Terres humides | l'Encyclopédie Canadienne

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Terres humides

Les terres humides recouvrent quelque 14 pour cent de la surface terrestre du Canada.
Tantramar, marais
De nos jours, les marais constituent une des aires de reproduction les plus diversifiées et importantes au monde pour certaines espèces, notamment pour le Busard Saint-Martin (photo de John de Visser).
Plateau Tablelands, Gros-Morne
Les paysages au Gros-Morne comptent parmi les plus spectaculaires dans l'est du Canada (photo de Ian K. MacNeil, avec la permission de Parcs Canada).
Marais (2), détail de l
(illustration de Claire Tremblay)
Marécages de la Baie d
Vue aérienne des îles dans la Baie d'Hudson (avec la permission de la Commission canadienne du tourisme et d'Ocean Images).
Écosystème du marais (1)
Les principaux facteurs qui influent sur le développement et la conservation des marais sont le climat, la disponibilité de substances minérales nutritives, le niveau de l'eau et l'écoulement de l'eau (illustration de Claire Tremblay/documentation scientifique réunie par Julie Therrien).
Écosystème du marais (2)
Les signes particuliers les plus manifestes des marais sont les espèces végétales que l'on trouve de manière caractéristique dans chacun et la quantité d'eau stagnante présente (illustration de Claire Tremblay/documentation scientifique réunie par Julie Therrien).

Terres humides

Les terres humides recouvrent quelque 14 pour cent de la surface terrestre du Canada. En plus d’être l’habitat naturel de plus de 600 espèces de plantes, d’animaux et d’insectes, les terres humides jouent un rôle indispensable dans l’environnement, car elles empêchent les inondations, filtrent les toxines, emmagasinent l’eau de la nappe phréatique et limitent l’érosion. Les habitats de terres humides les plus communs sont les marécages, les marais et les tourbières. Même si ces trois types d’habitats se ressemblent du fait que leur nappe d’EAU est au même niveau, près ou au-dessus de la surface du SOL, ou au niveau des racines des PLANTES, ils se distinguent l’un de l’autre par leurs flores et par la quantité d’eau stagnante qu’ils contiennent.

Marécages

Un marécage est un milieu qui se caractérise par la présence d’ARBRES poussant dans un sol vaseux ou organique. On en trouve habituellement dans les plaines inondables des RIVIÈRES et dans les bassins mal drainés. Les marécages sont souvent sujets à des inondations saisonnières, mais peuvent aussi être inondés en permanence. Au Canada, la plupart des marécages se situent dans la région des Grands Lacs. C’est le cas du marécage de Minesing, en Ontario, par exemple. Minesing est une terre humide de 6 000 hectares (ha) dans le bassin de la rivière Nottawasaga à l’ouest du lac Simcoe. Il est riche en plantes herbacées à fleurs et comporte des espèces d’arbres à feuilles caduques communes à ce type d’habitat, comme l’ÉRABLE rouge, le FRÊNE noir, l’ORME d’amérique et l’érable argenté. Le THUYA occidental, un CONIFÈRE, est aussi courant dans beaucoup de marécages forestiers (voir FORÊT) et forme des groupements denses sur les sols humides et peu profonds où le CALCAIRE affleure à la surface.

Marais 

Un marais est un milieu dépourvu d’arbre où croissent des plantes herbacées en abondance, dont les GRAMINÉES, le CAREX, les roseaux et les QUENOUILLES. Les marais se forment habituellement dans les hauts-fonds calmes des étangs, des lacs et des rivières le long des rives abritées où les substances minérales nutritives sont disponibles. Les marais sont des ÉCOSYSTÈMES où foisonne la vie.

Les marais d’eau douce sont abondants; on en trouve un peu partout en Amérique du Nord. Au Canada, les plus connus sont ceux qui bordent les lacs Sainte-Claire, Érié et Ontario, et les rives du Haut-Saint-Laurent. On trouve aussi couramment de vastes marais d’eau douce dans le delta de la RIVIÈRE ROUGE au Manitoba et dans celui des rivières de la Paix et Athabasca, dans le nord de l’Alberta.

Les îlots de milieux humides des Prairies, au centre de l’Amérique du Nord, constituent une vaste étendue parsemée d’innombrables bourbiers, d’étangs et de lacs, dont la plupart sont riches en végétation des marais. Cette région constitue l’aire de nidification la plus importante pour les OISEAUX AQUATIQUES du continent. Au Canada, ce type d’habitat s’étend sur près de 750 000 km2 au sud du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta.

Les marais d’eau salée se situent seulement en régions tempérées. En Amérique du Nord, on les trouve surtout le long des côtes sud et est, du golfe du Mexique jusqu’aux provinces maritimes. Le vaste marais d’eau salée TANTRAMAR, près d’Aulac, au Nouveau-Brunswick, a une importance historique. Au Canada, d’autres marais d’importance se trouvent à Kamouraska, au Québec, le long du littoral vaste et bas des baies d’Hudson et James et dans l’estuaire du fleuve Fraser, en Colombie-Britannique. Dans l’ouest de l’Amérique du Nord, de nombreux marais d’eau salée bordent les rives de lacs salés (vestiges de mers anciennes) et d’étangs alcalins.

Tourbières

Une tourbière est une dépression mal drainée où croît la MOUSSE de sphaigne, des arbustes à feuillage persistant de la famille des bruyères et des conifères tels que l’ÉPINETTE noire et le MÉLÈZE. La nappe aquifère à la surface de la sphaigne ou légèrement en deçà forme parfois des bassins. La couverture étendue de sphaigne acidifie l’eau de la tourbière, empêchant ainsi la croissance de nombreux micro-organismes.

La stagnation de l’eau, qui en empêche l’aération, en affaiblit aussi le taux d’oxygène. De plus, les tourbières sont relativement froides, car l’effet isolant de la couverture de mousse les empêche de se réchauffer. Par conséquent, la décomposition des déchets organiques est faible et leur accumulation forme de la TOURBE. La tourbière n’est qu’un type de terre humide parmi ceux qui se développent dans les anciennes régions glaciaires, froides et humides de l’hémisphère nord.

Les tourbières se trouvent communément dans les régions mal drainées de la FORÊT BORÉALE dans le BOUCLIER précambrien du Nord canadien. Celles qui sont situées au sud de la forêt boréale, comme la mer Bleue, près d’Ottawa, sont des vestiges de la forêt boréale formée après le retrait des couches glaciaires de la dernière ÉPOQUE GLACIAIRE. De telles tourbières restent confinées aux endroits mal drainés où elles se sont formées.

On trouve aussi des tourbières un peu partout dans les provinces maritimes du Canada. Elles sont nombreuses à Terre-Neuve, par exemple, et en Nouvelle-Écosse, on en trouve tant au niveau de la mer, sur l’île Briar, à l’extrême ouest de la province, que dans les hautes terres du Cap-Breton.

Dans certains pays, comme l’Irlande, on utilisait autrefois la tourbe séchée comme combustible. Mais la sphaigne est aussi largement utilisée pour amender les sols. Dans certaines régions de la Gaspésie, on peut d’ailleurs facilement observer l’extraction de la tourbe à cette fin le long de la route transcanadienne.

Voir aussi BIOMASSE, ÉNERGIE DE LA; EAU SOUTERRAINE.

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