Climat, incidence du développement urbain sur le | l'Encyclopédie Canadienne

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Climat, incidence du développement urbain sur le

L'urbanisation modifie tant la surface terrestre que l'air. Les bâtiments transforment la disposition géométrique de la surface terrestre, créant ainsi un système rigide et brutal de pâtés de maisons et de rues encaissées, surtout dans le centre des villes.
Yellowknife en hiver
L'indice de rigueur du climat de Yellowknife, \u00e0 57, est extr\u00eame par comparaison avec la plupart des villes (photo de L. Smith/avec la permission du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest).

Climat, incidence du développement urbain sur le

 L'incidence des villes sur le climat est l'un des meilleurs exemples des modifications involontaires de l'atmosphère par les humains (voir CLIMATOLOGIE). La construction de chaque immeuble, route et parc de stationnement crée un nouveau microclimat local. Conjugués à la POLLUTION DE L'AIR créée par les activités humaines, ces changements sont l'effet local d'un habitat sur son CLIMAT. Au Canada, de tels effets sont observés dans des villages de seulement un millier d'habitants, dans des zones métropolitaines et dans toutes les régions climatiques.

L'urbanisation modifie tant la surface terrestre que l'air. Les bâtiments transforment la disposition géométrique de la surface terrestre, créant ainsi un système rigide et brutal de pâtés de maisons et de rues encaissées, surtout dans le centre des villes. Ce système influe sur l'écoulement de l'air au-dessus des villes et entraîne la formation de poches qui retiennent l'énergie rayonnée vers l'intérieur ou l'extérieur. Les matériaux de construction modifient le taux de rétention ou de perte de la chaleur ou de l'eau de la surface terrestre. L'ignition de combustibles et d'autres activités libèrent de la chaleur, de la vapeur d'eau et des polluants qui changent la composition de l'air. Les polluants peuvent aussi avoir des répercussions sur les transferts radiatifs et sur la croissance des gouttelettes formant les NUAGES.

Par sa présence, la ville a un impact sur tous les éléments climatiques (ensoleillement, température, humidité, vent, etc.). Cet impact se remarque annuellement ou sur une période de plusieurs années à mesure que la ville grossit, mais on le discerne habituellement mieux les jours de beau temps (ciel clair et vent léger). À Montréal, par exemple, la pollution diminue la quantité d'énergie solaire d'environ 9 p. 100 annuellement, mais, certains jours, la diminution peut grimper jusqu'à 25 p. 100. Parce qu'il est plus chaud que la campagne environnante, on retrouve souvent un « îlot thermique » dans le centre d'une ville. Dans la plupart des grandes villes canadiennes, l'effet d'îlot thermique annuel est de 1 à 2 °C, mais il est parfois beaucoup plus élevé. Durant les soirées estivales calmes et claires, il est de 5 à 6 °C à Brandon, de 6 à 7 °C à Saint-Hyacinthe, de 9 à 10 °C à Hamilton, de 10 à 11 °C à Vancouver et de 11 à 12 °C à Winnipeg, Edmonton et Montréal. Ces dernières données sont parmi les plus élevées au monde. Même durant les nuits arctiques, des villes comme Inuvik ont un îlot thermique.

L'humidité relative est presque toujours plus faible en ville (en raison de la chaleur), mais la quantité réelle de vapeur d'eau est souvent plus grande, surtout la nuit et en hiver. En hiver, dans des grandes villes des Prairies, telles qu'Edmonton, la combustion du gaz naturel visant à chauffer les immeubles et les maisons libère de la vapeur d'eau et augmente l'humidité et la possibilité de formation de BROUILLARD glacé lorsque la température descend en dessous de -30 °C. Des localités à latitude élevée, telles qu'Inuvik, peuvent aussi subir ce brouillard déplaisant.

Les vents des villes sont généralement moins forts, sauf autour des grands immeubles où l'accélération éolienne (jetting) peut poser problème. Les villes donnent aussi naissance à leur propre circulation éolienne. On connaît peu de chose sur les effets des villes canadiennes sur les précipitations. Des recherches effectuées à l'étranger laissent croire que les villes font augmenter les précipitations estivales, alors qu'en hiver l'îlot thermique fait peut-être fondre une partie des chutes de neige avant qu'elles ne soient enregistrées comme telles.

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