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Brian Pallister

Brian William Pallister, premier ministre du Manitoba de 2016 jusqu’à présent, professeur, conseiller financier et politicien (né le 6 juillet 1954 à Portage la Prairie, au Manitoba). Depuis longtemps un personnage marquant de la politique conservatrice canadienne, Brian Pallister est le 22e premier ministre du Manitoba depuis mai 2016.

Brian Pallister

Enfance et formation

Brian Pallister, l’aîné des trois enfants de Bill et d’Anne Pallister, appartient à la troisième génération élevée sur la ferme familiale au sud-ouest de Portage la Prairie. Les moyens financiers modestes de sa famille ont aidé à définir sa croyance politique, selon laquelle les gouvernements doivent soutenir les groupes moins privilégiés de la société.

Il attribue sa solide éthique du travail et son amour de la connaissance à sa mère, qui est professeure. Dès sa jeunesse, il acquiert la passion des mathématiques et de la musique. Bien qu’il soit ridiculisé à cause de sa taille (à 12 ans, il mesure déjà 6 pieds), il devient populaire lorsqu’il se dépasse en balle rapide, en basketball et en curling, tous les trois étant des sports qui nécessitent le travail d’équipe (qui deviendra le concept central de son style de gestion). En 2004, il est intronisé au Temple de la renommée de balle molle du Manitoba.

Il étudie à l’Université de Brandon, où il obtient en 1976 deux diplômes : un baccalauréat en arts et un baccalauréat en éducation. De 1976 à 1979, il enseigne à l’école secondaire à Gladstone, au Manitoba, tout en étant le représentant syndical des professeurs.

Entrepreneur

Pendant ses premières années d’âge adulte, Brian Pallister suit des cours en assurances et en planification financière, et devient enfin conseiller financier qualifié. Travaillant au début dans sa voiture, en 1980, il fonde le Pallister Financial Group. Il vend l’entreprise en 2013 à Hub International Limited, un principal courtage en assurance mondial.

Son succès en affaires lui permet, avec sa femme Esther, et leurs deux filles Quinn et Shawn, de mener un style de vie aisée. Cela comprend une maison à Winnipeg d’une valeur de plusieurs millions de dollars et une propriété de vacances au Costa Rica. Il est critiqué par ses adversaires politiques à cause de sa richesse, mais il soutient que son enfance humble et le travail acharné qui lui a mérité son succès matériel l’ont sensibilisé aux défis que rencontrent les familles défavorisées.

Politique provinciale

Comme propriétaire de petite entreprise pendant les années 1980, Brian Pallister s’implique dans la chambre de commerce locale. En 1992, il entre sur la scène politique manitobaine pour contester la taxation trop élevée et la réglementation excessive. Cette même année, il est élu comme député provincial du Parti conservateur lors d’une élection partielle dans la circonscription Portage la Prairie.

Il est réélu lors des élections générales de 1995 et devient ministre des Services gouvernementaux au Cabinet du premier ministre provincial Gary Filmon. Brian Pallister joue un rôle déterminant dans l’adoption de la Loi sur l’équilibre budgétaire la plus sévère du pays. Il administre également un vaste programme de déréglementation du gouvernement provincial.

Politique fédérale

En 1997, Brian Pallister démissionne de son poste de ministre et de député provincial afin de se présenter comme candidat pour le Parti conservateur aux élections fédérales, mais il perd au titulaire du poste du Parti réformiste. Il commence alors une campagne à la direction des progressistes-conservateurs fédéraux, promettant de renouveler le parti fragmenté en ramenant les partisans qui se sont éloignés en faveur du Parti réformiste. Lors du premier scrutin, le 24 octobre 1998, il arrive au 4e rang, ayant obtenu 12,2 % des votes. Peu après, il se retire de la campagne, qui ramène Joe Clark au poste de chef du Parti conservateur.

Brian Pallister se concentre alors sur la campagne Unit the Right, qui vise à fusionner le Parti conservateur fédéral et l’Alliance canadienne (le successeur du Parti réformiste) dans l’espoir de mettre fin au partage du vote du côté droit du spectre politique et aux victoires des libéraux qui en résultent. Cet objectif fait en sorte qu’il quitte le Parti conservateur pour se joindre à l’Alliance canadienne.

Lors des élections fédérales de 2000, Brian Pallister est élu au Parlement comme député de l’Alliance canadienne pour la circonscription Portage–Lisgar. Lorsque l’Alliance canadienne et le Parti conservateur fusionnent, en 2003, il devient membre du Parti conservateur du Canada et soutient Stephen Harper, qui est chef de ce nouveau parti.

