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Fjord

Dans la terminologie océanographique, les fjords sont des estuaires, c'est-à-dire des masses d'eau semi-fermées dans lesquelles de l'eau de mer est diluée d'une façon mesurable par de l'eau douce venant du continent.

Fjord

 Un fjord est une longue baie étroite formée par l'érosion glaciaire de vallées fluviales pendant une ÉPOQUE GLACIAIRE et consiste en un ou plusieurs bassins séparés par des seuils. On trouve des fjords sur les côtes de la Colombie-Britannique et de l'Est du Canada, en Alaska, au Chili, en Nouvelle-Zélande, au Groenland et en Norvège. Leur coupe transversale, en U, a souvent un fond plat. Les fjords de la côte du Pacifique ont une longueur de 300 à 400 km, une largeur de 0,6 à 15 km et une profondeur moyenne de 20 à 500 m. La profondeur des seuils va de quelques mètres à 500 m au-dessous de la surface de l'eau. L'eau des fjords se compose de l'eau salée de l'océan, qui, en raison de sa densité, remplit la majeure partie du bassin du fjord, et de l'eau douce plus légère provenant des rivières, qui forme une couche au-dessus de l'eau salée. Les cours d'eau qui se déversent dans les fjords sont alimentés par l'eau de pluie s'écoulant de leurs bassins hydrologiques et, en été, par l'eau de fonte venant des champs de neige des montagnes et des glaciers. L'eau de fonte glaciaire transporte habituellement des roches finement broyées (poudre de roche), qui lui donnent une apparence laiteuse. La majeure partie de cette matière se dépose pour former le fond plat qui caractérise tellement de fjords.

Dans la terminologie océanographique, les fjords sont des estuaires, c'est-à-dire des masses d'eau semi-fermées dans lesquelles de l'eau de mer est diluée d'une façon mesurable par de l'eau douce venant du continent. Comme l'alimentation des cours d'eau est continuelle et se fait d'habitude à la tête du fjord, la couche supérieure de cette eau (épaisse de quelques mètres) s'écoule vers la mer, prélevant au passage de l'eau salée de la couche inférieure. L'eau salée qui pénètre dans le fjord équilibre ce flux. On appelle circulation d'estuaire la combinaison du débit provenant de la couche superficielle, constituée d'eau de faible salinité, et du débit plus profond de l'eau océanique, à la salinité plus élevée. Cette circulation sert à échanger ou à ventiler les eaux du bassin. Si le seuil extérieur est très peu profond et se projette vers la couche supérieure, la ventilation des eaux est entravée. Dans ce cas, l'eau du bassin stagne et la majeure partie ou la totalité de son oxygène dissous est utilisé par les processus bactériens. Les poissons ne peuvent alors y vivre. Dans quelques fjords à seuil peu profond, la stagnation peut persister durant des années, alors que dans d'autres, il y a un cycle annuel au cours duquel un afflux d'eau salée survient de façon saisonnière à l'occasion d'une remontée d'eau profonde et plus dense à l'embouchure du fjord. Le degré de ventilation du bassin d'un fjord est important quand il s'agit pour les experts de déterminer si on peut ou non y rejeter des eaux résiduelles industrielles ou des résidus d'extractions minières. Des nombreux fjords qui ont été analysés, seule une infime minorité présentent une stagnation prononcée. La plupart des fjords de la côte Ouest ont été étudiés.

On a observé, en particulier, les variations saisonnières des propriétés de l'eau de la pénétration de Bute pendant plus de 30 ans, et d'intenses études menées dans la pénétration de Knight depuis 1977 ont révélé de nombreuses caractéristiques des mouvements profonds et des ondes internes. Sur la côte Est, peu de fjords ont été analysés, mais la physique, la chimie et la géologie du fjord du Saguenay, d'une longueur de 110 km et d'une profondeur de 275 m, débouchant sur la côte Nord de l'estuaire du Saint-Laurent, ont été étudiées en détail.

Voir aussi RIVIÈRE SAGUENAY.