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Industrie textile

L'industrie textile se compose d'établissements qui transforment les fibres naturelles et synthétiques, notamment en tissu et en feutre, pour utilisation dans la FABRICATION INDUSTRIELLE de vêtements, de rembourrage, de linge de maison, etc.

Industrie textile

L'industrie textile se compose d'établissements qui transforment les fibres naturelles et synthétiques, notamment en tissu et en feutre, pour utilisation dans la FABRICATION INDUSTRIELLE de vêtements, de rembourrage, de linge de maison, etc. L'industrie textile et l'INDUSTRIE DU VÊTEMENT sont parmi les secteurs qui fournissent le plus d'emplois du secteur manufacturier au Canada. Le nombre d'emplois total y est en moyenne de 170 600, réparti comme suit : 60 000 dans le textile et 110 600 dans les usines de vêtement. Les expéditions des usines textiles atteignent en moyenne 6 milliards de dollars par an.

Les registres historiques démontrent que déjà, en 1671, les colons produisent du lainage pour l'habillement et les garnitures. Il y a plus tard des centaines d'établissements de cardage et de foulage disséminés dans les communautés du Haut-Canada et du Bas-Canada ainsi que dans les Maritimes. Le premier système industriel complet de fabrication de tissus en laine existe depuis 1826, lorsque Mahlon Willett fonde une usine à l'Acadie dans le Bas-Canada. Il existe certaines preuves qu'on exploite une petite manufacture de coton à Chambly (ou Saint-Athanase) dans le Bas-Canada à partir de 1844 et au moins jusqu'en 1846. Toutefois, on possède plus de preuves de la construction d'une manufacture de coton à Sherbrooke dans le Bas-Canada en 1844. Elle est en exploitation jusqu'à sa destruction par un incendie en 1854. Puisqu'on y trouve des machines à tricoter, on peut aussi affirmer qu'il s'agit de la première usine de tricot. En 1853, une petite manufacture de coton s'établit à l'écluse de Saint-Gabriel en bordure du canal Lachine. Elle est en activité au moins jusqu'en 1871. Une manufacture de tricot équipée de machines à tricoter mécaniques s'installe en 1859 à Ancaster en Ontario, alors que Lybster Mills, fondé en 1860, s'installe à Merritton en Ontario. La première manufacture de soie est fondée à Montréal en 1876 par Belding Paul & Co.

L'ère des tissus synthétiques commence en 1925 lorsque Courtaulds (Canada) Ltd. construit à Cornwall en Ontario une usine de rayonne de viscose, nouveau produit à l'époque, fréquemment appelé soie artificielle. Courtaulds est suivi rapidement en 1926 par Celanese Canada, qui construit une usine de fil d'acétate à Drummondville au Québec. En 1942, le premier fil de nylon est produit au Canada par DuPont. À l'époque, en plein coeur de la Deuxième Guerre mondiale, le nylon demeure un secret bien gardé. La première production est un fil de 45 deniers pour tisser de la toile de parachute. Le bas de nylon sera le premier produit fabriqué après la guerre.

Le polyester est introduit au Canada dans les années 50 par ICI Ltd. Plus tard, DuPont et Celanese deviennent d'importants fabricants de cette fibre synthétique, sous les noms commerciaux « Dacron » et « Fortrel » respectivement. Badische Canada, de Arnprior en Ontario, est un autre important producteur de fibre de nylon. Ses produits servent principalement à produire des tapis. Le polypropylène, une fibre synthétique qui offre de nombreuses possibilités, fabriqué par Celanese, est largement utilisé dans la fabrication de tapis pour l'extérieur et l'intérieur et dans des types de textile non tissé.

Il existe environ 1085 usines de fabrication de textile au Canada et la majorité se trouve au Québec et en Ontario. L'industrie canadienne du vêtement, avec ses 2465 usines, est le plus grand consommateur de textiles, utilisant près de 40 p. 100 de la production de l'industrie textile (calculé en poids des fibres). Pour l'industrie textile, la capacité de fournir ses garnitures domestiques et d'approvisionner ses clients industriels dépend pour une grand part de la présence continue de l'industrie du vêtement. Sans les économies d'échelle rendues possibles par le marché global, presque chaque sous-secteur de l'industrie textile serait menacé. Ainsi, tout en étant des industries distinctes, le textile et le vêtement sont inséparables du point de vue de leur survie industrielle. Ces secteurs ne sont aussi que deux liens dans une longue chaîne qui commence avec le client, remonte des détaillants aux fabricants de vêtement, aux teinturiers et aux apprêteurs, aux tisseurs et aux tricoteurs, aux producteurs de fibres, à l'INDUSTRIE PÉTROCHIMIQUE (dont on obtient les matériaux bruts pour la fabrication de fibres synthétiques) et finalement, au pétrole et aux puits de pétrole et de gaz. La disparition d'un de ces liens compromettrait, peut-être complètement, le reste de la chaîne.

