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Theatre New Brunswick

Ainsi, le TNB est officiellement fondé en janvier 1969, financé en grande partie par une subvention de 20 000 $ de la fondation Beaverbrook. Après une période d'attente statutaire de deux ans, le CONSEIL DES ARTS DU CANADA décide d'ajouter à ces fonds une subvention annuelle de 12 500 $.

Theatre New Brunswick

 C'est en 1964 que le Beaverbrook Playhouse, théâtre de 1 100 places, ouvre ses portes à Fredericton. Au cours des décennies précédentes, et au début de son existence, sous la direction d'Alexander Gray (1964-1966), puis sous celle de Brian Swarbrick (1966-1968), les troupes qui se produisent dans la ville sont des troupes amateurs et des troupes professionnelles en tournée, surtout des troupes ontariennes. Walter Learning, nommé directeur général en 1968, décide d'y produire du théâtre professionnel et de lui donner le nom de Theatre New Brunswick (TNB), et d'en assumer la direction artistique. L'établissement se donne alors pour but de produire du théâtre professionnel à Fredericton et de présenter des pièces un peu partout dans la province.

Ainsi, le TNB est officiellement fondé en janvier 1969, financé en grande partie par une subvention de 20 000 $ de la fondation Beaverbrook. Après une période d'attente statutaire de deux ans, le CONSEIL DES ARTS DU CANADA décide d'ajouter à ces fonds une subvention annuelle de 12 500 $. À partir de 1971, le TNB présente ses quatre ou cinq productions annuelles en tournée. Ces tournées durent chaque fois deux semaines et couvrent un périple de 1 050 km qui mène la troupe à Saint John et à Moncton, ainsi que dans des localités plus petites comme St. Stephen, Sussex, Woodstock, Bathurst et Edmundston. La popularité des pièces sélectionnées par Learning (un mélange d'œuvres américaines et britanniques tantôt sérieuses, tantôt légères) est récompensée, à la fin de 1971, par un don de deux millions de dollars de la fondation Beaverbrook, qui permet de rénover le théâtre. Au cours de la même année, le nombre d'abonnements atteint l'équivalent extraordinaire de 10 p. 100 de la population de Fredericton. En 1975, Walter Learning, Paul Hanna et Keith Sly mettent sur pied, pour le TNB, une troupe-école destinée à participer à des tournées, la Young Company. Lorsque Learning quitte la direction du théâtre, en 1978, pour diriger la section théâtre du Conseil des Arts du Canada, le nombre d'abonnements annuels du TNB atteint le chiffre sans précédent de 8 500 et la compagnie n'affiche aucun déficit.

Malcolm Black (1978-1984), qui prend la relève à la direction artistique, apporte un bagage de vingt ans d'expérience au sein de théâtres canadiens et américains importants. Janet Amos (1984-1988), qui lui succède, vient du BLYTH FESTIVAL en Ontario et se montre très décidée à créer un lieu de diffusion d'œuvres canadiennes. Sharon Pollock dirige ensuite le TNB à une époque d'affrontements (1988-1990) : elle défend l'intégrité artistique de l'établissement contre un conseil d'administration préoccupé par la stabilité financière. Michael Shamata (1990-1995), grâce à un choix judicieux de productions modestes, ralentit momentanément le rythme d'accumulation des déficits et la baisse de la fréquentation du théâtre.

Walter Learning revient en 1995 à titre de directeur général. Il se retrouve à la tête d'un théâtre largement déficitaire dont les productions sont peu fréquentées. Durant les quatre années de son mandat, il réussit à afficher un excédent budgétaire et à convaincre le gouvernement provincial du besoin légitime d'un financement continu et accru. À son départ, en 1999, la structure administrative du TNB est divisée en deux parties: le volet artistique et le volet financier. David Sherren, venu au TNB en 1998 du GRAND THEATRE de London, est nommé directeur artistique. Larry Simpson, un ancien administrateur des finances du gouvernement provincial, assume le rôle de directeur général.

Le TNB a permis à des acteurs tels que Patricia Vanstone et C. David Johnson, ainsi qu'à des concepteurs de décors comme Michael Eagan, Debra Hanson et Patrick Clark, de démontrer leur savoir-faire au tout début de leur carrière. Au cours des années 1970, le théâtre a présenté en première mondiale trois pièces écrites conjointement par Alden Nowlan et Walter Learning : Frankenstein (1974), The Dollar Woman (1977) et The Incredible Murder of Cardinal Tosca (1978). Depuis le début des années 1980, les différentes saisons ont souvent mis à l'affiche des créations de Norm Foster, de Fredericton : Sinners (1983), The Melville Boys (1984), My Darling Judith (1987), The Affections of May (1990), The Motor Trade (1991), Wrong for Each Other (1992) et Office Hours (1996). Deux romans de Herb Curtis sont adaptés pour la première fois pour le TNB : The Americans Are Coming (1997) et The Last Tamanian (1999).

