Guêpe jaune | l'Encyclopédie Canadienne

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Guêpe jaune

Guêpe jaune est le nom commun utilisé pour désigner les guêpes des genres Vespula et Dolichovespula. Ces guêpes appartiennent à la famille d’insectes des vespidés, dans l’ordre des Hyménoptères, qui comprend également d’autres types de guêpes, comme les frelons, les abeilles et les fourmis. Dans le monde, on compte environ 50 espèces connues de guêpes jaunes, dont 17 qui sont natives du Canada. Parmi les espèces natives au pays, on retrouve la guêpe commune (Vespula alascensis), la guêpe de l’est (V. maculifrons), la guêpe de l’ouest (V. pensylvanica) et la guêpe jaune (Dolichovespula arenaria). On trouve également une espèce introduite au Canada, la guêpe germanique (Vespula germanica), qui vit surtout en Ontario et au Québec.

Guêpe de l’est (Vespula maculifrons)

Description

Les guêpes jaunes sont brillamment colorées, avec des motifs vifs et contrastants, soit noir et jaune, soit noir et blanc. Certaines espèces ont également des marques rougeâtres. Les femelles appartiennent à une caste et sont soit reines, soit ouvrières. Les reines sont généralement plus grosses que les autres, surtout au niveau de l’abdomen. De leur côté, les mâles sont plus petits que les femelles et ont de plus longues antennes.

Est-ce une guêpe jaune, un frelon ou une abeille?
Guêpe est un terme général qui englobe la plupart des insectes de l’ordre des Hyménoptères, comme les guêpes jaunes, les abeilles et les fourmis. Ces insectes se caractérisent par une taille fine ou un resserrement à la base de l’abdomen. La plupart des guêpes sont des parasitoïdes qui pondent leurs œufs sur ou dans le corps d’autres insectes, ce qui en fait des prédateurs utiles de plusieurs espèces d’insectes ravageurs. Toutefois, pour bien des gens, le mot guêpe est surtout associé aux guêpes jaune et noir dotées d’un dard, comme les guêpes jaunes et les frelons. Les guêpes jaunes sont souvent, à tort, confondues avec les abeilles. Ces dernières peuvent généralement être reconnues par leur corps très poilu. Les guêpes jaunes et les frelons, de leur côté, ont un poil moins dense et moins visible. Le frelon européen, la seule espèce de frelon établie au Canada, est plus gros et massif que les guêpes jaunes présentes au pays. Ces frelons ont également des marques rougeâtres sur la tête et le thorax.


Répartition et habitat

Les guêpes jaunes sont natives de l’Amérique du Nord, de l’Europe, de l’Afrique du Nord et de l’Asie de l’Est, mais certaines espèces ont été introduites au-delà de leur aire de répartition naturelle. La plupart des espèces vivent dans des régions boisées, loin de l’activité humaine. On peut les trouver partout au Canada, sauf dans le Grand Nord. Certaines espèces, comme Vespula intermedia et Dolichovespula albida, se sont réparties jusqu’au Nunavut et aux Territoires du Nord-Ouest.

Nid de guêpes jaunes

Nids

Les nids des guêpes jaunes sont ronds et sont fabriqués avec une structure grisâtre, semblable à du papier, faite à partir de plantes mâchées, d’eau et de salive. Les nids sont formés de plusieurs couches de papier ressemblant à une boîte d’œufs. Ils sont composés de plusieurs alvéoles individuelles et hexagonales enveloppées de papier. Bien que la taille des nids varie selon l’espèce, elle peut atteindre quelques douzaines de centimètres de diamètre.

Les nids des guêpes Vespula sont généralement bâtis sous terre. Toutefois, on peut aussi les trouver dans le creux de troncs pourris ou dans des cavités de murs, de greniers ou de toits. De leur côté, les Dolichovespula construisent généralement leurs nids en hauteur, logés dans des arbustes ou suspendus à des arbres.

Reproduction et développement

Les guêpes jaunes sont des insectes sociaux. Elles vivent dans des colonies multigénérationnelles, s’occupent toutes ensemble du couvain et respectent un système de caste : les ouvrières ne peuvent pas se reproduire, les reines sont celles qui pondent des œufs. La taille des colonies de guêpes jaunes varie selon l’espèce. Elles sont généralement composées de quelques centaines à quelques milliers d’ouvrières. La caste d’une femelle est partiellement déterminée par ce qu’elle mange à l’état de larve. Une fois adulte, la reine empêche les ouvrières de se reproduire en répandant des phéromones dans le nid. Comme pour tous les insectes de l’ordre des Hyménoptères, le sexe d’une guêpe dépend de la fertilisation de l’œuf; les œufs fertilisés deviennent des femelles, et les non fertilisés, des mâles.

