Kitigaaryuit (Kittigazuit) | l'Encyclopédie Canadienne

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Kitigaaryuit (Kittigazuit)

Kitigaaryuit est connu comme l'endroit du plus large rassemblement saisonnier d'INUITS dans l'Arctique canadien. On a rapporté que jusqu'à 1000 personnes s'y réunissaient en été pour une chasse au BÉLUGA hautement coordonnée.
Quelques tombes traditionnelles de bois flotté à Kitigaaryuit (avec la permission de ISDP).
Kitigaaryuk
Laura Raymond, une aînée, explique à Cathy Cockney la fonction de certains vestiges culturels (avec la permission de ISDP).
Kitigaaryuk
Le site du vieux village de Kitigaaryuk en 1996. Un camp moderne est visible dans le coin inférieur droit (avec la permission de ISDP).

Kitigaaryuit (Kittigazuit)

Kitigaaryuit est le nom d'un endroit d'environ 5 km2 à l'embouchure du canal est du FLEUVE MACKENZIE, qui était un lieu de rassemblement pour les Kitigaaryungmiut. Les Kitigaaryungmiut sont une bande d'Inuvialuit (INUITS DU MACKENZIE) dont le nom est inspiré de cet endroit. Les non-Inuvialuit qui ne pouvaient prononcer son nom l'ont appelé Kittigazuit.

Kitigaaryuit est connu comme l'endroit du plus large rassemblement saisonnier d'INUITS dans l'Arctique canadien. On a rapporté que jusqu'à 1000 personnes s'y réunissaient en été pour une chasse au BÉLUGA hautement coordonnée. Plusieurs de ces chasseurs et leurs familles passaient la saison de CHASSE À LA BALEINE au village de Kitigaaryuk. Jusqu'à 200 chasseurs dans leurs KAYAKS travaillaient ensemble pour amener les baleines en eaux peu profondes, où elles pouvaient être tuées plus facilement. La qualité du travail des Kitigaaryungmiut se voit dans la forme unique de leurs kayaks, qui les rendait très légers pour leur taille.

Les Kitigaaryungmiut se réunissaient aussi à Kitigaaryuk pendant les jours sombres de l'hiver, alors qu'ils participaient à des jeux et des festivités, et discutaient de questions de gouvernement. À travers l'ARCHÉOLOGIE, nous savons que ces gens habitaient la région il y a au moins 500 ans. Ils vivaient dans des maisons semi-souterraines multifamiliales, faites de bois flotté et isolées avec du gazon. Ils construisaient aussi des gadjgit ou bâtiments plus larges, où les hommes se rencontraient pour faire des choses telles travailler sur de l'équipement, partager des histoires, et accomplir les rituels nécessaires pour s'assurer une bonne chasse. Les femmes ne passaient pas beaucoup de temps dans le qadjgit, sauf pour apporter de la nourriture aux hommes et participer à des danses de tambour.

L'importance de Kitigaaryuit pour les Kitigaaryungmiut se reflète aussi dans le fait que l'endroit contient la plus large concentration de tombes inuites de tout l'Arctique canadien. Les vestiges de quelques centaines de tombes traditionnelles faites de bois flotté s'y retrouvent dans de larges cimetières.

Une série d'ÉPIDÉMIES a fait beaucoup de victimes parmi les Kitigaaryungmiut quand des étrangers, tels les marchands et les chasseurs de baleine, sont arrivés dans la région. Une épidémie de rougeole dévastatrice a tué beaucoup de gens là-bas vers le tournant du siècle. L'endroit fut abandonné pendant un certain nombre d'années, à cause de la tristesse et de la peur l'entourant.

Après que Kitigaaryuit cessa d'être un lieu de rassemblement d'importance, l'endroit fut utilisé sur une base saisonnière par un plus petit nombre d'Inuvialuit. Une mission ANGLICANE fut établie à l'emplacement du village de Kitigaaryuk et demeura active de 1911 à environ 1917. Un poste de la COMPAGNIE DE LA BAIE D'HUDSON y fut aussi construit et opéra de 1912 jusqu'à sa fermeture en 1933. Au fil des années, un certain nombre de personnes ont vécu sur le site du vieux village, et les chasseurs l'utilisent encore sur une base saisonnière. Au début des années 1950, un corral à rennes et des enclos ont été construits sur le continent, en face du village.

Le vieux village de « Kittigazuit » (Kitigaaryuk) fut déclaré un LIEU HISTORIQUE national en 1978, parce qu'il est un site archéologique d'importance nationale. Un agrandissement du lieu historique est présentement sollicité afin de refléter son importance comme paysage culturel.

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