Vol à voile | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Vol à voile

Le vol à voile est un sport qui consiste à évoluer dans les airs à l'aide d'un planeur pendant une longue période de temps en utilisant les courants ascendants afin d'en assurer la sustentation.

Vol à voile

Le vol à voile est un sport qui consiste à évoluer dans les airs à l'aide d'un planeur pendant une longue période de temps en utilisant les courants ascendants afin d'en assurer la sustentation. Le terme « planer » signifie monter, voler haut ou monter dans les airs, alors que « gliding » décrit les manoeuvres mises en pratique lors du décollage, des tours de piste et de l'atterrissage. Certains planeurs sont motorisés et autonomes pour prendre leur envol, mais la plupart sont lancés par remorquage aérien, au moyen d'un treuil ou par remorquage automobile, et ce, d'une cinquantaine d'aérodromes partout au pays. L'art et la science du vol à voile sont enseignés gratuitement par des instructeurs bénévoles qualifiés qui répondent à des standards nationaux et travaillent au sein d'un club. En règle générale, les élèves paient pour être membres du club et pour l'utilisation du planeur. Une fois leur licence obtenue, les pilotes peuvent choisir de devenir propriétaires d'un planeur.

La conception et le perfectionnement des planeurs ont souvent occupé les premiers rangs de la technologie de l'aviation. Le premier avion propulsé est mis au point par les frères Wright aux États-Unis, tandis que J.A.D. MCCURDY et d'autres Canadiens s'intéressent aux planeurs. Certains planeurs remarquables sont conçus, construits et mis à l'essai en Europe au cours de la dernière moitié du XIXe siècle. En 1902, les frères Wright règlent le problème du manque de maîtrise en vol en mettant au point le premier planeur muni d'une commande à trois axes qui gouverne les mouvements verticaux, de tangage et de roulis. Le planeur peut ainsi se maintenir en équilibre dans les airs, ce qui permet de lui ajouter un moteur en toute sécurité : l'avion propulsé est né. Quoique les profils lisses des avions semblent être une innovation récente, les pilotes de planeur savent depuis longtemps que des ailes lisses bien profilées peuvent garantir l'efficacité et des vitesses plus élevées nécessaires pour gagner des courses. Ainsi, la fibre de verre, la fibre de carbone et les autres composites de l'ère spatiale étaient utilisées dans la construction de planeurs des décennies avant que les compagnies aériennes commerciales y aient recours. La création du premier planeur entièrement fait de fibre de verre au Canada remonte à aussi loin que 1960. Les pilotes de planeur, en plus d'avoir démontré l'utilité des nouveaux matériaux, ont facilité, grâce à leur aptitude à voler à des vitesses peu élevées, les premiers calculs de flottement et les premières analyses de l'instabilité des structures. Aujourd'hui, une compréhension approfondie des courants atmosphériques (en particulier dans les orages ainsi qu'au-dessus et autour des chaînes de montagnes) continue d'enrichir nos connaissances en météorologie.

Au Canada, les premiers planeurs sont construits par quelques audacieux au début du XXe siècle. La plupart sont conçus selon des plans publiés dans des revues et s'apparentent davantage aux cerfs-volants et aux deltaplanes. Dans les années 20, alors que le vol à voile est de plus en plus pratiqué en Allemagne et aux États-Unis, l'engouement pour les sports aériens se propage au Canada. En 1930, Halifax, New Glasgow, Montréal, Ottawa, Toronto, Windsor, North Battleford, Lethbridge, Calgary et Vancouver possèdent toutes des clubs de vol à voile. Au milieu des années 30, les Prairies comptent déjà des clubs prospères. À cet endroit, le terrain est idéal. En effet, la sécheresse et la crise économique ont entraîné de nombreuses mises à pied. De jeunes désoeuvrés passent leur temps libre à bricoler des avions de fortune. À cette époque, on en sait peu sur les courants thermiques et le sport consiste à se faire remorquer jusqu'à 30 m ou moins (par un cheval, une automobile, un treuil et parfois un avion), puis à descendre en vol plané vers le point d'atterrissage en effectuant un tour ou même deux si on a pris assez d'altitude. Le premier vol de distance planifié, où un pilote se pose à 10 miles (environ 16 km) du lieu de départ après s'être élevé à 1200 m, est accompli par une femme de Lethbridge, Evelyn Fletcher, en 1939.

Dans les années 40, une nouvelle catégorie de pilotes provenant des forces armées fait son apparition. Ces pilotes constatent la nécessité de structurer les activités du vol à voile pour que la sécurité, la formation et les compétitions soient stimulées et standardisées. À la même époque, on établit des lignes de communication dans tout le pays. En 1945, l'Association canadienne de vol à voile (ACVV) prend forme, puis, en 1949, paraît le premier numéro du magazine national Free Flight. En 1947, Ovila « Shorty » Boudreault d'Ottawa obtient un insigne de vol à voile international et les pilotes canadiens commencent à se mesurer aux pilotes du reste du monde. En 1949, le Canada tient sa première épreuve nationale et, dès 1952, il possède une équipe capable de concourir à l'échelle internationale, en l'occurrence dans une compétition tenue en Espagne. Depuis, le Canada participe à la plupart des épreuves mondiales de vol à voile financées par la Fédération aéronautique internationale (FAI). Plusieurs Canadiens se classent régulièrement parmi les 10 premiers. Wolf Mix de Toronto a obtenu le meilleur rang, en 1970, en terminant quatrième au classement général de la catégorie standard.

Les pilotes se voient accorder des insignes lorsqu'ils ont atteint des niveaux internationaux d'habileté en vol à voile, depuis le vol de base de 5 heures à la réussite du triangle de 1000 km en passant par la prise d'altitude de 1000 m. Des records sont homologués aux échelons national et international pour la distance, l'altitude et la vitesse atteintes dans un parcours d'une longueur prédéterminée (on a abandonné les records de durée, car l'endurance des pilotes en était arrivée à primer sur leurs habiletés). Les records canadiens reconnus par la FAI sont les suivants : 115,4 km/h sur un parcours aller-retour de 500 km, établi par H. Werneburg en 1984; 108,8 km/h autour d'un triangle de 750 km, établi par W. Krug en 1982; et une distance directe de 1093 km parcourue par M. Apps et D. Marsden en 1984. En 1982, B. Hea monte à 10 485 m, l'altitude la plus élevée jamais atteinte à ce jour.

Liens externes