Le TNB conserve son objectif original : présenter du théâtre professionnel en tournée dans la province. Cependant, le Nouveau-Brunswick a changé. Au cours de ses premières saisons, le TNB représentait pratiquement à lui seul la culture théâtrale dans une province où n'existaient que des scènes d'écoles secondaires, une télévision câblée rudimentaire et un choix restreint de divertissements. Au cours des dernières années, le public s'est tourné vers des théâtres récemment rénovés, à Moncton (Capitol, 1993) et à Saint John (Imperial, 1994), qui présentent des spectacles renommés et de grandes vedettes en tournée, ainsi que des innovations attrayantes en matière de divertissement électronique. C'est dorénavant dans ces nouvelles formes de divertissement que les gens dépensent une partie importante des sommes jadis consacrées au TNB.

En 1996, le TNB voit ses abonnements annuels chuter à 4 500, un chiffre très bas par rapport à la fin des années 1970. Le financement demeure donc la préoccupation majeure du TNB, surtout depuis que la fondation Beaverbrook a réduit considérablement sa contribution (en 1995), que le Conseil des Arts ne verse plus qu'une subvention réduite et que la compagnie ne peut récupérer les coûts des tournées dans les petites localités. Toutefois, à la fin de l'exercice 1998-1999, le TNB maintient son excédent de fonctionnement, la troupe Young Company affiche complet, une école de formation en comédie musicale voit le jour, l'informatisation de ses activités est chose faite, et les abonnements demeurent stables.

En poste pendant une décennie, le tout premier directeur artistique du TNB, Walter Learning, est soutenu par un conseil d'administration dynamique. Au cours du siècle dernier, ce poste s'est révélé être un véritable siège éjectable. David Sherren, qui prend le relais en 1999, annule les deux dernières représentations de la tournée de 2001-2002 et quitte son poste alors qu'il ne reste qu'une représentation pour la saison de 2002-2003. Sheila Atkinson, administratrice déléguée du TNB, prend la relève et choisit The Hobbit pour démarrer la saison de 2003-2004. Bien que le succès de la pièce donne lieu à la plus importante rentrée de recettes de la compagnie, le déficit accumulé du TNB continue à lui nuire. Au cours de l'automne de 2003, Scott Burke, qui vient de la compagnie The Ship, est nommé directeur artistique. Au printemps de 2005, au bout d'une année et demie de service, il part après la quatrième représentation d'une saison qui n'en compte que cinq. Au cours de l'automne de la même année, Claude Giroux reprend le flambeau... jusqu'au printemps 2006. L'automne suivant, Leigh Rivenbark devient le producteur artistique du TNB. Le déficit s'élevant désormais à 350 000 $, le TNB annule sa tournée provinciale et ramène la saison de 2006-2007 à une seule et unique production, The Graduate, qui est jouée pendant quatre jours seulement à Fredericton. Ces mesures draconiennes ne font que creuser davantage le déficit. La saison de 2007-2008 de la scène principale, réduite à trois productions, se heurte une fois de plus aux réalités financières et à l'annulation de la tournée (une des constantes du TNB) et se résume finalement à quatre représentations à Fredericton même.

Cette valse des directeurs artistiques n'a que peu de répercussions sur le programme éducatif de la Young Company et sur sa troupe-école de Fredericton. La compagnie poursuit sa tradition de productions itinérantes dans les écoles de janvier à juin. L'école de comédie musicale du TNB, quant à elle, fonctionne toute l'année et continue à monter des productions à la fin de chaque semestre. Par ailleurs, le TNB est devenu une organisation complètement indépendante du Playhouse de Fredericton et a installé son siège social dans de nouveaux locaux.Cette démarche lui a permis d'avoir sous un même toit son bureau et ses moyens de production. Doté une fois de plus d'un conseil coopératif, TNB songe à faire durer sa stabilité financière recouvrée en abrégeant ses saisons de manière à pouvoir refaire des tournées dans des centres provinciaux. Son ancienne gloire devrait revenir au TNB, espère-t-on. Il reste à savoir si les spectateurs de la province reviendront, eux, en nombre suffisant pour que le rêve se réalise.