Les liens avec l'emploi sont aussi importants. La moyenne pondérée du multiplicateur d'emploi pour le textile et l'industrie du vêtement est estimée à 1,65, c'est-à-dire que chaque emploi dans le textile et le vêtement soutient 1,65 emploi dans d'autres secteurs de l'économie. Selon cette règle, les 170 600 emplois de ces deux industries soutiennent 281 650 emplois supplémentaires dans d'autres secteurs.

Le Canada demeure un marché relativement ouvert aux importations de textiles et de vêtements en provenance des pays industrialisés et en développement. La consommation de textiles et de vêtements du Canada, calculée en volume, compte pour environ 2 p. 100 de la consommation mondiale, et les usines canadiennes en fournissent maintenant moins de 50 p. 100. La plus grande partie des textiles importés provient de pays industrialisés (bien que ces dernières années cette proportion diminue au profit des importations provenant des pays en développement). La plupart des importations de vêtements proviennent des pays industrialisés. Malgré une législation très restrictive sur les importations, le Canada accepte par habitant neuf fois plus de textiles des pays industrialisés que les États-Unis, et trois fois plus que la Communauté économique européenne. Des appuis du gouvernement canadien, garantissant à l'industrie textile la prolongation des mesures particulières de protection, créent un climat de confiance et stimulent les investissements. L'accord de LIBRE-ÉCHANGE avec les États-Unis cause une certaine incertitude au sujet de l'avenir de l'industrie. Toutefois, il favorisera le libre-échange avec les États-Unis si les conditions de transition et d'ajustement réussissent à maintenir ce niveau de confiance.

Au niveau international, l'industrie canadienne du textile est concurrentielle avec d'autres pays industrialisés en matière de prix, de qualité et de variété de produits. L'industrie primaire est aussi efficace et productive sur le plan technologique qu'ailleurs dans le monde. Parmi les progrès technologiques importants introduits pour accompagner la conversion des fibres naturelles aux fibres synthétiques et aux mélanges, on note l'adoption de machines perfectionnées pour le filage, le tissage, le tricot, le non-tissé et la finition ainsi que de l'équipement de commande informatisé et de méthodes pour économiser l'énergie. Le Canada est un pionnier d'un nouveau type de filature à fibres libérées et un chef de file dans l'utilisation de machines de tissage sans navette. Le Canada rivalise avec les meneurs dans la production et le développement technique de toiles non tissées, particulièrement pour ce qui est de leur utilisation dans les géotextiles (par exemple, fibres d'AMIANTE). Des ordinateurs et des microprocesseurs sont couramment utilisés dans les activités de fabrication.

De nos jours, l'industrie se compose d'entreprises qui ont survécu à une vaste période de rationalisation rigoureuse. Les entreprises restantes sont efficaces, attentives aux coûts et s'adaptent aux changements des marchés. Dominion Textile Inc., dont le siège social se trouve à Montréal, est de loin le plus grand fabricant de textiles au Canada avec des ventes annuelles de près de 927 millions de dollars en 1986. La compagnie possède 40 usines réparties comme suit : 26 au Canada, 7 aux États-Unis, 6 en Europe et 1 à Hong Kong. Au Canada, elle compte 17 usines au Québec, 8 en Ontario et 1 en Nouvelle-Écosse. Elle fournit un nombre total de 10 500 emplois et appartient à 13 p. 100 à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

L'industrie textile continue à investir des sommes importantes dans les nouvelles machines et la modernisation de ses installations. Par exemple, au cours des années 70, l'investissement en biens de production et en réparations s'élève à 1,8 milliard de dollars et passe à plus de 3 milliards dans les années 80. L'industrie améliore ses performances à l'exportation sans imposer de sacrifices à ses clients au pays. Pour réussir dans l'exportation de biens tels que les produits textiles, le marché intérieur du pays doit soutenir les risques plus élevés, les coûts et les rendements nets plus faibles inhérents au marché de l'exportation. Dernièrement, l'industrie fonctionne dans un climat qui inspire plus confiance, qui favorise un important flux d'investissement dans des procédés textiles hautement productifs, efficaces et rentables.

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