Les reines fondatrices commencent leur nid au printemps et construisent quelques alvéoles enveloppées de papier. Elles pondent ensuite quelques œufs et, après leur éclosion, nourrissent les larves jusqu’à ce qu’elles deviennent des ouvrières adultes. Les ouvrières se chargent ensuite de chercher de la nourriture et d’agrandir le nid. Dès lors, la reine se consacre entièrement à la reproduction. Les colonies se développent tout au long de l’été. À la fin de l’été ou au début de l’automne, la reine pond une grande quantité d’œufs, qui deviendront des mâles et de nouvelles reines. Une fois adultes, ces guêpes quittent le nid pour se reproduire avec des individus d’autres colonies. Les nouvelles reines trouvent alors des abris où passer l’hiver et ressortent au printemps suivant pour fonder leur propre nid.

Espèces parasites

Trois des espèces de guêpes jaunes présentes au Canada sont des parasites sociaux d’autres guêpes jaunes. Pour les espèces Vespula austriaca et Dolichovespula adulterina, la reine parasite envahit le nid d’une espèce de guêpes jaunes étroitement liée et tue la reine. Elle force ensuite les ouvrières à élever ses mâles et ses femelles reproductrices et ne produit plus aucune autre ouvrière pour les aider. Une reine fondatrice de l’espèce Vespula squamosa, quant à elle, elle peut soit créer son propre nid ou s’approprier celui d’une autre espèce, en remplaçant la colonie par ses propres ouvrières. Ce comportement découle probablement du besoin d’assurer la formation d’une colonie pour les reines qui émergent trop tard de leur abri hivernal pour créer leur propre nid.

Écologie

Les guêpes jaunes chassent différents insectes de petite et de moyenne taille et jouent un rôle important dans la régulation des populations. Tout comme les autres guêpes sociales, les guêpes jaunes capturent leurs proies grâce à leurs mandibules (la partie de leur bouche qui mord) et retirent leurs ailes et leurs membres pour les empêcher de s’enfuir. Les guêpes jaunes se nourrissent également du nectar de fleurs et du miellat des pucerons. Les ouvrières consomment aussi le jus des fruits mûrs ou endommagés. Les guêpes jaunes ouvrières cherchent surtout de la nourriture tôt le matin et au milieu de la journée. Elles restent généralement à quelques centaines de mètres de leur nid. Les guêpes jaunes s’alimentent aussi parfois de charognes (soit la chair d’un animal mort récemment).

Guêpe germanique (Vespula germanica)

Relations avec les humains

Grâce à leurs vastes colonies et à leur alimentation variée, les guêpes jaunes sont des prédateurs utiles qui éliminent les insectes ravageant les cultures et les jardins. Les colonies comptent généralement des milliers de chasseurs (des ouvrières) qui doivent récolter de grandes quantités de protéines d’insectes pour assurer la croissance de la colonie, ce qui les rend particulièrement efficaces pour contrôler les infestations de ravageurs. Puisque les ouvrières se nourrissent du nectar des fleurs, les guêpes jaunes jouent également un rôle important en tant que pollinisateurs.

Piqûres de guêpes jaunes

La plupart des espèces de guêpes jaunes vivent rarement dans les environnements habités par les humains. Toutefois, les quelques espèces qui le font construisent de grands nids et sont souvent repérées. On les voit surtout près de leur nid et de nos aliments, comme des boissons sucrées ou des emballages de repas jetés à la poubelle. Les guêpes jaunes sont bien connues pour leur comportement parfois agressif envers les humains et pour leurs piqûres douloureuses. Ce comportement a d’ailleurs valu aux guêpes une assez mauvaise réputation. Toutefois, les guêpes sociales représentent seulement une petite fraction de toutes les espèces de guêpes, et seulement quelques-unes d’entre elles piquent les humains. Vespula maculifrons et Vespula germanica sont les espèces nuisibles les plus fréquentes à l’Est, tandis que Vespula pensylvanica et Vespula alascensis sont les plus présentes à l’Ouest. Les guêpes jaunes du genre Dolichovespula, surtout D. maculata, sont généralement moins agressives envers les humains que leurs cousines du genre Vespula.

Tout comme pour les abeilles et les autres types de guêpes, seules les femelles peuvent piquer. Pour ce faire, elles utilisent une structure de ponte reconvertie pour injecter du venin dans leurs proies et leurs prédateurs potentiels. (Les abeilles, les fourmis et d’autres types de guêpes pondent des œufs par une ouverture distincte.) Un petit nombre de personnes sont gravement allergiques aux piqûres d’abeille et de guêpe, mais la plupart des gens voient la douleur et la démangeaison disparaître après un jour ou deux. Contrairement aux abeilles à miel, les guêpes jaunes peuvent piquer plusieurs fois.

Taxonomie des guêpes jaunes

Règne

Animalia

Embranchement

Arthropoda

Classes

Insecta

Ordre

Hymenoptera

Famille

Vespidae

Genre

Vespula et Dolichovespula

Liens externes

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