1851-1905). Dans les derni\u00e8res décennies du XIXe si\u00e8cle, il est l'un des interpr\u00e8tes les plus reconnus de l'ultramontanisme et l'une des figures dominantes du nationalisme canadien-fran\u00e7ais.

Tardivel, Jules-Paul

Jules-Paul Tardivel, journaliste et romancier (Covington, Ky., 2 sept. 1851 -- Québec, 24 avril 1905). Dans les dernières décennies du XIXe siècle, il est l'un des interprètes les plus reconnus de l'ULTRAMONTANISME et l'une des figures dominantes du nationalisme canadien-français.

Tardivel arrive au Québec en 1868 pour y étudier le français. Fasciné par le milieu religieux et culturel, il décida d'y passer sa vie et de s'adonner principalement au journalisme. Après avoir travaillé au Courrier de Saint-Hyacinthe (1873), à La Minerve de Montréal (1873-1874) et au Canadien de Québec (1874-1881), il fonde à Québec, en 1881, son propre hebdomadaire, La Vérité. Jusqu'à sa mort, il consacre ses meilleurs moments à ce journal, les yeux fixés sur les deux obsessions de sa vie, l'ultramontanisme et le nationalisme. Tardivel incarne avant tout l'idéologie ultramontaine et conservatrice qui subjugue le Québec dans la seconde moitié du XIXe siècle. Farouche adversaire du libéralisme, du socialisme, de la démocratie et de la franc-maçonnerie, il prône avec acharnement un projet de société surtout rurale et agricole, hiérarchisée et soumise en tous points à l'Église catholique. Tardivel est le père de la pensée séparatiste canadienne-française sous le régime de la CONFÉDÉRATION. Bien qu'il défende, au début de sa carrière de journaliste, un nationalisme purement culturel, il devient, à partir de la pendaison du Métis Louis Riel le 16 novembre 1885, le premier Québécois à préconiser la séparation de la province de Québec du Canada et à recommander la création d'une république canadienne-française, indépendante et catholique. En 1895, il publie Pour la patrie, un roman d'anticipation dans lequel il synthétise sa pensée séparatiste. Il est, à cet égard, assez peu écouté de son vivant. Mais en contribuant à procurer un sentiment d'identité collective aux Canadiens français, il prépare la voie, sur le plan culturel, à des leaders tels Henri Bourassa et Lionel Groulx et à des mouvements comme l'Association catholique de la jeunesse canadienne-française.