Sous-marins allemands, opérations des | l'Encyclopédie Canadienne

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Sous-marins allemands, opérations des

Le Canada étant tenu par ses alliances de participer à la guerre outre-mer et de fournir des navires pour escorter les convois dans l'Atlantique, il ne lui reste que des moyens limités pour la défense intérieure.
le ncsm \u00ab halifax \u00bb
Construit en 1942, le NCSM \u00ab Halifax \u00bb est du m\u00eame type que les corvettes bon marché et aptes \u00e0 prendre la mer qui ont été con\u00e7ues pour contrecarrer la menace des sous-marins allemands (avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada/PA-145502).

Sous-marins allemands, opérations des

Au cours des deux guerres mondiales, les sous-marins allemands, appelés U-boots (Unterseeboote), menacent la souveraineté canadienne. Tout d'abord, en août 1918, des U-boots posent des mines au large d'Halifax et attaquent des navires. Puis, sans rencontrer d'opposition sérieuse de la part d'une marine de guerre mal préparée, ils coulent 11 goélettes et un chalutier représentant au total 2 002 tonnes brutes. Disposant d'une meilleure technologie, les sous-marins allemands reviennent chasser dans les eaux canadiennes en 1942, pendant la BATAILLE DE L'ATLANTIQUE, selon un plan stratégique en deux volets consistant à attaquer les navires isolés afin d'empêcher la formation de convois et de fixer des forces armées qui seraient autrement déployées dans les eaux européennes.

Le Canada étant tenu par ses alliances de participer à la guerre outre-mer et de fournir des navires pour escorter les convois dans l'Atlantique, il ne lui reste que des moyens limités pour la défense intérieure. Cette faiblesse ouvre la porte aux agressions, et les Allemands amorcent une première percée stratégique sur le littoral nord-américain avec l'opération Paukenschlag (battements de tambour) lancée le 13 janvier 1942. Ils font face à des adversaires démunis et inexpérimentés. En avril 1942, les U-boots coulent 198 navires (1 150 675 tonnes), dont la moitié sont des bateaux citernes. Cette offensive mène à la bataille du Saint-Laurent, nom donné à l'époque par le Ottawa Journal.

De mai à octobre 1942, six sous-marins allemands pénètrent dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent par les détroits de Cabot et de Belle Isle, et remontent jusqu'à Rimouski, à quelque 300 km de Québec. Dans ces eaux, ils coulent trois navires de guerre canadiens (le NCSM Raccoon, le NCSM Charlottetown et le NCSM Shawinigan) et 20 navires voyageant en convois, dont le SS Chatham, premier transport de troupes américain coulé durant la guerre. Le 14 octobre 1942, le torpillage du SS Caribou, traversier faisant la navette entre Sidney et Port aux Basques, cause 137 pertes de vie et est considéré comme le pire désastre côtier de cette bataille. Le plus fort tonnage coulé, soit neuf navires dont le Chatham et le Charlottetown, appartient au sous-marin U-517, dont le capitaine Paul Hartwig, accédera après la guerre au grade de vice-amiral de la Marine de la République Fédérale d'Allemagne, partenaire du Canada au sein de l'OTAN.

Les attaques des U-boots dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent alimentent le débat sur la CONSCRIPTION à la Chambre des communes, et enveniment les relations entre Québec et Ottawa. De plus, le cabinet de guerre se voit obligé, le 9 septembre 1942, de fermer le Saint-Laurent à tous les navires alliés, sauf pour le commerce côtier. Les sous-marins allemands effectuent également des missions spéciales. Le 6 mai 1943, l'U-262 essaie d'embarquer, à North Point (Île-du-Prince-Édouard), des prisonniers de guerre allemands évadés, tandis que l'U-536 tente un exploit semblable le 28 septembre 1943, à Pointe de Maisonnette (Nouveau-Brunswick). Les U-119 et U-220 mouillent des mines au large d'Halifax et de St. John's en juin et octobre 1943 respectivement.

Des sous-marins allemands patrouillent les eaux canadiennes et, durant la dernière phase du conflit, torpillent les deux derniers bâtiments détruits dans les eaux intérieures canadiennes. L'U-806 coule le NCSM Clayoquot, le 24 décembre 1944, près du phare d'Halifax, puis le 16 avril 1945, l'U-190 coule le NCSM Esquimalt dans le même secteur. L'U-190 se rend le 11 mai 1945, et, au mois de juin suivant, il sera intégré à la Marine royale du Canada sous l'appellation NCSM U-190. Ce sous-marin est sabordé au cours d'une cérémonie, le 21 octobre 1947, à l'endroit même où il avait coulé l'Esquimalt.

MICHAEL L. HADLEY

Sous-marins allemands, débarquements à partir de

Pendant la DEUXIÈME GUERRE MONDIALE, des sous-marins allemands débarquent à deux reprises des hommes au Québec et au Labrador. La nuit du 8 au 9 novembre 1942, l'espion Werner Janowski quitte l'U-518 près de New Carlisle, au Québec, et est presque immédiatement capturé. Il deviendra plus tard un agent double de la Gendarmerie royale du Canada. Dans la nuit du 22 au 23 octobre 1943, l'équipage du U-537 débarque une station météorologique automatique à la baie Martin, à 32 km au sud du cap Chidley, au Labrador. La station transmet des données pendant environ trois mois. Bien que la station ait été aperçue par des visiteurs occasionnels, son identité n'a été confirmée qu'en juillet 1981.

W.A.B. DOUGLAS

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