Brian Pallister est réélu sans difficulté comme député en 2004 et de nouveau en 2006, lorsque les conservateurs de Stephen Harper forment un gouvernement minoritaire. Envisageant possiblement de se présenter pour le poste vacant de chef du Parti conservateur du Manitoba, Brian Pallister demande au premier ministre Stephen Harper de ne pas lui offrir de poste au sein du Cabinet fédéral. Enfin, il ne conteste pas la direction provinciale. Plutôt, de façon surprenante, il annonce en janvier 2008 qu’il quittera la politique pour des raisons personnelles, bien qu’il garde son poste de député jusqu’aux élections du mois d’octobre.

Chef du Parti conservateur du Manitoba

Trois ans plus tard, le Nouveau Parti démocratique remporte pour la quatrième fois une majorité des sièges, ce qui entraîne la démission du chef du Parti conservateur Hugh McFadyen et l’annonce de la part de Brian Pallister, en avril 2012, de son intention de se présenter à la direction du parti. Il est élu sans opposition lorsqu’aucun autre candidat ne se présente. Deux mois plus tard, il remporte facilement une élection partielle à Fort Whyte, l’ancienne circonscription de luxe de Winnipeg de Hugh McFadyen.

À titre de chef de l’opposition officielle, Brian Pallister a amplement la possibilité de gagner du terrain politique en s’attaquant au gouvernement néo-démocrate du premier ministre Greg Selinger. Le Manitoba enregistre une croissance économique supérieure à la moyenne nationale, mais le gouvernement refuse de s’attaquer aux déficits et à l’endettement croissant en réduisant ses dépenses, choisissant plutôt de parvenir à la prospérité en dépensant.

En 2013, Greg Selinger rompt sa promesse de ne pas augmenter la taxe de vente provinciale. En même temps, il contourne la Loi sur l’équilibre budgétaire, qui exige la tenue d’un référendum sur toute augmentation importante de taxe. Cette loi, en plus de l’approche générale de direction du premier ministre provincial, provoque la révolte ouverte du Cabinet et déclenche une course à la direction, dont Greg Selinger se sort à peine.

Cependant, le gouvernement néo-démocrate ne s’en sort pas aux élections générales d’avril 2016, dont le résultat est une large victoire pour le Parti conservateur, qui obtient 40 des 57 sièges à la législature. L’importance de la majorité conservatrice et les percées dans les circonscriptions antérieurement hostiles sont en partie grâce à la planification électorale de Brian Pallister et de son équipe, notamment au recrutement bien ciblé des candidats, à la sollicitation des membres dans les circonscriptions et à l’efficacité des campagnes de financement.

Premier ministre provincial

Brian Pallister met l’accent de sa campagne électorale sur la croissance économique, la création d’emplois, la fiscalité concurrentielle, l’équilibre budgétaire, la protection des services de première ligne et l’intégrité gouvernementale. Ne s’engageant pas trop précisément, le gouvernement n’est pas trop soumis aux attentes du public.

Pour faire preuve d’austérité, Brian Pallister réduit le cabinet à 12 ministres, au lieu du nombre habituel de 15 à 20. Des examens multiples sont lancés afin d’identifier des économies budgétaires potentielles. Certains cadres intérimaires sont congédiés de la fonction publique, et on soulève la possibilité de briser les ententes collectives afin d’imposer des restrictions salariales et de réduire les avantages, qui représentent environ 70 % du budget provincial. Au cours des deux courtes sessions législatives tenues en 2016, le gouvernement a la tâche facile, car les deux partis de l’opposition cherchent un nouveau dirigeant et que le Nouveau Parti démocratique est encore enlisé dans des disputes internes.

Brian Pallister s’attire des ennuis à cause du temps qu’il passe à sa résidence au Costa Rica pendant son mandat de premier ministre, et à cause de son style, que certains décrivent comme caustique et conflictuel. Cependant, ces critiques à elles seules ne lui coûteront probablement pas un deuxième mandat. Dans l’histoire manitobaine, tous les gouvernements sauf un (celui du premier ministre Sterling Lyon, de 1977 à 1981) ont été élus une deuxième fois. En effet, Brian Pallister et les progressistes-conservateurs remportent une autre majorité lors des élections provinciales de septembre 2019.

Comme d’autres premiers ministres conservateurs, Brian Pallister s’oppose à la taxe fédérale sur le carbone, imposée par le gouvernement libéral de Justin Trudeau. Celui-ci avait encouragé toutes les provinces à élaborer leurs propres mesures pour la lutte contre le changement climatique. Cependant, en janvier 2019, son gouvernement impose une taxe sur le carbone au Manitoba, à la Saskatchewan, à l’Ontario et au Nouveau-Brunswick parce que ces provinces n’ont pas mis en œuvre leurs propres plans de tarification du carbone. Sous Brian Pallister, le gouvernement du Manitoba intente une poursuite contre la taxe fédérale sur le carbone. Des contestations semblables de la part des gouvernements de l’Ontario et de la Saskatchewan ont échoué.

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