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Thomas Walmsley

Walmsley laisse une marque profonde avec ses pièces au naturalisme brutal, telles que The Jones Boy (1977), Something Red (1978) et la comédie White Boys (1982), qui remporte un prix Chalmers. Ces œuvres décrivent une sous-culture urbaine dominée par la violence, la drogue et l'alcool.
Walmsley, Tom
\u00c0 l'avant-garde du naturalisme canadien, Tom Walmsley joue avec les genres et les styles (photo avec la permission d'Emily Gerhard).

Thomas Walmsley

 Thomas Walmsley, dramaturge, écrivain, poète (Liverpool, Angleterre, 13 décembre 1948). Walmsley immigre à Oshawa, en Ontario, en 1952. Il déménage ensuite à Lorraine, au Québec, à l'âge de 16 ans, puis à Vancouver, en 1967. Walmsley, qui a quitté l'école pendant ses études secondaires, est un alcoolique en sevrage et s'adonne parfois à l'héroïne. Il développe son art au New Play Centre de Vancouver vers 1975. Il devient le premier dramaturge canadien à nous livrer une chronique des bas-fonds.

Walmsley laisse une marque profonde avec ses pièces au naturalisme brutal, telles que The Jones Boy (1977), Something Red (1978) et la comédie White Boys (1982), qui remporte un prix Chalmers. Ces œuvres décrivent une sous-culture urbaine dominée par la violence, la drogue et l'alcool. Après son déménagement à Toronto, en 1983, les pièces les plus marquantes sont 3 Squares a Day (2006), une satire absurde du droit politique pseudo-religieux, et Blood (1999), un drame stoïque sur un frère et une sœur, tous deux désespérément perdus mais aussi charmants, qui surmontent leur dépendance et leur désir sexuel mutuel.

En 1979, Tom Walmsley est le premier à remporter le Arsenal Pulp Press's 3-Day Novel Contest pour Doctor Tin, un succès underground et un récit dense où se retrouvent certains de ses thèmes les plus récurrents tels que la violence interpersonnelle, le sexe alternatif (sado-masochisme, homosexualité et échangisme), l'obsession romantique et la différence des classes telle que représentée par la lutte entre criminels et policiers. Son troisième roman, Kid Stuff, aborde tous ces thèmes, mais se concentre particulièrement sur le sort de plusieurs adolescents troublés vivant dans la campagne canadienne. Ce roman est plus délicatement tissé et plus détaillé sur le plan psychologique et se démarque du style film noir qui caractérise Doctor Tin et sa suite presque surréaliste, Shades. Dog Eat Rat, publié en 2009, combine ces deux styles pour suivre des détectives privés et leurs cibles dans l'enchevêtrement de leurs relations amoureuses tendues sur le plan spirituel.

Entre l'atteinte de la sobriété et, des décennies plus tard, la réception in extremis d'une transplantation salvatrice d'un foie provenant du collègue dramaturge Michael Healey, Walmsley vit un éveil religieux qui le conduit à sa conversion au catholicisme. Bien que ses œuvres suivantes témoignent d'autant d'intérêt pour la chair et d'un code moral toujours aussi loin des bien-pensants, elles mettent en évidence sa relation, souvent problématique, à Dieu.

Cette relation est récapitulée dans le livre de poèmes What Happened, publié en 2007. La poésie de Walmsley tend à évoluer autour de la narration, refusant d'être lue en métaphore, et comprend, comme la plupart de ses écrits, un sens de l'humour incisif, et ce, aux moments les plus inattendus.

Il est l'auteur de pièces, de recueils de poésie, de romans et du scénario du film Paris, France (1993), réalisé par Jerry CICCORITTI. Sa pièce de théâtre Blood est adaptée à l'écran et est aussi réalisée par Ciccoritti. À l'avant-garde du naturalisme canadien, la carrière de Tom Walmsley mélange les genres et les styles tout en demeurant très révélatrice et axée sur le contenu.