Vancouver en vedette : Les neuf jeunes femmes du nouveau World Building | l'Encyclopédie Canadienne

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Vancouver en vedette : Les neuf jeunes femmes du nouveau World Building

L’article suivant provient de notre série « Vancouver en vedette. » Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.


Aujourd’hui réputé pour son second locataire, le Vancouver Sun, le vieux World Building fait partie des lieux typiques de Vancouver. En plus de son élégante tour et de son dôme, sa façade porte neuf voluptueuses jeunes femmes de style Art Nouveau, caryatides créées par Charles Marega, sculpteur renommé de Vancouver.
Deux des jeunes femmes de Marega
Le World Building, en 1915

R. Broadbridge, bibliothèque publique de Vancouver 8388.

Édifice « World »

Le majestueux édifice surmonté d’un dôme, au coin des rues Pender et Beatty, est passé du Vancouver World au Vancouver Sun.

Charles Marega, italien de naissance, et sa femme bien aimée, Bertha, arrivent à Vancouver en 1909. Celle-ci s’éprend des montagnes du North Shore, qui lui rappellent sa Suisse natale, à tel point que le couple renonce à continuer vers la Californie. Les jeunes femmes du World Building comptent parmi les premières commandes, mais l’artiste en reçoit plusieurs autres par la suite.

Les sculptures publiques de Marega se retrouvent aujourd’hui partout en ville. Il y a par exemple le buste de David Oppenheimer, au parc Stanley, et la statue du capitaine George Vancouver devant la mairie. Il y aussi les cerfs et les autres décorations sur le manège militaire Seaforth, les armoiries de la Ville et les têtes de Vancouver et du capitaine Harry Burrard sur le pont Burrard, la fontaine de Joe Fortes dans le parc Alexandra, en face d’English Bay, et la fontaine du roi Edward VII sur le côté ouest de la Vancouver Art Gallery. En 1926, l’artiste sculpte un immense monument à la mémoire de Warren Harding, au parc Stanley.

Mais ses œuvres les plus célèbres sont les dernières: les deux lions jumeaux à l’entrée du pont Lion’s Gate. Lorsque Charles Marega reçoit cette commande en 1938, Bertha vient de mourir et l’artiste, qui était très dévoué à son épouse, est dévasté. Pour lui, cette commande est donc une bouée de sauvetage. Il réalise les lions en béton, plutôt qu’en pierre ou en bronze, à cause de l’austérité qui accompagne la Grande Dépression. Les deux lions sont installés en janvier 1939 sous les acclamations de la foule présente. Deux mois plus tard, le 24 mars 1939, Charles Marega meurt d’une crise cardiaque, à l’âge de 67 ans. Ses cendres, tout comme celles de son épouse, ont été perdues; elles n’ont pas de tombe. À son décès, Charles Marega a 8 $ sur son compte en banque.